Baromètre : et si acheter maintenant, c’était (en fait) un bon plan ?

Karin Scherhag
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Les taux d’intérêt à 4% ont refroidi plus d’un acheteur. La récente réouverture du crédit et la baisse généralisée des prix de l’immobilier les placent pourtant aujourd’hui en bonne position pour négocier le bien qu’ils convoitent. Mais en ont-ils conscience ? Sont-ils prêts à se lancer ? Pas vraiment. Selon notre dernier Observatoire du moral immobilier, 53% des acquéreurs pensent que ce n’est pas le bon moment d’acheter. Et s’ils avaient tort ?

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Et si c'était le moment d'acheter ?
Prix, crédit, négociation... les acheteurs solvables reprennent la main.
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Plus d’un acquéreur sur deux pense que “ce n’est pas le moment d’acheter”

Acheter un logement dans le contexte actuel, une hérésie ? D’après le dernier Observatoire du moral immobilier* que nous avons réalisé, 53% des acquéreurs préfèrent passer leur tour. Une proportion qui grimpe même à 61% chez les primo-accédants et à 66% chez les moins de 34 ans.

Les raisons sont assez évidentes. 77% des sondés pointent des taux de crédit trop élevés. Passer de 1,1% en moyenne à plus de 4% en un moins de deux ans, avouons que ça calme les ardeurs. Pour 61% des sondés, ce sont les prix de l’immobilier qui sont trop élevés. Et 47% évoquent un contexte économique défavorable. 

Vous nous connaissez, on a creusé l’info. En s’intéressant d’abord aux prix des biens. Et en se basant sur les faits, rien que les faits. Au cours du 1er trimestre 2024, les prix en France ont baissé en moyenne de 0,5%. Et aucun marché n’a été épargné : -0,3% dans les dix plus grandes villes de France (hors Paris), -0,7% dans le Top 50 et même -0,1% dans les zones rurales. Ici, on peut parler d’un retour à la normale après une euphorie post-Covid.

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Prix immobiliers en France au 1er avril 2024

Que dire (encore) de Paris ? Les prix immobiliers parisiens accusent une nouvelle baisse de 1,8% depuis le début de l’année 2024. En comparaison, ils n’avaient baissé “que” de 1,3% au cours du premier trimestre 2023. Une chute qui s’accélère et qui atteint déjà 13,6% depuis l’été 2020 ! Ça fait mal.

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Indice des prix immobiliers en France au 1er avril 2024

Quid des prix immobiliers dans les grandes villes ? 

On le voit, Paris cristallise le désamour des Français pour les grandes villes. Et ailleurs, il se passe quoi ? C’est fluctuant. À Toulouse et à Nantes, les prix au mètre carré ont baissé de 0,8% en un trimestre, quand ceux de Lille et Lyon ont reculé respectivement de -0,9% et -1,1%. Bordeaux garde la palme avec une chute de prix de -2,5% en trois mois. Et dans la capitale girondine, la baisse des prix risque de s’accélérer en 2024. Déjà élevés, les délais de vente à Bordeaux ne cessent en effet de s’allonger depuis le début de l’année +18 jours en trois mois, pour atteindre 92 jours en moyenne. Malgré une baisse des prix assez drastique, les biens peinent à trouver preneur.

Même constat à Strasbourg : les prix ont enregistré une baisse de 2,2% depuis janvier, tandis que les délais de vente y ont encore de 4 jours (59 jours).

Dans ce contexte de baisse de prix, Rennes, Marseille, Montpellier et Nice font figure d’exception avec des hausses comprises entre 0,1% et 1,8% en trois mois.

La moitié des acquéreurs pensent que les prix et les taux vont (encore) baisser

Reprenons l’Observatoire du moral immobilier. Pour 49% des acquéreurs (et 35% des locataires) interrogés, les prix des maisons et des appartements vont encore baisser dans les six prochains mois. 

Que pensent-ils des taux d’emprunt ? Sans surprise, 88% des acquéreurs les jugent trop élevés (cette part atteint 93% chez les primo-accédants). Même son de cloche chez les vendeurs (83%) et aussi chez les locataires (90%). Mais… nos sondés se montrent majoritairement confiants : 62% des acquéreurs et 56% des vendeurs pensent que les taux vont baisser au cours des six prochains mois pour s’établir entre 3% et 4% pour la moitié des interrogés. Et si leurs prévisions s’avéraient exactes ? Parce que, oui, on a de quoi se montrer optimistes. Après un an et demi de hausse continue - et un pic à 4,35% sur 20 ans en décembre 2023 - les taux baissent ENFIN. Selon le courtier Empruntis, le taux moyen au 28 mars s’établit à 4% en moyenne sur 20 ans

Et les bonnes nouvelles s’enchaînent. Depuis la décision en octobre dernier de la Banque centrale européenne de maintenir ses taux directeurs à un niveau inchangé, les banques reconstituent leurs marges... et rouvrent doucement le robinet du crédit. Selon le courtier Meilleurtaux, le nombre de dossiers de prêt a augmenté de 30% depuis l’automne dernier. Ils restent cependant un tiers moins nombreux qu’il y a un an. 

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Prix immobiliers à Paris au 1er avril 2024
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Prix immobiliers en Ile-de-France au 1er avril 2024

Pour rappel

Depuis la hausse des taux d'intérêt, la production de crédit s’est littéralement effondrée : -66% entre juin 2022 et février 2024.

Prix, crédit, négociation : le bon combo pour acheter ?

Des prix immobiliers en baisse, des taux de crédit qui reculent, des banques qui prêtent à nouveau… La cerise sur le gâteau ? Le rapport de force entre acheteurs et vendeurs s’est inversé. Face à des vendeurs qui craignent de mettre trop de temps à vendre (36%), les acheteurs ont actuellement toutes les cartes en main pour discuter les prix. Notre équipe data-science fait même mention d'un pouvoir de négociation inédit depuis 2015. D’ailleurs, 43% des vendeurs interrogés se disent prêts à baisser le prix de leur bien si celui-ci n’est pas vendu dans les trois mois. Parmi eux, 35% ont même prévu une marge de discussion dans le prix initial annoncé de leur logement.

Les acquéreurs l’ont bien compris puisque de leur côté, ils sont d’ores et déjà 92% à négocier le bien qu'ils convoitent. Cela peut donc être LE moment d’acheter un bien à un prix plus raisonnable... quitte à renégocier plus tard les taux de crédit. C’est même ce que prévoient 82% des acquéreurs. Et si c’étaient eux qui avaient raison ?

*Sondage OpinionWay pour Meilleurs Agents mené du 23 février au 5 mars 2024 sur un échantillon composé d'intentionnistes acquéreurs (648), de vendeurs (273) ou de locataires (276) âgés de 18 ans ou plus et représentatifs de la cible étudiée.
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