Depuis la nouvelle révision de son mode de calcul en faveur des logements de moins de 40 m² datée du 1er juillet dernier, le DPE est plus favorable aux petites surfaces. Toutefois, ce n’est pas la seule actu du diagnostic de performance énergétique. En effet, le 1er juillet marque aussi l’entrée en vigueur d’un nouveau décret, mis en place pour renforcer la certification des diagnostiqueurs et fiabiliser le dispositif. Malheureusement, cette nouvelle réglementation pourrait bien avoir un impact négatif sur le prix du DPE...
Le prix du DPE risque d’augmenter prochainement de 10 à 15 %
Un risque d’augmentation du prix du DPE de 10 à 15 %. C’est ce que prévoient en tout cas de nombreux professionnels du secteur. À l’origine de cette nouvelle pas franchement réjouissante, un décret datant du 20 décembre 2023, portant sur le renforcement de la certification des auditeurs immobiliers. Renforcement de la formation initiale et continue des auditeurs, contrôle accru de leurs compétences, extension du périmètre de la certification... Si l’initiative est louable, ces nouvelles exigences impliquent toutefois des coûts supplémentaires pour les diagnostiqueurs. « Tous ces changements ont un impact direct sur nos finances. La certification d’un diagnostiqueur, délivrée pour sept ans, coûtait jusque-là environ 12 000 euros, contre 30 000 à 45 000 depuis le 1er juillet 2024 », explique Hassad Mouheb, président de la FED Experts. Et il n’est pas le seul à avoir déjà posé ce constat. Pour Jean-Christophe Protais, président du syndicat interprofessionnel du diagnostic immobilier, « La législation pourrait entraîner un surcoût de 35 000 euros sur une période de 7 ans. ». Pour rappel, le coût d’un DPE est aujourd’hui compris entre 100 et 250 euros, selon l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
Pour rappel !
Le DPE est désormais obligatoire pour vendre un logement, mais également pour le louer. Dès le 1er janvier 2025, les passoires énergétiques classées G seront interdites à la location. En 2028, ce sera le tour des logements classés F pour terminer par les E, en 2034. Un calendrier strict, qui ne sera probablement pas révisé.
La fiabilité du DPE remise en cause
Le décret en question intervient alors que la fiabilité du DPE est largement débattue, notamment à cause d’auditeurs peu expérimentés. Diagnostics qui varient d’un auditeur à un autre, erreurs d’appréciation, manque de rigueur : plusieurs plaintes se sont fait entendre ces dernières années. Une enquête de l’association 60 Millions de consommateurs a même pu observer pas moins de 3 classes énergétiques différentes pour un même logement audité par 8 professionnels.
Les grandes villes moins touchées par la hausse du prix du DPE
Tout le monde ne semble pas loger à la même enseigne. Dans certaines métropoles avec une forte concurrence des entreprises de diagnostics immobiliers, les prix du DPE risquent d’augmenter moins vite, voire pas du tout. Il faut dire que dans certaines villes, le nombre de diagnostiqueurs a connu une très forte accélération. Sur le territoire français, on a assisté à une augmentation de +62 % entre 2019 et 2023, selon l’institut d’études privé Xerfi. Dans les communes où la concurrence est forte, les entreprises de diagnostics vont préférer grignoter sur leur marge pour espérer rester compétitives. L’évolution du prix du DPE sera donc plus contenue.
Attention aux fraudes au DPE !
À l’approche du 1er janvier 2025, les fausses entreprises de diagnostics immobiliers se multiplient. De nombreux témoignages de propriétaires ont récemment fait état de faux DPE, délivrés par des entreprises peu scrupuleuses. Pour rappel : les diagnostiqueurs certifiés sont tous répertoriés dans l’annuaire du ministère de la Transition écologique. De plus, pour qu’il soit valide, un DPE doit toujours comporter un numéro d’identification donné par l’ADEME. Pensez à vérifier !
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