Lorsqu’un locataire quitte un logement, la question du dépôt de garantie revient souvent sur le devant de la scène. Versé au moment de l’entrée dans les lieux, ce montant permet au bailleur de se prémunir contre d’éventuels manquements (loyers impayés, dégradations, etc.). Dans la plupart des cas, les locataires peuvent le récupérer en totalité, mais pour cela, plusieurs conditions doivent être réunies. État des lieux de sortie, entretien du logement, respect du préavis… Voici tout ce qu’il faut savoir pour récupérer son dépôt de garantie dans son intégralité.

Le logement doit être rendu en bon état
La première condition essentielle pour récupérer la totalité de son dépôt de garantie est de restituer le logement dans un état conforme à celui dans lequel il a été reçu, hors usure normale. Cela implique que :
- le logement doit être propre et bien entretenu ;
- les équipements fournis (chauffage, électroménager, sanitaires, etc.) doivent être en état de fonctionnement ;
- les murs, sols et plafonds doivent être dans un état similaire à celui mentionné dans l’état des lieux d’entrée, sauf si l’usure résulte du temps, et non d’un usage abusif.
Les petites dégradations causées par le temps (peinture légèrement passée, joints noircis, etc.) ne peuvent pas justifier une retenue sur le dépôt de garantie. En revanche, les trous non rebouchés, les moquettes brûlées ou les portes cassées peuvent entraîner une retenue.
L’état des lieux de sortie ne doit pas faire apparaître d’anomalies
L’état des lieux de sortie est un document central dans la procédure de restitution du dépôt de garantie. Il permet de comparer l’état du logement au moment de l’entrée et celui constaté au départ du locataire. Si aucune dégradation n’est mentionnée dans ce document, le bailleur ne peut justifier une retenue sur le dépôt. Il est donc primordial pour le locataire de participer activement à cet état des lieux et de conserver une copie de celui réalisé à l’entrée. En cas de désaccord sur l’état des lieux, le recours à un huissier de justice peut être envisagé. Celui-ci établira un constat neutre, qui pourra faire foi en cas de litige.
Le locataire doit avoir payé tous ses loyers et charges
Le propriétaire est en droit de conserver tout ou partie du dépôt de garantie, si le locataire n’a pas réglé la totalité de ses loyers ou de ses charges locatives. Avant de quitter les lieux, il est donc essentiel de :
- vérifier que tous les loyers sont acquittés jusqu’à la fin effective du bail ;
- régler les éventuelles régularisations de charges (eau, chauffage, entretien des parties communes…) ;
- fournir une adresse pour recevoir la régularisation finale des charges, qui peut intervenir plusieurs mois après le départ.
Le cas échéant, un solde restant dû sera alors imputé sur le dépôt de garantie et le reste sera restitué au locataire.
Cela peut paraître évident, mais oublier de rendre toutes les clés (portes, boîte aux lettres, cave, etc.) peut entraîner un report, voire une retenue sur le dépôt de garantie. Le bail n’est officiellement terminé que lorsque le propriétaire a récupéré la totalité des clés.
Respecter le délai de préavis et les modalités de départ
Pour éviter toute retenue injustifiée, le locataire doit respecter les règles de départ prévues par le bail :
- Envoi d’un courrier de résiliation en lettre recommandée avec accusé de réception.
- Respect du délai de préavis de 1 à 3 mois, selon le type de logement, la situation personnelle du locataire, et la zone dans laquelle se situe le logement (tendue ou non).
- Accord sur la date de restitution des clés avec le propriétaire ou l’agence.
Un départ précipité, sans respect des formes légales, peut être préjudiciable. Le bailleur pourrait considérer que le bail est toujours en cours et réclamer un loyer supplémentaire.
Le délai légal de restitution doit être respecté par le propriétaire
Une fois le logement quitté et les clés remises, le bailleur dispose d’un délai d'un mois pour restituer le dépôt de garantie, si aucune dégradation n’a été constatée à l’état des lieux de sortie.
Si des retenues doivent être effectuées (réparations, loyers impayés, etc.), ce délai peut s’allonger à 2 mois. Dans tous les cas, le propriétaire doit fournir des justificatifs précis : devis, factures, courrier expliquant les retenues.
À défaut, le locataire peut envoyer une lettre de mise en demeure. Si cela reste sans effet, il peut saisir la commission départementale de conciliation ou le tribunal judiciaire.
Conserver toutes les preuves utiles
Tout au long de la location, il est conseillé au locataire de conserver un maximum de documents :
- Contrat de location et états des lieux d’entrée et de sortie.
- Reçus de paiement des loyers et charges.
- Courriers échangés avec le propriétaire.
- Photos prises à l’entrée et au départ du logement.
Ces éléments peuvent s’avérer précieux, en cas de litige, pour prouver la bonne foi du locataire et réclamer le remboursement total de son dépôt de garantie.
En cas de litige au sujet du dépôt de garantie et si aucun accord amiable n'est trouvé, il faut saisir la commission de conciliation ou le juge des contentieux.
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