De la Bretagne à la Franche-Comté : des loyers riquiquis pour attirer de nouveaux habitants

Karin Scherhag
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C’est une nouvelle initiative originale qu’on vous a dégotée ce mois-ci : dans plusieurs régions de France, des petites communes proposent des loyers hyper attractifs pour séduire ceux qui veulent s’installer durablement. Derrière chacune de ces communes, une asso : Hameaux Légers. On vous en dit plus.

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Des petits loyers et un habitat durable : le credo d'Hameaux Légers
Des petits loyers et un habitat durable : voilà le credo d'Hameaux Légers ©Getty Images
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Des éco-hameaux accessibles financièrement

Le crédo d’Hameaux Légers est à la fois simple et prometteur : accompagner les collectivités dans la “création d’éco-hameaux accessibles financièrement, pour permettre à toutes et tous d’habiter de manière durable et solidaire”. Et le concept fonctionne ! Depuis sa création en 2017, l’association se targue d’avoir initié une vingtaine de projets à des stades divers d’avancement, depuis l’étude jusqu’à la réalisation. 

La majeure partie de ces hameaux est située en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Mais c’est dans le Jura que le petit dernier devrait voir le jour à l’horizon 2026. À La Pesse, où les prix immobiliers se sont envolés ces dernières années.

39% de résidences secondaires à La Pesse

Direction La Pesse donc, dans le Haut-Jura. Ce petit village de moins de 400 habitants est en réalité victime de son succès. Situé à proximité de pistes de ski et de randonnées réputées, il abrite désormais 39% de résidences secondaires, “la plupart du temps inoccupées”, précise l'adjoint au maire, Julien Carnot, à France 3. 

Résultat : les prix de l’immobilier à La Pesse ont flambé, empêchant les jeunes Jurassiens de s’y installer. Et de redynamiser la commune. "Quand il y a des maisons à vendre, elles valent aujourd'hui entre 400 000 et 500 000 euros sur le marché", calcule Julien Carnot. En s’associant à Hameaux Légers, la municipalité espère avoir trouvé la solution : créer un groupement de maisons réversibles (autrement dit démontables), construit en marge du village, sans artificialiser les sols. Et en freinant la spéculation immobilière

Des loyers entre 100 et 250 euros par mois

Les habitants de ces hameaux légers vivent en collectivité en partageant des espaces communs et versent un loyer à la commune, qui reste propriétaire du terrain.

Côté loyers, ça donnerait quoi ? La municipalité de La Pesse table sur des tarifs riquiquis : de 100 à 250 euros par mois selon les terrains. Loyers qui comprendraient l'emplacement bien sûr, et aussi le financement des installations communes et les charges de l'association. 

Les habitats, eux, seraient construits ou acquis par leurs occupants. Et là encore, les budgets restent attractifs. De 10 000 € pour une auto-construction avec matériaux de récup’ essentiellement à 80 000€ pour une tiny house haut de gamme et clé en main. 

Le hameau léger de La Pesse pourrait voir le jour en 2026 avec cinq à dix habitations pour commencer. Une première réunion d’information a réuni le 30 avril dernier une centaine de personnes. Des habitants curieux, mais également de futurs locataires intéressés venant des communes alentour. Et parfois de plus loin.

Bon à savoir

À La Pesse, la surface des logements n'excéderait pas 40m2 compte tenu des contraintes du terrain. Mais les jardins de ces petites maisons pourraient atteindre 200m2. La vie au vert quoi. 

Vie en collectivité et initiatives rurales

C’est une tendance qui prend de l’ampleur. Et Hameaux Légers surfe sur la vague en proposant une nouvelle manière de vivre ensemble. Chacun dans son (petit) chez soi mais avec des espaces communs, des activités collectives, des échanges et de la solidarité. Alors en amont de chaque installation, l’association demande aux candidats de créer leur propre collectif afin de définir eux-mêmes les termes de la vie en collectivité. Et de s’assurer déjà une bonne entente.

Cette vie en collectivité permet aussi de redonner vie aux petits commerces. C’est par exemple le cas à Saint-André-des-Eaux (Côtes d’Armor) où le collectif d'habitants du hameau léger du Placis est installé a repris l'Éprouvette, le dernier commerce de la commune, pour y développer des activités de café, d'épicerie, de restaurant et proposer des animations socio-culturelles.

Retrouvez tous les épisodes de notre série consacrée aux initiatives pour redynamiser les campagnes : des terrains à 1€/m² à Fursac, la coopérative foncière Villages Vivants, la renaissance du hameau de Cauduro, des terrains bradés en bord de mer à Ouistreham et à Kerbors, les dispositifs de maisons à 1 euro et l’exonération de taxe foncière proposée à Vald’Yerre

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