En France, on manque actuellement de 240 000 à 280 000 logements étudiants, partout sur le territoire, pour faire face à la demande. Et lorsque les étudiants recherchent sur le marché locatif libre, ils se retrouvent là encore confrontés à des pénuries importantes, en particulier dans certaines villes, comme Paris, Rennes ou Lyon.
Quelles sont les villes où la pénurie de logements étudiants est la plus forte ?
À ce jour, tous les nouveaux bacheliers savent dans quel établissement ils seront affectés pour débuter leur année universitaire, à la rentrée de septembre 2024. Or, dans certaines villes, certains d'entre eux sont confrontés à des difficultés pour trouver une solution de logement dans les temps. C’est notamment le cas à Paris, qui détient – sans surprise – la palme de la tension locative la plus importante, en particulier pour les étudiants. Dans la capitale, une annonce immobilière attire en moyenne 156 candidatures portées par des étudiants, ce qui réduit considérablement les chances de trouver un toit. D’autres villes de France sont également particulièrement concernées par ce phénomène. Le magazine Capital a d’ailleurs dressé une liste des villes les plus touchées par la pénurie de logements étudiants (en dehors de Paris) :
- Rennes : 104 demandes d’étudiants pour un logement.
- Lyon : 101 demandes d’étudiants pour un logement.
- La Rochelle : 89 demandes d’étudiants pour un logement.
- Caen : 85 demandes d’étudiants pour un logement.
- Bordeaux : 69 demandes d’étudiants pour un logement.
- Strasbourg : 62 demandes d’étudiants pour un logement.
- Angers : 61 demandes d’étudiants pour un logement.
- Brest : 60 demandes d’étudiants pour un logement.
- Montpellier : 59 demandes d’étudiants pour un logement.
- Aix-en-Provence : 51 demandes d’étudiants pour un logement.
Certaines villes intermédiaires ont diversifié leur offre de formation, mais l’offre de logements n’a pas suivi, ce qui a créé des pénuries importantes.
Quelles sont les causes de la pénurie de logements ?
On peut expliquer la pénurie de logements qui fait rage par différents facteurs, à commencer par l’attractivité de la ville. En effet, plus celle-ci offre un cadre de vie agréable, plus elle est susceptible d’attirer en grand nombre les étudiants, qui se retrouvent ensuite confrontés à un manque de logements. Cette pénurie est également exacerbée par les logements destinés à la location saisonnière, de type Airbnb. De nombreuses villes ont mis en place des mesures, et elles sont généralement efficaces pour enrayer ce phénomène. Il n’est toutefois pas le seul à expliquer la crise du marché locatif.
N'oublions pas que la chasse aux passoires thermiques, qui a débuté il y a quelque temps, a commencé à faire ses premières victimes. En effet, les logements classés G+ sur le DPE sont interdits à la location depuis le 1er janvier 2023. Cette interdiction va ensuite concerner les logements classés G au 1er janvier 2025, puis les logements classés F, au 1er janvier 2028. Depuis le 1er janvier 2023, les loyers des logements classés F et G sont également gelés. Or, si l’intention derrière ces mesures était d’inciter les propriétaires à engager une rénovation énergétique de leurs biens pour les remettre sur le marché, tous n’ont pas suivi cette directive. De nombreuses passoires thermiques ont ainsi été vendues, sans avoir été rénovées pour être relouées, ce qui a contribué à l’asphyxie du marché locatif. Un fléau pour les étudiants...
Certains étudiants renoncent à leurs études
Les raisons de la pénurie de logements en location peuvent varier d’une ville à l’autre, en fonction de sa localisation, des mesures administratives prises pour lutter contre les locations saisonnières à outrance, de la présence ou non d’un encadrement des loyers, et des politiques menées pour attirer les étudiants. Quelles que soient les raisons de la pénurie de logements dans les villes concernées, le constat est le même lorsque les difficultés à trouver un toit s’accentuent : certains étudiants en viennent à renoncer aux études qui leur plaisent. Wellow a mené une étude, indiquant que plus d’1 étudiant sur 10 abandonne ses études, faute de logement.
D’après le magazine Capital, en 2024, il est deux fois plus difficile de trouver un T1 à Dijon et au Mans qu’en 2023.
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