Compromis de vente : le délai est dépassé par l'acheteur, que faire ?

Quentin Gres
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

C'est l'angoisse : vous avez signé un compromis de vente pour votre bien. Mais l'acquéreur est aux abonnés absents pour la signature de l'acte définitif ! Que faire quand le délai du compromis de vente est dépassé par l’acheteur ? Voyons tout cela en détail et les recours dont vous disposez.

Image
Compromis de vente délai dépassé que faire
Vos acheteurs potentiels étaient séduits par votre bien mais vous n'avez plus de nouvelles ? On vous aide. © Getty Images
Sommaire

Définition et rôle du compromis de vente

Qu'est-ce qu'un compromis de vente ?

En immobilier, un compromis de vente est un contrat établi entre le vendeur d'un bien et l'acquéreur. Ce document stipule le prix de vente, la durée de validité du contrat, la date limite de la signature de l'acte de vente définitif… Et les différentes clauses.

  • Les clauses suspensives, c'est-à-dire que la vente est conditionnée à la réalisation d'événements. Quel genre d'événement ? L'obtention d'un prêt, par exemple. Certaines clauses suspensives sont obligatoires, d'autres non. Les cocontractants en décident.
  • La clause pénale oblige les cocontractants à conclure la vente. Sinon, la partie manquant à cette obligation verse des dommages et intérêts.
  • La clause de dédit n'est pas obligatoire. Elle permet de renoncer à la vente en contrepartie d'une indemnisation.
  • La clause de report de signature (de l'acte de vente définitif).

Juridiquement, le compromis de vente prépare l'acte de vente définitif.

Il n'existe pas de délai légal entre la signature du compromis de vente et celle de l'acte de vente définitif. Il est en moyenne de 3 à 4 mois.

Les obligations des parties lors de la signature

En signant un compromis de vente, les cocontractants prennent l'engagement de conclure la vente. Le vendeur a l'obligation de vendre au prix. L'acquéreur est obligé d'acheter. Si l'un d’eux renonce à la vente et ne respecte pas les clauses, l'autre peut porter l'affaire devant un tribunal. Sauf si l'acquéreur bénéficie d'un délai.

L'acheteur n'a pas l'obligation de verser un dépôt de garantie. Le cas échéant, cela correspond à 5 à 10 % du prix de vente.

Les délais dans un compromis de vente

Ce genre d'avant-contrat est concerné par trois types de délais. L'acquéreur bénéficie d'un délai de rétractation de 10 jours. Ce délai débute à la réception du compromis de vente, qui est :

  • soit le lendemain de la première présentation de la lettre recommandée avec avis de réception ;
  • soit le lendemain de la remise en main propre.

L'acquéreur n'a pas à se justifier. En cas de dépôt de garantie, le vendeur dispose de 21 jours pour le restituer.

Pour la clause suspensive relative au prêt, l'acheteur dispose d'un délai d'un mois pour obtenir un financement. Si le prêt n'est pas accordé (preuve à l'appui), la vente est annulée. Le dépôt de garantie est restitué.

Le troisième délai est le temps qui sépare la signature du compromis de vente et la date butoir fixée pour la signature de l'acte de vente définitif. Que faire quand ce délai est dépassé ? Le notaire a le rôle de médiateur.

Solutions pour gérer un dépassement de délai

Le notaire convoque les parties à la date butoir. Plusieurs solutions peuvent être mises en place.

Négocier un nouvel accord entre les parties

Dans cette situation, la bonne foi des deux parties est prise en compte. Le notaire propose l'adjonction d'un avenant aux cocontractants. Cet avenant définit un nouveau délai jusqu'à la signature de l'acte de vente définitif.

Que faire si l'acquéreur ne se présente pas (ou ne veut pas signer) ?

Le notaire dresse un procès-verbal. L'acquéreur est mis en demeure. Si le compromis de vente le prévoit, le vendeur peut demander des dommages et intérêts. Il est possible de saisir le tribunal pour demander l'exécution forcée de cet avant-contrat.

Envisager la résiliation du compromis de vente

Une autre solution consiste à résilier le compromis de vente. Cette résiliation peut être amiable (les deux parties sont d'accord). Le vendeur peut renoncer à la vente et exiger des dommages et intérêts.

Que faire en cas de litige avec le notaire ?

Les problèmes peuvent s'accumuler : un acheteur défaillant et un notaire également aux abonnés absents ! Sachez qu'en cas de litige avec le notaire, vous avez aussi des recours. Il est recommandé de les faire dans l'ordre et de conserver tous vos documents. Ils serviront, le cas échéant, de justificatifs à chaque étape.

  • Adressez-lui une réclamation par écrit (lettre recommandée). Le notaire a un délai de deux mois pour répondre.
  • Si vous êtes sans réponse, faites appel au médiateur de la consommation du notariat. C'est gratuit.
  • Le litige n'est toujours pas réglé ? Faites une réclamation auprès du président du conseil régional ou interrégional des notaires.
  • Toujours rien ? Adressez une requête à la chambre de discipline des notaires.
  • Si aucune de ces démarches n'aboutit, vous pouvez faire une action en justice.

À retenir

En résumé, l'acquéreur de votre bien dispose de délais légaux dans le cadre du compromis de vente. Il y a le délai de rétractation et celui relatif à l'obtention d'un prêt. La date butoir pour la signature de l'acte de vente définitif est stipulée dans le contrat. Mais si l’acheteur ne respecte pas ses engagements et que des clauses le prévoient, vous avez droit à des indemnités. Quant à la vente, elle est soit annulée, soit forcée par décision de justice.

Vous vendez votre bien ? Faites vous accompagner gratuitement par un conseiller immobilier
Cet article vous a été utile ?
0
0

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Plus de conseils
Vous vendez votre bien ? Faites vous accompagner gratuitement par un conseiller immobilier
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !