Une étude d’Harris interactive pour le Conseil supérieur du notariat corrobore l’expérience de nombreux ménages en proie à de grandes difficultés pour enfin devenir propriétaires. Depuis deux ans, 21 % d’entre eux seraient contraints d’abandonner leur projet immobilier. Le projet d’une vie pour certains…
Les moins de 30 ans largement impactés
L’étude dévoilée le mois dernier sur RMC, met en cause la forte hausse des taux d’intérêt, l’inflation, et le niveau des prix de l’immobilier qui auraient écarté de nombreux foyers de l’accès à la propriété, dont une majorité de primo-accédants. De nombreux jeunes actifs se sont vu refuser un crédit immobilier en cours de route. D’autres encore, n’ont même pas osé se présenter à la banque. Il faut dire qu’avec les restrictions sur le crédit, les préteurs ont retoqué plus de 40 % des dossiers qui leur ont été présentés.
Pour certains ménages, c’était l’aboutissement de plusieurs années d’effort. Comme pour Sandra et son mari, qui malgré leur 5 300 € de revenus mensuels et un apport de 37 000 € n’ont pu trouver aucune banque prête à financer leur projet d’achat de maison dans le Val-d’Oise avec leurs 3 enfants. Les conditions de prix élevés et la hausse des taux auront entravé l’accès au crédit des jeunes de moins de 30 ans, et en 2023, les secundo-accédants ont porté le marché immobilier, plus que d’habitude.
Le saviez-vous ?
Pour palier les difficultés rencontrées par les primo-accédants, le PTZ (prêt à taux zéro) est reconduit jusqu’en 2027. Dès cette année, 6 millions de nouveaux foyers devraient être éligibles à ce prêt aidé par l’Etat.
Il faut un apport personnel plus conséquent
Autre information pertinente de l’étude : « 82 % des personnes interrogées lors de l'étude se montrent conscientes qu'il faut un apport important pour concrétiser un projet ». Ce sont 10 points de plus qu'il y a deux ans.
Les Français sont très lucides sur l’état de la conjoncture immobilière et sur la question de l’apport. Ils savent que le sujet est sensible pour les banques qui attendent davantage de réassurance. De nombreuses agences ont observé la flambée de l’apport personnel demandé aux ménages pour financer leur bien. Parfois plus de 35 % du montant de l’acquisition !
Hausse des taux, inflation, prix élevés : un cocktail détonnant !
1 Français sur 5 contraint d’abandonner son projet immobilier en raison du contexte économique. L’étude pointe du doigt 3 coupables : la hausse des taux, l’inflation, et les prix encore trop élevés.
On le sait, les taux immobiliers ont grimpé à toute vitesse. En moins de deux ans, on est passé d’un taux avoisinant les 1 %, à un taux à 4,20 % sur 20 ans aujourd’hui. Plus encore que le taux lui-même, c’est la vitesse de l’élévation qui est déconcertante pour tous. La capacité d’emprunt des ménages s’en est trouvée largement impactée. Ils n’ont plus eu les moyens d’accéder au crédit immobilier. De plus, la baisse des prix a été plutôt timide en 2023. Au national (-1,5 %) et des baisses plus marquées dans certaines métropoles comme Paris (-5 %) , Lyon (-8 %) ou Bordeaux (-9 %). Il eut fallu une baisse de prix d’au moins 15 %, pour contrebalancer la hausse des taux.
L’inflation n’a pas épargné les Français, elle non plus. Selon les chiffres de l’INSEE, elle s’est établie à 4,9 % en 2023. C’est un peu moins qu’en 2022, ou elle s'est établie à 5,2 %.
Un retour à la normale prévu pour 2025 ?
Selon le porte-parole du Conseil supérieur du notariat, Maître Edouard Grimond, un retour à la normale du marché immobilier peut être envisagé pour 2025, car les taux d’intérêt ne devraient pas baisser de sitôt.
Toutefois, le mois de janvier a marqué l’arrêt de la progression des taux immobiliers. Un encouragement pour les acquéreurs. D’autant que les prix de l’immobilier devraient continuer à baisser cette année. Maintenant, le pouvoir est entre les mains des acheteurs. À eux de tenter de faire baisser les prix par la voie de la négociation.
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