Le sixième épisode de notre série consacrée aux maisons alternatives (et à petit prix) nous emmène… sous terre. Pas de raison de paniquer : en plus d’être 100% écolo, l’earthship est aussi super confortable. Promis.
Earthship : une construction écolo avec 80% de déchets recyclés
C’est clairement l’habitat le moins conventionnel de notre série. Et on n’est pas peu fier de vous le présenter. Après les tiny houses, les yourtes ou les maisons containers notamment, on vous propose de découvrir ce mois-ci l’earthship. Les anglophones l’auront compris, on va vous parler du vaisseau de la terre. Littéralement.
C’est vrai qu’elles ont une drôle d’allure, ces maisons semi-enterrées. Nées au Nouveau Mexique (États-Unis) dans les années 70, on les croirait tout droit sorties d’un film de science-fiction avec leurs formes toutes plus originales les unes que les autres.
Et si justement, ces Géonef représentaient l’avenir de la construction ? Pour Pauline et Benjamin, ça ne fait aucun doute. En 2017, le couple s’est lancé dans la construction de son earthship dans un petit village de Dordogne. “Pour schématiser, on voulait construire notre maison sans faire de mal à la nature mais sans sacrifier au confort d’une maison traditionnelle”, raconte Pauline.
Pas de chauffage, pas de clim’ et 20°C été comme hiver
Pari réussi. Parce que plus écolo que l’earthship, eh bien y’a pas. Les murs et les cloisons ? Tous faits en pneus, bouteilles et canettes recyclés pour leur grande capacité d’isolation. Et ce n’est pas tout. Le vaisseau de la terre est entièrement autonome en énergie. Des panneaux solaires alimentent le logement en électricité. Des citernes de récupération d’eau de pluie assurent l’alimentation en eau. “La maison magique” comme l’ont baptisée Pauline et Benjamin comprend aussi une immense serre orientée plein sud qui fait entrer la chaleur et la diffuse dans toute la maison pour permettre à la petite famille de vivre sans chauffage (et sans clim’).
Car le principal atout de l’earthship, c’est sa capacité à maintenir des températures confortables toute l’année (entre 20 et 22°C). Quel que soit le climat. Comment ? Grâce à la chaleur solaire absorbée et stockée par masse thermique par les pneus remplis de terre, qui forment la structure même de la maison. La masse thermique agit ensuite comme un dissipateur de chaleur, libérant ou absorbant la chaleur lorsque l’intérieur se refroidit ou se réchauffe.
La partie nord, elle, est enterrée et dispose de longs conduits permettant l’aération. Quand on vous dit que cette maison est magique.
Cerise sur le gâteau ?
Dans leur serre, le couple cultive des fruits et des légumes été comme hiver. "Des tomates, des poivrons, des bananes, des fruits de la passion...", liste fièrement Pauline. Miam.
7 000 € pour un earthship standard
C’est bien tout ça, mais ça coûte combien ? Si vous décidez de construire votre Géonef seul(e) et que vous optez pour un modèle simple, comptez environ 7 000 €. Les modèles plus originaux (oui, c’est encore possible) et livrés clé en main peuvent coûter jusqu’à 70 000 €.
N’est pas architecte qui veut, bien sûr. Mais ces vaisseaux semi-enterrés ont plus d’un tour sous leur serre. Et leur facilité de construction est bluffante.
Si Pauline et Benjamin ont concrétisé leur projet avec l’aide d’un chantier école, d’autres décident de se lancer seuls. Récemment, un couple de quadras canadiens a construit un earthship de trois étages sans aucune aide extérieure. En trois mois, la maison était terminée. Et ils le jurent : ils n’avaient jamais rien construit auparavant. Avouez que ça laisse songeur.
Redécouvrez les cinq premiers épisodes de notre série consacrée aux maisons à moins de 100 000 € avec la tiny house, la maison container, la maison en paille, la maison en kit et la yourte..
Raconter La maison magique
Pauline et Benjamin ont décidé de partager leur aventure dans un livre intitulé La maison magique, paru aux éditions Massot. Ils y partagent leur quotidien, reviennent sur leur parcours parfois semé d’embûches jusqu’à la concrétisation de leur projet pas comme les autres, et donnent aussi des pistes de réflexion pour inspirer l’habitat de demain.
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