Pour faire face aux multiplications des vagues de chaleur, vous avez choisi d'installer la climatisation chez vous. Cet équipement saura-t-il, à lui seul, doper l’estimation de votre bien lorsque vous le mettrez en vente ? Pas si sûr, de plus en plus de logements en sont aujourd'hui équipés. En revanche, un bon DPE peut vous aider à vendre vite et bien. Explications.
25 % des foyers français équipés d’une clim'
D’après un rapport de l’Agence internationale de l'énergie (IEA) nommé « Le futur du rafraîchissement », le nombre de ces appareils dans le monde pourrait ainsi passer de 1,6 à 5,6 milliards d’unités d’ici 2050. Cependant, le rapport pointe que, pour le moment, peu de pays souffrant de chaleurs extrêmes en sont équipés.
En France, par exemple, seulement 25 % des foyers, selon l'Ademe, possèdent un équipement de ce genre. La faute reviendrait à la mauvaise presse de la climatisation ainsi qu’au coût de son installation. En 2021, un sondage OpinionWay pour France Énergie révélait que 75 % des sondés n'envisageaient pas de se munir d'un climatiseur, tant pour des raisons économiques (66 %) qu'écologiques (41 %).
« Le prix d’une climatisation réversible varie entre 4 000 et 18 000 €. Comptez également 500 € à 2 000 € pour la pose de la pompe à chaleur air-air selon la configuration de votre logement et la complexité du chantier », annonce le site Quelle énergie, avant de rappeler qu’il existe des aides, notamment la prime Effy et la réduction de la TVA à 5,5 % pour les projets de rénovation ou encore le PTZ pour son financement.
Des logements de plus en plus souvent équipés
Ces aides ont-elles décidé les Français à retourner leur veste ? L’Ademe a constaté que les taux d'équipements en climatisation chez les ménages étaient en progression permanente, passant de 14 % en 2016 à 25 % en 2020.
Par ailleurs, « en 2020, et pour la première fois, le nombre d’équipements vendus a dépassé les 800 000 unités alors que celui-ci était stabilisé autour de 350 000 par an précédemment », précise l'agence publique sur son site internet.
Le Sud-Est et la Corse sont les plus concernés. Là, la moitié des foyers sont équipés d'un système de climatisation. À Toulon, Jean-Christophe Catalano, agent immobilier pour Immo Liberté, constate que « les ¾ des appartements rénovés disposent d’une clim' car les acheteurs la comprennent dans le coût de la rénovation ».
La climatisation : un atout supplémentaire
Lorsqu’un bien est déjà doté de cet équipement, il doit, suppose-t-on, séduire les acheteurs qui peuvent se projeter et imaginer les économies à réaliser sur les factures d’électricité, lorsqu’il est réversible.
D'autant plus que l’installation d’une climatisation dans un appartement doit être votée lors de l’assemblée générale de la copropriété. « Pour autant, un logement avec clim' ne profitera pas d’une meilleure estimation par rapport à un autre mais ça reste un argument de vente », assure le pro de l'immobilier.
Vous ne vendrez donc pas plus cher votre logement parce que vous avez une clim', surtout si la plupart en ont. En revanche, un bon DPE peut peser dans la balance.
Un bon DPE assure une meilleure vente
La clim' ajoute du confort, c’est certain. Mais elle est aussi très importante pour le DPE, surtout lorsque l’on veut faire de l’investissement locatif. « Choisir d’installer une pompe à chaleur dans une maison permet, très souvent, d’améliorer sa note, en passant, par exemple, du D au C », souligne l’agent immobilier.
« D’ailleurs, lorsqu’un logement doit être rénové, nous avons l’habitude de faire intervenir un artisan pour connaître les travaux les plus importants à réaliser. Et la clim' est largement intégrée », continue-t-il.
Mais il y a clim' et clim'
Certaines climatisations, comme la climatisation solaire thermique ou la pompe à chaleur (PAC) air-air réversible, sont dites écologiques. Ce n’est, néanmoins, pas le cas de toutes. « La climatisation représente 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France, selon l'Ademe. Ces appareils consomment énormément d'énergie. En outre, ils rejettent de l'air au travers des unités extérieures. Ce faisant, ils contribuent à la création d'îlots de chaleur en milieu urbain. La température monte dans les villes et l'on utilise encore plus la climatisation. C'est un cercle vicieux. Enfin, les fluides frigorigènes contenus dans les vieux systèmes de climatisation, les chlorofluorocarbones (CFC) et les hydrochlorofluorocarbones (HCFC), contribuent à la destruction de la couche d'ozone. Ces liquides ont été interdits dans la fabrication des modèles récents », rappelle le site Promee.
Le plafond chauffant/rafraîchissant se veut une option fiable, répondant aux besoins des maisons RE 2020. « Le coût d’une pompe à chaleur et du plafond chauffant fini se situe à partir de 15 000 € en neuf. En rénovation, un ratio estimatif est plus compliqué à donner, chaque chantier étant spécifique. Des aides à la rénovation existent sur la pompe à chaleur air/eau ou la pompe à chaleur hybride gaz », précise le fabricant Thermacome.
Des alternatives plus respectueuses de l’environnement se développent, avec, entre autres, le rafraîchisseur d’air évaporatif (RAE), ou « bio-climatisation », qui demeure malgré tout moins efficace qu’une climatisation. Le puits canadien (ou échangeur air-sol) qui s’appuie sur la géothermie a prouvé ses performances mais exige des travaux d’installation lourds.
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