Lyon, une ville à contre-courant ? Sur le marché de l’immobilier, c’est certain. En un an, les prix immobiliers ont baissé de 3,1% dans la capitale des Gaules alors que dans le même temps, les prix des dix plus grandes villes de France ont augmenté d'1,3%. L’équipe scientifique de Meilleurs Agents s’est penché sur ce phénomène.
Après 15 ans d’euphorie, l’immobilier lyonnais cale
Près de 5 400 €/m² en moyenne pour un appart’. C’est en octobre dernier que le pic a été atteint. Jamais alors la ville de Lyon n’avait connu de prix aussi élevés ! En quinze ans, le prix des appartements lyonnais a explosé : +71% ! Oui, vous avez bien lu. Là encore, la ville sortait du lot puisqu’en moyenne, il fallait se “contenter” de 51% d’augmentation dans les dix plus grandes villes (et de +25% pour la France entière).
Mais ça, c’était avant. Le marché immobilier français connaît un tournant. Avec des prix qui baissent plus ou moins fortement selon les secteurs. Depuis janvier 2023, Meilleurs Agents enregistre ainsi une baisse de 0,9% dans les dix plus grandes villes de France. À Lyon, la situation est nettement plus remarquable : -3,6% depuis début 2023. Et -3,1% en un an. Toujours selon le leader de l'estimation immobilière en ligne, la pierre lyonnaise se négocie désormais à près de 5 100 €/m² en moyenne*.
Et ce n’est pas tout. Les délais de vente, eux, augmentent. Il faut actuellement 58 jours en moyenne pour vendre un bien dans la ville contre seulement 48 jours il y a tout juste un an. La faute notamment à des crédits difficiles à obtenir et à des taux d’intérêt qui s’envolent.
Bellecour - Hôtel Dieu, quartier le plus cher de Lyon
Alors bien sûr, tous les quartiers ne sont pas logés à la même enseigne. Si vous espérez acheter un appartement à Bellecour - Hôtel Dieu (2e arrondissement), sur la célèbre presqu’île, prévoyez plutôt 6 825€/m². Normal. C’est le quartier le plus huppé de la ville. Et c’est aussi là que les acheteurs sont le moins contraints par le durcissement des conditions de crédit. Ce n’est pas pour rien que ce quartier est de ceux où la baisse est la plus faible (-2,2% en un an).
En seconde position des quartiers les plus chers de Lyon, on trouve Cordeliers - Jacobins. Près du Palais de la Bourse, votre appartement vous coûtera 6 757€/m² en moyenne. Et si vous préférez vous installer à deux pas du Jardin Botanique, dans le quartier de Puvis de Chavannes - Le Lycée, il vous faudra débourser 6 702€/m². Vous l’aurez compris, c’est le troisième quartier le plus cher de Lyon.
Et Grange Rouge - Viviani, quartier le moins cher
À l’inverse, avec 2 800€/m², le quartier de Grange Rouge - Viviani (dans le 8e) se positionne comme quartier le plus abordable. Quartier souvent décrit comme “urbain” et “animé”, il abrite principalement une population de locataires. Il est suivi par le quartier de Santy-La Plaine, où le prix moyen des appartements avoisine les 3 200 €/m². Direction La Duchère, plus à l'ouest. Si le quartier vit une période de transformation avec de nombreux projets de reconstruction, il reste toutefois très abordable (3 182 €/m²).
“De manière générale, le contexte économique et bancaire a mis un frein à la hausse des prix (de -5,6% à -2,2% selon les quartiers), notamment dans les villes et quartiers les plus abordables. En effet, les personnes qui souhaitent acheter dans ces territoires sont généralement des profils plus dépendants du crédit immobilier et donc plus sensibles à une hausse des taux. Pour réussir à vendre rapidement, les acheteurs doivent revoir leur prix à la baisse. Autre option : les villes situées dans le Grand Lyon représentent alors des marchés de report pour ces futurs acheteurs”, analyse Alexandra Verlhiac, économiste chez Meilleurs Agents.
En périphérie de Lyon, le marché immobilier brille
Écully, Dardilly, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Limonest ou Collonges-au-Mont-d’Or. Ces cinq villes du nord de la métropole lyonnaise affichent des prix moyen supérieurs à 5 200 €/m². Plus élevés qu’à Lyon donc (5 145€/m²). Depuis un an, ces villes connaissent d’ailleurs une tendance haussière : +1,5% pour les maisons de Dardilly et +2,7% pour celles d’Écully, par exemple. Comme les quartiers huppés de Lyon, ces territoires sont plutôt prisés par des ménages aisés et donc moins sensibles aux hausses des taux.
C'est le nombre de communes qui composent le Grand Lyon : la Métropole. Un territoire qui s'étend sur 538 km².
Cap au sud (de la métropole) où certaines villes résistent également au contexte économique et bancaire parce qu’à l’inverse, elles restent très abordables. C’est le cas de Grigny ou de Feyzin où les prix immobiliers sont désormais de 2 920 €/m2 et 3 336 €/m2 malgré des augmentations significatives : +3,7% en un an et respectivement +22,1% et +22,3% en trois ans.
Ici, le pouvoir d’achat immobilier est toujours au top. La preuve ? Sur la base d’un revenu médian lyonnais, un ménage composé de deux personnes pourra acheter 82 m² à Givors… contre seulement 39 m² à Lyon ! Y’a pas photo.
L’essentiel à retenir
Les prix immobiliers lyonnais ont baissé de 3,1% en un an.
Comptez aujourd’hui près de 5 100 €/m2 en moyenne dans la capitale des Gaules, contre 5 400 €/m2 en octobre 2022. Un pic historique pour la ville.
Les communes du Grand Lyon rencontrent un franc succès avec des prix plus attractifs au sud et des populations aisées au nord.
Méthodologie : *Nouveaux indices de prix de l'immobilier (IPI) et prix Meilleurs Agents au 1er mai 2023. Le pouvoir d’achat immobilier est calculé avec les revenus médians de la ville (INSEE 2022), en faisant l’hypothèse d’un crédit à 20 ans avec un taux de 3,4% (Empruntis).
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)