L'isolation thermique de votre maison joue un rôle primordial dans votre confort et le montant de vos factures d’énergie. Bilan énergétique, détermination des zones à isoler, choix des matériaux… Découvrez les étapes à suivre pour optimiser l'isolation de votre habitation.

Pourquoi faire isoler sa maison ?
L'isolation est la clé d’une habitation réellement agréable et confortable en toute saison. Dans une maison mal isolée, les murs et fenêtres en contact avec l'extérieur créent une sensation de froid, même lorsque la pièce est chauffée. Une isolation performante élimine cette sensation de paroi froide. De plus, en limitant les déperditions de chaleur par le toit, les murs, les fenêtres et les planchers bas, l'isolation réduit immédiatement les besoins en chauffage et, par conséquent, vos factures de gaz et d’électricité.
L'isolation contribue également à réduire l'entretien de la maison. Associée à une bonne ventilation, elle prévient les risques de condensation et de dégradation du bâti, assurant ainsi une meilleure longévité à la structure. En outre, faire isoler sa maison efficacement permet d’augmenter la valeur du bien. Un logement bien classé au Diagnostic de performance énergétique (DPE) est plus attractif. À titre d'exemple, une passoire thermique – logement classé F ou G au DPE – subit en moyenne une décote de -452 €/m² par rapport à un bien classé D, selon l’outil Impact DPE. De plus, son délai de vente moyen est plus long de 5 jours que celui d'un bien moins énergivore.
Isoler est donc un investissement à multiples bénéfices. Toutefois, avant d'entreprendre des travaux, il est essentiel de bien s'informer sur les différentes solutions d’isolation et sur les étapes à respecter pour garantir leur efficacité.
1re étape : réaliser un bilan énergétique de la maison
Avant d’engager des travaux d’isolation dans votre maison, un bilan énergétique est indispensable. Deux types d'évaluations peuvent être distinguées : le DPE et l'audit énergétique. Ils informent tous les deux sur la performance énergétique d'un logement, en le classant sur une échelle allant de A à G.
Le DPE fait partie des diagnostics obligatoires pour la vente ou la location d’un bien immobilier. Réalisé par un diagnostiqueur certifié, il décrit le logement et ses équipements, fournit une estimation de sa consommation énergétique et de ses émissions de GES, et indique son étiquette énergétique. Il donne des recommandations générales de travaux pour améliorer la performance. Sa validité est de 10 ans.
L'audit énergétique est un diagnostic plus approfondi. Il dresse un état des lieux détaillé (thermique, géométrique, équipements) et propose au moins deux scénarios de travaux chiffrés et détaillés. Pour chaque scénario, il précise l'étiquette énergétique future, le coût estimé des travaux, les économies d'énergie obtenues, l'impact sur les factures et les aides financières mobilisables. Sa validité est de 5 ans. Cet audit, qui doit être réalisé par un professionnel qualifié, est obligatoire pour bénéficier de MaPrimeRénov’ Rénovation Globale et pour la vente de logements classés E, F ou G au DPE.
Il est obligatoire de réaliser un audit énergétique pour vendre un bien classé E, F ou G au DPE.
2e étape : identifier les zones de la maison à isoler
Dans une maison, la chaleur s'échappe principalement par cinq zones : la toiture et les combles, les murs, le plancher et les vitrages. C’est le bilan énergétique préalablement réalisé qui permet d’identifier et d’évaluer le taux de déperdition de chaque zone, afin de prioriser les travaux d’isolation à entreprendre. L'isolation des combles doit être la priorité, dans la mesure où la chaleur monte. Cette zone est la source des plus importantes pertes énergétiques : entre 25 et 30 %, selon l'ADEME. Si vous souhaitez faire un seul geste d’isolation, c’est celui-ci qu’il faut réaliser.
Après les combles, les murs constituent la seconde source de déperdition de chaleur (entre 20 et 25 %). L’isolation des murs peut se faire par l’extérieur (ITE) ou par l'intérieur. De leur côté, les sols représentent entre 7 et 10 % des pertes de chaleur. Si l'isolation des planchers bas peut être complexe, des solutions existent pour les maisons construites sur un vide sanitaire ou un sous-sol. Enfin, les vitrages et fenêtres peuvent représenter entre 10 et 15 % des déperditions de chaleur. Le remplacement du simple vitrage par du double ou triple vitrage peut améliorer considérablement l’isolation de la maison et réduire les factures d’énergie.
3e étape : choisir un professionnel certifié
Pour mener à bien vos travaux d’isolation dans votre maison, il est essentiel de vous tourner vers un professionnel qualifié et de confiance. Commencez par solliciter des recommandations autour de vous. Regardez également sur Internet, en prenant soin de vérifier les avis clients. Il est recommandé de sélectionner différentes entreprises afin de comparer leurs devis et de sélectionner la meilleure offre.
Si le prix, la réputation et l’expérience du professionnel sont des critères de choix essentiels, le critère le plus important reste la certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label garantit non seulement la qualité des travaux, mais aussi l’accès aux aides financières de l’État, des entreprises et des collectivités locales (CEE, MaPrimeRénov’…). En choisissant un artisan RGE, vous confiez vos travaux d’isolation à un professionnel ayant obligatoirement suivi une formation spécifique et maîtrisant les techniques d’isolation thermique et phonique. Si vous confiez vos travaux d’isolation à un professionnel n’ayant pas cette certification, vous ne pourrez pas prétendre aux subventions publiques. Pour trouver un professionnel RGE près de chez vous, rendez-vous sur le moteur de recherche France Rénov, qui vous permettra de prendre contact facilement avec des experts agréés.
MaPrimeRénov’, CEE, aides locales…, renseignez-vous sur les subventions auxquelles vous avez droit pour isoler votre maison.
4e étape : choisir des matériaux performants
Pour garantir une bonne isolation et une résistance thermique élevée, le choix de matériaux performants est essentiel. L'isolant doit présenter une épaisseur et une conductivité thermique adaptées à l'application, ainsi qu’une densité suffisante pour éviter le tassement, qui diminuerait sa résistance thermique. Sur le marché, le polyuréthane est un isolant très performant, souvent utilisé sous forme de panneaux rigides. Il offre une haute résistance thermique, une faible masse volumique, et une excellente étanchéité à l'air et à l'eau, contribuant à un air sain. Il existe d’autres matériaux isolants, dédiés à des applications spécifiques. Nous pouvons citer :
- La laine de verre : très utilisée pour les toits et les murs, elle offre de bonnes performances thermiques et phoniques.
- Le polystyrène : disponible en versions expansée (EPS) et extrudée (XPS), sa rigidité et sa résistance à l'humidité le rendent idéal pour l'isolation des sols et sous-sols.
- La ouate de cellulose : écologique, elle est fabriquée à partir de papier recyclé traité contre le feu et les moisissures. Elle est excellente pour l'isolation des combles perdus et aide à réguler l'humidité.
- Les fibres de bois : apprécié pour son isolation thermique et sonore, ce matériau écologique est adapté aux constructions écologiques, permettant aux murs de « respirer » et prévenant la condensation.
- Le chanvre : écologique, il est adapté aux murs (porteurs et non porteurs), aux toitures et aux sols.
- La laine de mouton et les plumes de canard : ces matériaux d'origine animale se distinguent par leur haute performance, la laine de mouton étant particulièrement résistante à l'humidité.
Quatre indicateurs sont à connaître pour choisir le bon matériau isolant :
- Le coefficient de conductivité thermique lambda : capacité de l’isolant à conduire la chaleur. Plus il est petit, plus le matériau est isolant.
- La résistance thermique (R) : plus R est grand, plus l’isolant est performant.
- Le facteur de transmission solaire (Sw) : proportion d’énergie transmise au travers d’une paroi vitrée. Plus Sw est grand, plus l’ouverture laisse entrer la chaleur du soleil.
- Le coefficient de transmission thermique (U) : performance thermique des parois composées de plusieurs matériaux. Plus U est faible, plus l’isolation thermique est bonne.
5e étape : installer une ventilation performante
L’air du logement contient de la vapeur d’eau, générée par ses occupants et leurs activités. Il est indispensable d’évacuer cette humidité, en associant l’isolation à une ventilation efficace, ce qui permet de mieux répartir la chaleur dans l’habitation. Un système de ventilation performant permet également de limiter la présence de polluants, souvent plus concentrés à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ces polluants, nombreux et variés, peuvent provoquer des problèmes de santé chroniques (allergies, asthme, irritations et maladies des voies respiratoires).
Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux ou une ventilation mécanique par insufflation (VMI) vous permettra d'insuffler de l'air neuf et de maîtriser l'humidité de l'air dans votre maison. De plus, une bonne isolation doit éliminer les ponts thermiques, qui désignent les zones de faiblesse, où le froid extérieur est transmis plus rapidement à l’intérieur du logement. La vapeur d’eau s’y condense, ce qui peut entraîner l'apparition de traces noires et de moisissures. Les ponts thermiques se concentrent typiquement aux jonctions entre la toiture et les murs, les murs et les menuiseries, le plancher et les murs, à la jonction du balcon et du mur, ainsi qu’au niveau des montants des ossatures, des chevrons et des points de fixation.
Les ponts thermiques peuvent constituer une source d’inconfort et augmenter la facture de chauffage.
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