Baromètre : le printemps immobilier n’a pas tenu ses promesses

Karin Scherhag
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Ce n’est plus une surprise pour personne. Le marché immobilier fait grise mine. Et le printemps n’a pas permis de relever la barre. Alors oui, on en vient à se réjouir de hausses de prix de l’ordre de 0,3% dans les grandes villes. On en est là.

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Baromètre Meilleurs Agents juin 2023
Paris s'accroche : en un mois, les prix immobiliers dans la capitale n'ont baissé que d'un euro !
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Dans les grandes villes, l’immobilier retrouve des couleurs

0,3%. C’est, en moyenne, la hausse des prix immobiliers enregistrée dans les dix plus grandes villes françaises (hors Paris). C’est mieux que les mois précédents. Mais ce n’est pas dingue non plus. Saluons quand même les performances de Marseille et Nice (+0,8% en un mois), Rennes (+0,6%) ou Lille (+0,5%). Et dans une moindre mesure, celles de Toulouse, Montpellier et Strasbourg (+0,3%). Qui participent toutes à cette petite embellie printanière. 

À l’inverse, Nantes (-0,3%), Lyon (-0,4%) et Bordeaux (-0,5) continuent à flancher. Un phénomène assez logique d’après les équipes data-science de Meilleurs Agents. Pourquoi ? Parce que dans ces trois villes, les prix immobiliers se sont envolés ces dernières années. Comptez plus de 4 000 €/m2 à Nantes et plus de 5 000 à Lyon ! Si on excepte Paris (bien sûr), vous avez là le tiercé des grandes villes les plus chères de France. Et avec la flambée des taux d’intérêt, ce sont aussi dans ces villes que les projets d’achat immobilier sont le plus mis à mal. Conséquence directe : les prix baissent légèrement. 

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Evolution des prix immobiliers en France au 1er juin 2023

Paris fait de la résistance

Pssst, on va vous confier un petit secret. Ce mois-ci, on avait prévu de consacrer un zoom à l’immobilier parisien qui, selon toute vraisemblance, serait (enfin) repassé sous la barre symbolique des 10 000 €/m2. Un événement ! Sauf que la capitale française s’accroche. Résiste. Se débat de toutes ses forces. Et qu’en ce 1er juin, à Paris les prix immobiliers avoisinent toujours les 10 081 €/m² en moyenne. Soit une baisse de… seulement 1 euro en un mois (-0,2%) !

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Prix immobiliers à Paris au 1er juin 2023

Mais le printemps immobilier fait grise mine

On le disait en préambule. Globalement, c’est mieux. Mais c’est pas encore ça. Ce printemps 2023 (si on peut l’appeler comme ça) n’a clairement pas tenu ses promesses. Oubliées, les grandes envolées tarifaires qui préludent à l’arrivée de l’été ! 

Sur l’ensemble du territoire métropolitain, les experts de Meilleurs Agents enregistrent une stabilisation des prix immobiliers : 0 tout rond entre mai et juin. Alors évidemment, il y a de meilleurs élèves que d’autres. Big up aux zones rurales (encore elles) qui ont vu leurs prix augmenter de 0,8% en un mois (1,6% depuis le début du printemps). Ou aux communes du top 50 qui s'enorgueillissent d’une hausse de 0,3% (stable depuis mars).  

Un printemps immobilier tardif ? Plutôt pas de printemps du tout. Même le cru 2022 pourtant mollasson avait fait mieux (+2,6% pour la France entière, +2,9% pour le Top 50 et +2,2% pour les zones rurales). Et pour couronner le tout, les délais de transaction s’allongent. 

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Indice des prix immobiliers en France au 1er juin 2023

Palme de la contre-performance pour Bordeaux 

Comme pour le reste du territoire, les variations de prix enregistrées dans les villes du Top 10 durant ce printemps sont nettement inférieures à celles observées les années précédentes. Seule Nice parvient à maintenir son niveau, notamment grâce au marché de secundo-accédants. Et la palme de la contre-performance revient à… Bordeaux ! Après avoir connu de beaux printemps immobiliers (+2,8% en 2020, +2,1% en 2021, +3,4% en 2022), la capitale de la Gironde paraît être à bout de souffle avec des prix immobiliers en baisse de -2,6% depuis le mois de mars.  Alors, fin de la fièvre acheteuse à Bordeaux ? 

Les taux d’intérêt pourraient (enfin) se stabiliser 

L’annonce ne surprend hélas plus personne. Pour la septième fois en dix mois, la Banque Centrale Européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs. En mai, on empruntait à 3,25%. Du jamais vu depuis dix ans ! Et si cette nouvelle hausse était en fait un signal positif pour les acheteurs ? Oui, vous avez bien lu. Car avec « seulement » 0,25% d’augmentation le mois dernier, la BCE semble lever le pied. A-t-on enfin atteint le niveau pallier 

Ne crions pas victoire trop vite. D’autant que même en cas de stabilisation des taux directeurs, les taux de crédit, eux, devraient continuer à grimper en France au moins jusqu’à la fin 2023. La faute au taux d’usure qui temporise de son mieux et nous évite de subir des hausses trop rapides des taux d’intérêt. 

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Prix immobiliers en Île-de-France au 1er juin 2023

Pourtant, le pouvoir d’achat immobilier baisse drastiquement. En un an, les acheteurs ont perdu 12 m² en moyenne partout en France. Et depuis le début de l’année, dans les grandes villes, on enregistre une nouvelle baisse de 2 ou 3 m².  Cette fois, c’est Nice qui se distingue avec la perte de pouvoir d’achat la plus importante (-3 m²). Étonnant ? Pas vraiment. C’est ici aussi que les prix immobiliers ont le plus augmenté depuis janvier. Vous avez compris la logique ? Alors évidemment, c’est à… Lyon (0), Bordeaux (-1 m²) et Paris (-1 m²) que les acheteurs ont le moins perdu. 

On a sorti nos calculatrices. Et tiré quelques plans sur la comète. Si les taux d'intérêt atteignaient 4% en fin d’année (ce qui est quand même très probable). Et si les prix continuaient d’évoluer au même rythme. Alors les acquéreurs perdraient 6 m² de pouvoir d’achat entre janvier 2023 et janvier 2024 à Marseille, 5 m² à Nice, Toulouse, Rennes et Lille, 4 m² à Montpellier, Strasbourg et Nantes, 2 m² à Bordeaux et 1 m² à Lyon et Paris. Mais nous n’en sommes pas encore là.

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