Dans ce contexte de pénurie nouvelle, trouver une location, c’est plus que jamais la galère. Alors on s’est demandé ce que recherchaient les propriétaires au moment de faire leur choix. Et on a dressé un profil-type du locataire “parfait”. Jeune, fonctionnaire, sérieux et soigné. Vous vous reconnaissez ?
Le locataire idéal a entre 25 et 35 ans
Le locataire parfait doit être jeune. Mais pas trop. La fourchette idéale ? Entre 25 et 35 ans pour plus d’un bailleur sur deux, selon une étude menée auprès de 4 000 d’entre eux. Un jeune actif donc. Les 35-45 ans sont tout de même plébiscités par 38% des propriétaires interrogés, devant les 16-25 ans pour 20% et les 45-55 ans (18%).
Et plus on vieillit, plus les opinions favorables chutent drastiquement. Ainsi, avec 12% des suffrages, les 55-65 ans arrivent juste devant les plus de 65 ans (8%), pour l'essentiel retraités.
Il ou elle est fonctionnaire
On s’en doute : avoir une source de revenus régulière est un critère de choix indispensable pour les bailleurs. Ceux-ci privilégient donc… roulement de tambour… les fonctionnaires bien sûr (pour 58% des sondés) ! Mais les salariés du privé ne sont pas mal lotis puisqu’ils ont les faveurs d’un propriétaire sur deux. Les étudiants, qui bénéficient souvent du soutien de leurs parents, voire même d’aides au logement (APL), récoltent quant à eux 30% d’opinions positives.
La situation est en revanche plus tendue pour les retraités (16%). De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui estiment indispensable d'être propriétaire au moment de la retraite. Dur, dur aussi pour les travailleurs indépendants, qui peinent déjà à emprunter (10%).
Le bon locataire dispose de revenus deux à trois fois supérieurs à son loyer
Les impayés : le cauchemar de TOUS les propriétaires. Pour s’en prémunir au mieux, ceux-ci vérifient en premier lieu la solvabilité de leurs prétendants locataires. Si l’habitude veut que les bailleurs privilégient les candidats justifiant de revenus deux à trois fois supérieurs au montant de leur loyer, aucune loi ne l’exige.
La loi permet cependant à un propriétaire de demander des justificatifs de ressources. Mais ces documents sont très encadrés. Il peut s'agir par exemple des trois derniers bulletins de salaire, des deux derniers bilans comptables ou d’une attestation de déclaration de chiffre d'affaires pour les indépendants, ou encore des trois dernières attestations de versement de prestations sociales, des trois derniers bulletins de retraite, d'un avis d'attribution d'une bourse pour l'année en cours pour les étudiants.
Le saviez-vous ?
Un propriétaire n'a absolument pas le droit de demander une copie de votre relevé de compte bancaire, votre carte d'assuré social, une autorisation de prélèvement automatique, un extrait de casier judiciaire, un contrat de mariage, un jugement de divorce, une attestation d'absence de crédit en cours… Ni même plus de deux bilans pour les travailleurs indépendants.
Il /elle fait “bonne impression”
La “bonne impression”. Voilà le critère le plus subjectif qui soit. Et pourtant, c’est un critère “impératif” pour un propriétaire sur deux, selon une enquête menée par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil). Celle-ci réside sur quatre piliers de base : être ponctuel (aux visites), souriant, poli et soigné. Là encore, c’est très subjectif.
Pour enfoncer le clou (et surtout prouver votre sérieux), pensez à préparer minutieusement votre dossier en avance. Pour rappel, un bon dossier de candidature de location doit comporter les documents obligatoires suivants :
- une pièce d'identité,
- un justificatif de domicile signé et daté de moins de trois mois,
- un justificatif de situation professionnelle (contrat de travail, attestation de l'employeur, certificat de scolarité pour un étudiant, un extrait Kbis pour un travailleur indépendant à la tête d'une société, une attestation de droit à une pension pour un retraité, etc.)
- un justificatif de ressources.
Les propriétaires apprécient également de recevoir une lettre de recommandation d'un ancien bailleur. Ou même carrément une lettre de motivation bien argumentée. Votre dossier de candidature doit surtout être ordonné, propre (sans tache de gras, par exemple) et sans faute d’orthographe (ça aussi, ça fait tache).
Le locataire idéal… ne veut pas de coloc’
Les préjugés ont la vie dure. Ainsi, 59% des bailleurs refusent encore la colocation, selon une étude de l’Institut CSA. Logement trop petit, dégradations, troubles du voisinage, turn over trop important : voici les raisons invoquées par les intéressés.
Et ils sont dans leur bon droit : un propriétaire peut en effet refuser de louer son bien en colocation. Mais dans ce cas, il doit s'opposer par principe à toutes les formes de colocation, sans exception. S’il accepte finalement de louer en colocation à certaines personnes après l’avoir refusé à d’autres, il pourrait être condamné à une amende pour pratique discriminatoire.
Gare aux critères discriminants
Comme pour un emploi, il est tout à fait illégal d’exclure un candidat à la location au regard de ses origines ethniques, son nom, son sexe, son âge, ses caractéristiques génétiques, son lieu de résidence, son apparence physique, sa situation de famille, son état de santé, une grossesse, son orientation sexuelle, son identité de genre, ses opinions politiques, ses activités syndicales, sa qualité de lanceur d'alerte, sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, son appartenance ou non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation ou une religion.
En cas de discrimination, le propriétaire s'expose à une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
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