Chauffage, énergie, eau, frais de personnel, entretien des parties communes... représentent le gros des charges locatives. D'ailleurs, vous avez peut-être l’impression qu’elles augmentent un peu chaque année. C’est possible. Et si l’on vous proposait quelques astuces pour inverser la tendance ?
Qui paie les charges locatives ?
Les propriétaires bailleurs avancent les frais au syndic et se les font rembourser auprès de leurs locataires. On parle alors de charges récupérables.
Quelles sont-elles ? Les dépenses liées aux petites réparations, l’eau, le chauffage collectif, l’électricité des parties communes, les frais de personnel d’entretien, les taxes pour la relève des ordures ménagères… Elles sont listées dans le décret n°87-713 du 26 août 87.
Lorsqu’il ne loue pas son appartement, le propriétaire ne récupère rien. Il s’en acquitte, point.
Comprenez bien que dans cette traque à la réduction des coûts, locataires et propriétaires sont dans le même bateau. Les uns et les autres ont tout à y gagner.
Bon à savoir
Les bailleurs soumis au régime réel peuvent faire déduire certaines charges de leurs revenus.
Et les charges que le propriétaire ne récupère pas ?
Ce sont celles qui relèvent de la gestion de l’immeuble, de sa mise aux normes ou du gros entretien (ravalement de façade, par exemple)...
Mais alors, comment réduire vos charges locatives ? On vous explique.
Surveiller le chauffage
C’est la dépense qui pèse le plus lourd dans la balance.
Pour commencer, demandez à faire vérifier le réseau de chauffage collectif pour le “décrasser”. Faites remplacer la chaudière si elle date. Vous consommerez moins d’énergie. Respectez les températures recommandées : pas plus de 19°C. Les membres de la copropriété les plus frileux pourront s'emmitoufler ou ajouter un radiateur d'appoint chez eux.
Pour vous aider, installez des thermostats dans les appartements. Le petit appareil gère le chauffage pour optimiser votre consommation. Sinon, chauffez les pièces que vous occupez, baissez la température lorsque vous en sortez. Arrêtez vos radiateurs pour aérer.
Surveiller la consommation d’eau
Le résident paie tous les mois une provision pour la consommation d’eau. Celle-ci est mesurée grâce aux compteurs qui se trouvent dans le logement. Relevez les compteurs ou ouvrez la porte à celui qui a été missionné pour le faire. Vous saurez où vous en êtes : si la consommation est supérieure aux acomptes versés, vous réglerez un supplément de charges. A l'inverse, si elle est inférieure, vous serez remboursé.
Gare aux fuites ! Une chasse d’eau qui fuit une journée c’est plus de 600 litres d’eau perdue.
Surveillez vos robinets, chasse d’eau... À la maison, préférez les douches aux bains, coupez l’eau lorsque vous frottez la vaisselle, remplissez bien la machine avant de la faire tourner.
Surveiller l'électricité
Votre copro, « c’est pas Versailles ». Une minuterie ou un détecteur de mouvements vous éviteront de gâcher l’électricité. Comme chez vous, privilégiez les ampoules leds moins gourmandes en énergie.
Faire rimer économies et écologie
Oui, vous connaissez la chanson. Mais savez-vous que, même en copropriété, il est possible d’ installer des panneaux solaires ? Bien sûr, il faut s’assurer que le projet est réalisable, le faire voter à l’unanimité en AG, puis passer aux travaux. Ensuite, la copropriété produit son électricité. Selon le type de fonctionnement choisi, ce système peut devenir une source de revenus.
Alors oui c’est un investissement (pour le propriétaire) mais les aides d’État le facilitent, pour la transition écologique.
Si vous avez l’intention de mettre le paquet, n'oubliez pas l’isolation des tuyaux, des combles perdues, des murs, toits-terrasses…
Faire le tri dans les contrats
Demandez à votre syndic de jeter un œil sur l’ensemble des contrats de votre copro. Tous sont-ils bien utiles ? Regardez les dates de fin et demandez à résilier ceux qui ne le sont pas.
Faire jouer la concurrence
Vous le faites bien avec votre opérateur téléphonique. Faites établir des devis, par exemple, avec l’entreprise chargée du ménage et d'autres entreprises spécialisées. Voyez ce qui est le plus intéressant. Si vous ne voulez pas changer de prestataire, vous pouvez renégocier votre contrat.
À noter : ce conseil vaut également pour votre syndic. Un engagement de courte durée - renouvelable - est un moyen d’exercer une certaine pression et de le quitter facilement, si problème. La mise en concurrence des syndics est une obligation. Elle peut avoir lieu chaque année. Le conseil syndical ou un copropriétaire se charge d'obtenir au moins deux devis aux syndics concurrents. Ces derniers sont envoyés au syndic actuel par recommandé, avec accusé de réception. La mise en concurrence est alors inscrite à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale, avec les devis.
Régularisation des charges
Pour régulariser les charges locatives, comparez les dépenses récupérables réelles et les provisions de charges payées. Selon le résultat, réclamez la différence au locataire ou remboursez-le.
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