À l’image de la météo, c’est toujours pas le grand ciel bleu sur notre baromètre mensuel des prix immobiliers. Mais… y’a quand même du mieux. La preuve : les prix se stabilisent et les biens se vendent plus vite. Et Paris ? Paris retrouve quelques couleurs après deux ans d'une chute de prix vertigineuse ! Allez, on fait le point sur tout ça.
Les prix de l’immobilier se stabilisent partout en France
Vous connaissez le dicton : chat échaudé… Alors on ne va pas se réjouir trop vite. Mais les tendances observées dans nos derniers baromètres printaniers semblent se confirmer. C’est-à-dire ? Que le marché immobilier reprend des (petites) couleurs.
Lors du mois écoulé, les prix immobiliers en France ont même (très) légèrement augmenté. De 0,2% en moyenne. Dans les dix plus grandes villes de France - hors Paris -, on enregistre une hausse identique (0,2%). Du jamais vu depuis avril 2023, quand même. Dans le détail, sept villes sur dix voient leur prix augmenter.
Et c’est assez rare pour le souligner : Bordeaux enregistre une hausse de 0,5% en mai. C'est la plus forte augmentation du mois. Oui, oui, vous avez bien lu. Pour ceux qui n’ont pas suivi, on rappelle que la capitale girondine vient de vivre une dégringolade sans précédent. Les prix immobiliers bordelais ont chuté de 10% depuis le début de la hausse des taux d’intérêt, en janvier 2022 (dont 5,9% sur la dernière année). Alors une hausse de prix comme celle-ci, faut avouer qu’on n’y croyait plus.
Seules Nantes (-0,1%), Lyon (0%) et Montpellier ratent le coche. Avec un point d’attention particulier sur cette dernière, qui voit ses tarifs baisser de 0,7%. Une baisse d’autant plus significative que c’est la première fois que les prix reculent autant à Montpellier depuis la hausse des taux de crédit.
À noter
Ce sont surtout les zones rurales qui ont la cote en ce printemps : ici, les prix au mètre carré croissent de 0,9% en un mois.
Un zéro bienvenu à Paris
C’est bien la première fois qu’on se réjouit d’un zéro pointé. Mais ce 0% de variation mensuelle dans la capitale a de quoi en réjouir plus d’un. Car c’est aussi la première fois depuis deux ans que le marché immobilier parisien connaît un peu de répit.
On vous fait un bref rappel : depuis janvier 2022, le prix au mètre carré à Paris a baissé de presque 12%. Une chute vertigineuse qui trouve plusieurs explications : désamour des Français pour les grandes villes après la crise du Covid, flambée des taux d’intérêt et perte de pouvoir d’achat immobilier. Il y a deux ans et demi, les prix parisiens dépassaient les 10 200 €/m2. Aujourd’hui, ils tournent aux alentours de 9 190 €/m2 en moyenne.
Alors bien sûr, on a cherché à en savoir davantage. Et il ressort des données de notre équipe data-science que cette stabilisation est surtout due aux bonnes performances des grandes surfaces. Celles-ci enregistrent en effet une hausse de prix de 0,7% en mai, quand les petites surfaces accusent une nouvelle baisse de 0,6%
Et ailleurs en île-de-France ? On suit les tendances parisiennes, avec un léger décalage. La petite et la grande couronne soufflent donc à leur tour. Depuis le début du printemps, les prix dans la petite couronne n’ont reculé que de 0,1%, après une baisse de 5,8% depuis mai 2023. Même chose dans la grande couronne : -0,3% en trois mois, contre -3% sur l’année.
Dans les grandes villes, on vend plus vite qu’il y a trois mois
Souvenez-vous : avec la hausse des taux de crédit, les acquéreurs ont commencé à négocier le prix des biens qu’ils convoitaient. Et parfois, à négocier ferme. Selon le dernier Observatoire du moral immobilier qu’on vous détaillait dans notre baromètre d’avril dernier, 92% des acquéreurs discutent désormais le prix.
Et pourtant. Le rapport de force entre vendeurs et acheteurs semble se rééquilibrer. En cinq mois, le nombre de logements négociés n’a ainsi quasiment plus évolué. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne négocie plus. À Paris, baisse des prix ou pas, presque 80% des biens vendus sont négociés. Les zones rurales n’y échappent pas, loin de là : on compte ici plus de 70% de logements négociés. Soit, autant que dans les dix plus grandes villes de France (hors Paris).
Mais de quelle marge de négociation bénéficie-t-on actuellement ? Là encore, ça dépend d’où on se trouve. À Paris, par exemple, le taux de négo ne dépasse pas 4,4% alors qu’il frôlait les 5% en janvier. Assez logique au vu de la baisse des prix. Dans les 10 plus grandes villes, ce taux avoisine les 6,5%, contre 6,3% en décembre dernier.
Dans ce contexte, est-ce qu’on vend plus vite ? Eh bien oui, un peu. À Paris, il faut quatre jours de moins qu’il y a trois mois. Et dans des villes comme Toulouse, Bordeaux ou Lyon, touchées jusque-là par des baisses de prix drastiques, les délais de vente ont respectivement baissé de 8, 7 et 6 jours.
Seule Rennes fait exception à la règle : ici, les délais de vente ont… augmenté de 6 jours en trois mois !
Les points-clés à retenir
- Les prix immobiliers se stabilisent dans toute la France (+0,2% en un mois)
- Bordeaux sort de la zone rouge avec une hausse de prix de 0,5% sur le mois de mai. Pour rappel, les prix avaient chuté de 10% depuis janvier 2022.
- Même tendance à Paris : après une baisse de 12% depuis début 2022, les prix n’ont pas bougé en mai (0%).
- Le rapport de force entre vendeurs et acheteurs se rééquilibre. De fait, la marge de négociation est moins importante qu’en début d’année.
- Les délais de vente moyens baissent dans dix grandes villes sur onze. Seule Rennes fait exception.
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