« Pour le petit-déjeuner, tu es plutôt Marmite ou full english breakfast ? » Le speed dating pour trouver la colocataire idéale peut sembler amusant quand on y pense... Mais l’initiative souligne plutôt les grandes difficultés que rencontrent les jeunes actifs et les étudiants pour se loger dans des capitales, comme Londres, Rome ou encore Paris.
À Londres, un speed dating pour le moins original…
L’idée peut faire sourire. C’est pourtant une initiative très sérieuse que propose désormais l’association The Girlies Guide, qui met en relation, dans un cadre décontracté, des jeunes filles qui recherchent une chambre à louer et d’autres filles qui espèrent trouver les colocataires idéales.
Dans la capitale londonienne, l’offre de logements à louer s’est réduite comme peau de chagrin ces dernières années et en plus, les loyers y sont excessivement chers. Pour beaucoup, il est souvent impossible d’honorer le loyer d’un studio, voire d’un « deux pièces ». Seule option : le partage des frais en colocation. Et même dans ce cas, le prix des chambres s’envole ! « Quand on a visité des logements, les propriétaires nous ont dit avoir reçu 30 autres groupes le même jour, alors que l'annonce n'était parue que depuis un jour ou deux. On se retrouve prisonnières de surenchères », déplore Mia, une participante.
Quels sont tes quartiers de prédilection ? Tes hobbies ? Ta profession ? Pendant à peu près deux heures, les questions fusent. Il faut quand même aller à l’essentiel, même si le bon feeling entre sûrement aussi en ligne de compte. Pour l’organisation, chaque speed dating accueille environ une soixantaine de filles dans un pub branché de la ville. Celles qui portent un bracelet bleu recherchent une colocation et celles, moins nombreuses qui arborent un bracelet violet ont une chambre à proposer.
Un marché locatif spécifique dans la capitale londonienne
« C'est vraiment spécifique à Londres d'avoir des trentenaires et des quadragénaires en colocation. C'est une situation dans laquelle les gens se sont retrouvés par la force des choses », indique Rachel Moore, co-fondatrice de Girlies Guide, à l’AFP. Le manque de logements disponibles, le prix très élevé des locations a fait de la colocation un réflexe dans la ville du tea time.
De plus en plus de personnes âgées ayant des difficultés à joindre les deux bouts ont désormais aussi recours à ce type d’habitation. « Le site Zoopla, une entreprise spécialiste du marché immobilier à Londres, indique que les prix moyens des locations en 2021 s’élèvent à 1 742 € par mois pour un T1, 2 032 € pour un T2 et 2 900 € pour un T3. »
Le décalage entre l’offre de biens et la demande trouve au moins deux explications :
- les politiques ont édicté des règles très strictes pour les nouvelles constructions ;
- le foncier disponible est très rare.
Le saviez-vous ?
Londres fait partie des 5 villes les plus chères du monde au niveau immobilier, selon un classement Bloomberg. Elle est aussi surnommée la capitale européenne la plus chère au monde. « Le marché immobilier londonien est hors norme, la capitale est connue pour ses loyers astronomiques. À titre d’exemple, un studio de 7 m² a été vendu 90 000 livres sterling aux enchères en février 2022 dans le quartier de Hackney, à l’est de Londres. »
Un marché encore plus tendu depuis la hausse du coût de la vie
Depuis la crise de l’inflation outre-Manche, la situation s’est tendue encore davantage. Il n’y a presque plus de logements disponibles sur le marché locatif. Comme en France, les candidats à l’accession à la propriété qui se sont retrouvés bloqués se sont rabattus sur les biens en location.
Heureusement, depuis l’été 2024, il y a des signes d’espoir qui indiquent un mieux pour les mois à venir. Les prix de l’immobilier ont augmenté de nouveau à des niveaux substantiels en juillet et août. De plus, « l’inflation a ralenti à 2 % sur un an en mai 2024 » !
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)