Focus sur le marché immobilier parisien

Christelle Privat
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À Paris, le marché immobilier fait grise mine. Au 1er juin 2024, les prix parisiens ont enregistré une chute de 7,9 % en l'espace d'un an. Une baisse qui a largement contribué à l’inflexion des prix au niveau national (-2,1 %). Du côté du nombre de transactions, c’est la dégringolade : -23 % entre le 1er trimestre 2023 et le 1er trimestre 2024. Toutefois, on observe une stabilisation des prix (0 %) sur le mois de mai, pour la première fois en 2 ans. Serait-ce l’amorce d’une légère reprise ? Si on a envie d’y croire, la prudence reste de mise…

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Tour Eiffel sur la Seine
Au 1er juin 2024, le prix immobilier moyen à Paris était de 9 190 €/m2. © Getty Images
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À Paris, le nombre de transactions a baissé drastiquement sur un an

Au niveau national, les prévisions en matière de nombre de transactions immobilières pour 2024 n’iront vraisemblablement pas au-delà de 850 000 transactions. Selon le dernier baromètre immobilier de Meilleurs Agents, « 812 000 transactions ont été enregistrées au 1er avril 2024 ». C’est que les délais de vente ont été rallongés un peu partout en France, en réponse à des taux de crédit encore élevés et à des prix qui ne fléchissent pas suffisamment pour satisfaire le pouvoir d’achat des acheteurs.

À Paris, même chanson ! Entre le premier trimestre 2023 et le premier trimestre 2024, le nombre de transactions a chuté de 23 % pour les appartements anciens : il est passé de 34 150 à 26 410 en un an. En Île-de-France, c’est une baisse encore plus forte qui a été enregistrée, avec -26 % pour les appartements anciens et -32 % pour les maisons anciennes.

Le saviez-vous ?

La pénurie de logements dans de nombreuses villes tendues semble derrière nous. Aujourd’hui, un peu partout en France, les stocks se sont reconstitués (+12 % par rapport à juin 2023). Toutefois, dans certaines villes, l’offre stagne, comme à Montpellier (0 %), ou recule, comme à Paris (-1,1 %). 

Quels prix immobiliers à Paris et en Île-de-France ?

Au 1er juin 2024, le prix immobilier moyen en France était de 3 074 €/m², avec une variation sur un an de -2,1 %. Dans le top 10 des villes françaises, on constate une importante chute des prix à la même date. Paris et Nantes affichent les plus fortes baisses sur un an. À  Nice, en revanche, les prix continuent leur ascension, mais avec un fort ralentissement de la hausse des prix.

  • Nantes : 3 417 €/m² (-9,2 %)
  • Paris : 9 190 €/m² (-7,9 %)
  • Bordeaux : 4 405 €/m² (-5,9 %)
  • Toulouse : 3 339 €/m² (-5,0 %)
  • Lyon : 4 799 €/m² (-3,7 %)
  • Rennes : 3 959 €/m² (-3,2 %)
  • Strasbourg : 3 710 €/m² (-2,8 %)
  • Montpellier : 3 436 €/m² (-2,4 %)
  • Marseille : 3 523 €/m² (-2,3 %)
  • Lille : 3 522 €/m² (-0,1 %)
  • Nice : 5 147 €/m² (+0,2 %)

À Paris intra-muros, il y a de fortes disparités dans les divers arrondissements de la ville. Dans le 6e arrondissement, en hypercentre, il faut compter 14 472 €/m² pour s’offrir un appartement sur la rive gauche de la Seine. C’est le secteur le plus cher de la capitale, suivi de près par le 7e arrondissement (13 282 €/m²), le 4e (12 525 €/m²), le 1er (11 907 €/m²), le 3e (11 508 €/m²), et le 5e (11 458 €/m²). Le 19e arrondissement compte les appartements les plus abordables de Paris, puisque le prix au mètre carré était de 7 769 €, au 1er juin 2024.

L’évolution des prix immobiliers dans les grandes villes de la région parisienne présente également de nombreux contrastes. Boulogne-Billancourt reste la ville la plus chère, avec un prix au mètre carré de 7 995 €/m² et une évolution négative sur un an de -9,3 %, au 1er juin 2024. Champigny-sur-Marne (3 677 €/m² ; -10,6 %), Montreuil (6 178 €/m² ; -9,9 %), Saint-Denis (3 861 €/m² ; -7,9 %), Courbevoie (6 598 €/m² ; -5,9 %), Rueil-Malmaison (5 705 €/m² ; -5,6 %), et Saint-Maur-des-Fossés (5 530 €/m² ; -5,0 %) montrent des inflexions de prix notoires. La ville d’Aulnay-sous-Bois se distingue avec une hausse des prix sur un an de +5,5 %, pour un prix au mètre carré de 3 635 €.

Au niveau des départements parisiens, les prix immobiliers sont les suivants :

  • Paris : 9 190 €/m²
  • Hauts-de-Seine : 6 571 €/m²
  • Val-de-Marne : 4 988 €/m²
  • Yvelines : 4 356 €/m²
  • Val d'Oise : 3 235 €/m²
  • Essonne : 3 030 €/m²
  • Seine-et-Marne : 2 844 €/m²

Le saviez-vous ?

Savez-vous quelle rue est la plus chère de France ? Sans surprise, elle se trouve à Paris, et son prix au mètre carré dépasse les 20 000 € ! C’est la rue de Furstemberg (24 272 €/m²), située dans le 6e arrondissement de la capitale.

À Paris, il faut 69 jours pour vendre un bien immobilier

Depuis le retournement du marché immobilier, les durées de vente à Paris et dans les grandes métropoles se sont rallongées. On observe cependant un léger mieux depuis peu au niveau des délais de vente : au 1er juin 2024, c’était 4 jours de moins que 3 mois plus tôt. À Toulouse, Bordeaux et Lyon, où les prix immobiliers ont bien baissé sur un an, les délais de vente ont également raccourci de respectivement 8, 7 et 6 jours.  

Pour les villes parisiennes, voici dans le détail quelques exemples relevés au 1er juin 2024 :

  • Nanterre : 108 jours.
  • Champigny-sur-Marne : 98 jours.
  • Saint-Maur-des-Fossés : 97 jours.
  • Créteil : 91 jours.
  • Pantin : 84 jours.
  • Courbevoie : 83 jours.
  • Issy-les-Moulineaux : 76 jours.
  • Paris : 69 jours.
  • Noisy Le Grand : 67 jours.
  • Boulogne-Billancourt : 64 jours.

Si le marché parisien est en demi-teinte, il présente quelques signes d’optimisme : il y a du mieux. La récente baisse des taux directeurs par la Banque centrale européenne était une autre raison de croire à une reprise sur le marché français, plus largement, mais les récents événements de politique intérieure viennent quelque peu ébranler cet espoir…

 

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