La loi Climat et résilience du 24 août 2021 prévoit l’interdiction à la location des logements considérés comme passoires thermiques dès 2025. Fin septembre, le ministre de l'Économie avait annoncé être partant pour décaler ce calendrier. Pourtant, quelques heures après, il rétropédalait. Alors reportera, reportera pas ?
Passoires thermiques : “Pas question de modifier le calendrier”
Le soulagement des professionnels comme des particuliers qui louent leur logement a été de courte durée. Après avoir exprimé sa façon de penser sur la rectification du calendrier quant à l’interdiction de la mise en location des "passoires thermiques", le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est repris : il n’est "pas question de modifier le calendrier". Et nous, sommes perdus.
Entre "avis personnel" et directives officielles
Dans une interview accordée au Parisien, Bruno Le Maire estimait que l’inflation avait semé la zizanie dans les prévisions. “Je considère que tout ce qui a été décidé avant la hausse des taux [d’intérêt] mérite d’être regardé à nouveau à l’aune de cette crise. Ce qui était possible lorsque l’argent était disponible devient impossible avec des taux aussi élevés. Il faut être très pragmatique et regarder si on peut décaler les calendriers.” Mais le lendemain, le discours n’était plus le même.
À Bercy, lors de la présentation à la presse du projet de loi de Finances pour 2024, il assurait “l’engagement total du ministère de l’Économie et des Finances sur la transition écologique”, pour confirmer l’impossibilité de modifier le planning. "Il s’agit simplement de réfléchir à la manière dont on peut être plus simple et plus clair pour nos compatriotes. Chacun sait que l’interdiction à la location des passoires dites G+ est déjà en cours de route, mais chacun sait aussi que ça pose un certain nombre de problèmes aux copropriétés", expliquait-il.
La fin de la location des passoires thermiques
Le chrono est donc lancé. Le 1ᵉʳ janvier 2025 sonnera la fin de la mise en location des logements classés G - à savoir qui consomment plus de 450 kWh /m² par an. Et en 2028 retentira celle de ceux classés F, par le nouveau diagnostic de performance énergétique. À partir de là, la catégorisation reposera sur les caractéristiques du bâtiment (qualité de l’isolation, genre de fenêtres, systèmes de chauffage…).
Comment accompagner les différents acteurs du secteur ?
L’assouplissement des conditions d’obtention du Prêt à taux zéro est un premier pas. Bruno Lemaire avait soumis l’idée suivante : "Je propose que nous révisions le barème du PTZ pour qu’il y ait plus de jeunes ménages qui puissent y avoir accès et que nous revoyions les critères pour créer plus de flexibilité."
Idem pour l'éco-PTZ. La reprise de la méthode de calcul des nouveaux DPE pourrait en être un autre. “Quand on augmente d'1,4 milliard d’euros les crédits dédiés à la rénovation des logements dans le budget 2024, c’est pour accompagner ces propriétaires. Après je m’interroge. Est-ce que le classement dit DPE ne peut pas être amélioré ?” ajoutait-il. Et pour nous, la question reste entière.
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