Lorsqu’il s’agit de financer un achat immobilier, il est courant de se focaliser sur sa capacité d’emprunt et les mensualités de remboursement. Cependant, un élément essentiel, souvent négligé, est le reste à vivre : ce qu’il vous reste après avoir payé toutes vos charges fixes, y compris votre prêt. Savoir le calculer est crucial pour maintenir un équilibre financier à long terme.
Qu’est-ce que le reste à vivre ?
Le reste à vivre représente la somme disponible chaque mois pour couvrir vos dépenses courantes une fois vos charges fixes réglées. Ces charges incluent :
- les mensualités du crédit immobilier,
- les loyers ou charges de copropriété,
- les factures (énergie, téléphone, internet, etc.),
- les assurances obligatoires.
Cette somme doit suffire pour subvenir à vos besoins quotidiens : alimentation, transport, loisirs, et autres imprévus. Généralement, on considère qu’une personne seule doit disposer d’un reste à vivre minimal de 700 à 1 000 € par mois, et qu’un couple doit disposer d’un minimum de 1 000 € à 1 500 € par personne par mois après règlement des charges pour éviter tout problème de trésorerie et de règlement des factures.
Pourquoi le reste à vivre est-il important ?
Le reste à vivre est un paramètre à prendre en compte absolument lorsque vous portez un projet d’achat immobilier, que ce soit pour votre propre confort ou pour remplir les conditions d’obtention d’un crédit immobilier. D’abord parce que souscrire à un crédit immobilier avec des mensualités trop élevées peut compromettre votre qualité de vie. Sans un reste à vivre suffisant, les dépenses quotidiennes deviennent une source de stress.
De plus, le reste à vivre permet d’évaluer si vos charges sont compatibles avec vos revenus. Il aide à éviter des situations où vous pourriez accumuler des dettes pour couvrir vos besoins de base. Ensuite, les établissements prêteurs analysent toujours votre taux d’endettement et votre reste à vivre avant d’accorder un crédit. Même si votre taux d’endettement respecte la limite des 35 % recommandés, un reste à vivre insuffisant peut entraîner un refus de prêt.
Enfin, les réparations, les frais médicaux ou autres dépenses inattendues peuvent déséquilibrer votre budget. Un reste à vivre correct permet de constituer une épargne de précaution pour y faire face et pour faire face à n’importe quelle dépense imprévue ou accident de la vie.
Idéalement, dans le cadre d’un projet immobilier, le reste à vivre pour une personne seule doit être de 700 à 1 000 € par mois, et celui d’un couple de 1 000 à 1 500 € par mois. On ajoute ensuite 200 à 500 € par enfant à charge.
Comment calculer son reste à vivre ?
Le calcul du reste à vivre est assez simple mais il nécessite une vision complète de vos revenus et dépenses. Commencez par identifier l’étendue de vos revenus mensuels, en additionnant toutes les sources de revenus stables dont vous disposez :
- les salaire(s) ou revenus professionnels issus d’une activité libérale le cas échéant, et ce, pour chaque membre du couple ;
- les revenus locatifs si vous êtes propriétaire bailleur ;
- les revenus issus d’éventuels placements ;
- les prestations sociales (allocations familiales, etc.) que vous percevez éventuellement.
Évaluer ensuite vos charges fixes en additionnant les dépenses mensuelles incompressibles, à l’image des éléments suivants :
- les mensualités du crédit immobilier,
- les charges de copropriété ou loyer, le cas échéant,
- les assurances (habitation, emprunteur, etc.),
- les frais de transport divers (essence, abonnement),
- les factures d’énergie, de téléphone et autres abonnements.
Appliquez ensuite la formule :
Reste à vivre = revenus totaux − charges fixes
Exemple
- Vous disposez de deux revenus de 2 000 € chacun (soit 4 000 € mensuels pour l’ensemble du foyer).
- Vos charges fixes totales s’élèvent à 1 850 € mensuels.
- Le reste à vivre est de 2 150 €, confortable au regard des standards généraux établis par les banques.
Comment optimiser son reste à vivre ?
Si vous avez le sentiment que votre reste à vivre est trop faible, vous pouvez mettre en place quelques astuces ou envisager certains projets afin d’optimiser cette somme.
- Réduisez vos charges fixes : par exemple en renégociant vos contrats d’assurance ou d’énergie. Pensez également à revoir vos abonnements inutilisés ou ceux dont vous pouvez vous passer.
- Ajustez le montant de votre emprunt : si votre reste à vivre est trop faible, il peut être nécessaire de diminuer le montant de votre prêt ou d’allonger la durée de remboursement pour réduire vos mensualités. Certains contrats prévoient une clause de réduction des mensualités, contactez votre banque pour en savoir plus. Ou pensez au rachat et au regroupement de crédits qui peut permettre de réduire les mensualités de remboursement.
- Augmentez vos revenus : par exemple en effectuant des placements, dans une SCPI (société civile de placement immobilier) ou d’une autre manière.
- Privilégiez l’épargne : maintenir une épargne mensuelle (même modeste) vous permet de faire face aux imprévus et d’éviter de puiser dans votre reste à vivre pour des dépenses exceptionnelles. De plus, la capacité à épargner régulièrement est un facteur pris en compte et apprécié par les banques.
Si vous avez un projet d’achat via un crédit immobilier, essayez d’améliorer votre reste à vivre sur quelques mois, le temps que les banques s’aperçoivent de votre bonne gestion financière.
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