L’inflexion sur les prix s’est accélérée ces derniers mois et le marché immobilier fonctionne désormais à plusieurs vitesses. Certains départements, comme le Rhône, affichent une baisse des prix de l’ordre de 5,6 %, tandis que d’autres présentent des prix en progression. Le 21 mai dernier, la FNAIM faisait le bilan des baisses de prix par département sur un an, dans sa note de conjoncture. Voici les secteurs, où les prix immobiliers ont chuté le plus vite !
Top 10 des départements où les prix déclinent le plus vite
Si les prix de l’immobilier en France commencent tout doucement à se stabiliser (+0,2 % en moyenne sur le dernier mois), ils ont relativement chuté en un an : -1,3 % en moyenne entre avril 2023 et avril 2024, selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), avec des baisses plus flagrantes par endroits. Dans certains départements, comme le Rhône (-5,6 %) ou Paris (-4,8 %), la fédération évoque « une dégringolade des prix ». En cause, la faiblesse de la demande, due à la remontée des taux d’intérêt et aux restrictions sur le crédit. C’est que les taux de crédit ont quadruplé en tout juste deux ans, impactant fortement le pouvoir d’achat immobilier des ménages français. Les délais de vente se sont d'ailleurs allongés. Cela se traduit par un terrain plus propice à la négociation et des propriétaires moins hésitants à revoir leurs prix de vente à la baisse.
Dans les départements où les prix ont beaucoup baissé, certaines métropoles illustrent bien cette tendance. C’est le cas de Bordeaux, en Gironde. Sur l’année 2023, les prix ont décru de -7,4 %. « Un couple d’acquéreurs a perdu 7 m² de pouvoir d’achat immobilier entre septembre 2022 et mars 2024 », selon les équipes scientifiques de Meilleurs Agents. À Strasbourg, le marché suit la tendance nationale. « Entre avril 2022 et 2023, la préfecture du Bas-Rhin a vu ses prix reculer de -2,6 % pour les appartements, en un an. Pour les maisons, l’inflexion est plus spectaculaire avec une baisse de -14,2 %. »
Top 10 des départements où les prix dégringolent le plus vite*
- Rhône (69) : -5,6 %
- Paris (75) : -4,8 %
- Loire-Atlantique (44) : -4,7 %
- Indre (36) : -4,6 %
- Gironde (33) : -4,3 %
- Vendée (85) : -3,5 %
- Hauts-de-Seine (92) : -3,3 %
- Seine-Saint-Denis (93) : -3,2 %
- Charente-Maritime (17) : 3,1 %
- Cher (18) : 3,1 %
* prix moyens des maisons et appartements enregistrés en avril 2024 comparés à ceux d’avril 2023, département par département.
Dans certains départements, les prix ont progressé
Dans certains départements, les prix ont continué à progresser. C'est le cas des Côtes-d'Armor (+2,2 %), de la Haute-Corse (+2,5 %) ou encore des Alpes-Maritimes (+2,7 %). D’ailleurs, à Nice, chef-lieu du département des Alpes-Maritimes, l’immobilier a été très dynamique (+8 % en un an, au 1er septembre 2023). La ville a ainsi relayé Lyon à la troisième place des villes les plus chères de France, juste derrière elle.
Mais comment expliquer cette tendance inverse pour quelques rares départements ? Sans faire de généralités, ces villes bénéficient encore le plus souvent d’une forte demande : ce sont des villes du littoral très convoitées, ou des villes moyennes avec des prix encore attractifs, non loin de la capitale parisienne. Dans le cas de Nice, on peut ajouter que les secundo-accédants sont ceux qui portent le marché. Cette population est moins impactée par la remontée des taux d’intérêt que les primo-accédants.
Depuis le mois de mai, on assiste à une légère stabilisation des prix
Le dernier baromètre immobilier de Meilleurs Agents fait état d’une toute récente tendance à la stabilisation des prix immobiliers. Autre bonne nouvelle : dans certaines villes, les délais de vente ont raccourci. Au niveau national, sur le mois de mai, les prix immobiliers en France ont augmenté de 0,5 % et sept grandes métropoles sur dix ont vu leurs prix augmenter. Bordeaux est en tête du classement, avec une augmentation de 0,5 % par rapport au mois précèdent. C’est inédit dans cette ville, où les prix ont chuté de 10 % depuis janvier 2022. Pour Paris, pas de variation des prix en mai. C'est bien la première fois en deux ans !
Malgré ce sursaut de mieux sur le marché immobilier, la FNAIM projette une baisse moyenne des prix sur un an de l’ordre de 5 à 7 %, au niveau national, avec une nouvelle contraction des volumes de vente. Il ne reste qu'à espérer que l'actualité politique ne vienne pas à nouveau déstabiliser le marché et noircir davantage le tableau.
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