Immobilier : un vendeur sur deux refuse de baisser le prix de son bien

Karin Scherhag
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Le marché immobilier se tend, la machine se grippe. Est-on prêt à faire des efforts pour enrayer le phénomène ? Pas tous, apparemment. Selon le dernier baromètre des agents immobiliers indépendants, 50% des vendeurs refusent encore de baisser le prix de leur logement. Quitte à éprouver à leur tour des difficultés à concrétiser leur nouveau projet d’achat. 

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Un vendeur sur deux refuse de baisser le prix de son logement
La marge de négociation des acheteurs reste stable à 5%.
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Près de 9 vendeurs sur 10 bloqués dans leur projet d’achat

C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue. Malgré un contexte immobilier défavorable, un vendeur sur deux refuse encore de revoir à la baisse le prix de son logement. Quitte à le traîner pendant des (très longs) mois. Et même à aggraver la pénurie de biens disponibles sur le marché. Et donc à ramer derrière pour concrétiser à son tour son projet d’achat. 87 % des vendeurs en recherche active d’un nouveau bien sont ainsi bloqués dans leur projet. 

C’est ce que révèle le dernier baromètre trimestriel des agents indépendants, réalisé fin septembre auprès de 8 000 professionnels par l’agence de webmarketing La Boîte Immo. En juin déjà, lors de la précédente étude, seuls 50 % des agents interrogés jugeaient que les vendeurs étaient prêts à lâcher du lest sur les prix. Ils étaient pourtant 43 % en avril à les juger enclins à faire un effort.

Les acheteurs ne négocient pas plus

Les vendeurs restent campés sur leur position. On l’a compris. Et les acheteurs, eux, essaient-ils de négocier davantage ? Eh bien, non. D’après le baromètre, la marge de négociation au troisième trimestre reste stable à 5 % sur l’ensemble du territoire français. 

Seule exception (parce qu’il en faut toujours une), l’Auvergne–Rhône-Alpes : ici, la marge de “négo” a légèrement augmenté (+0,58%) entre le deuxième et le troisième trimestre, pour s’établir cet automne à 4,6 %. Ce qui reste quand même en-deçà de la moyenne nationale.

À noter

L’étude relève une diminution de 4 % du volume de transactions à l’échelle nationale entre juin et septembre 2023, par rapport au trimestre précédent. 

Les délais de vente s’allongent partout

Cette réticence marquée des vendeurs entraîne notamment l’allongement des délais de vente alors même que les acheteurs peinent déjà à emprunter. Et qu’en un an, le volume de crédit immobiliers à chuté de 40%

Selon l’étude des agents immobiliers indépendants, il faut désormais compter plus de 90 jours en moyenne pour conclure une transaction. C’est un mois de plus qu’au trimestre précédent. Dans plusieurs grandes villes comme Toulouse, Lyon, Montpellier et Nantes, le délai de vente moyen serait même supérieur à 100 jours.

Les passoires thermiques doublement pénalisées

Ah, les passoires thermiques ! Dans le viseur du gouvernement, elles sont aussi boudées par les acheteurs. De fait, là encore les délais de transaction s’allongent. Et dépassent la moyenne constatée pour les autres types de biens. Les logements à qui on colle l’étiquette de cancre énergétique (F ou G au DPE) se vendent en moyenne en 97 jours. Lors du trimestre précédent, ce délai n’était que de… 42 jours !

Faute de prix suffisamment attractifs, et alors que les travaux de rénovation à réaliser sont toujours plus coûteux, la demande pour ces biens moins vertueux, se fait rare. C’est le constat dressé par 57 % des agents immobiliers interrogés.

Et c’est la double peine puisque pour ces logements, la marge de négociation grimpe à 7,4 % en moyenne au niveau national.

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Un agent sur deux se montre "plus sélectif" dans le choix des mandats

Dans ce contexte de crise immobilière, les faillites des professionnels bondissent. Pourtant, les agents immobiliers indépendants disent se montrer “plus sélectifs” dans l’acceptation de nouveaux mandats. 56 % des sondés déclarent par exemple prêter une attention accrue aux caractéristiques du bien et au prix de vente demandé avant de prendre une décision. Certains préfèrent même refuser un mandat lorsqu’ils jugent le vendeur trop gourmand et qu’ils ne parviennent pas à lui faire entendre raison.

Dernier enseignement de cette étude, les agents exerçant en région parisienne, notamment dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, sont les plus exigeants.

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