Les Français ne veulent plus déménager ! C’est ce qu’il ressort d’une analyse menée par Empruntis, spécialiste du crédit et de l’assurance. Alors que s’est-il passé ? L’herbe n’est pas aussi verte qu’ils l’espéraient, ailleurs ? Décryptage.
Les Français bien chez eux
Durant les années confinement, beaucoup de Français semblent avoir été saisis d’une "bougeotte aiguë". Boostés par l’envie d’espace, le besoin de se reconnecter à la nature, de respirer, nombreux sont ceux qui ont rejoint des espaces plus calmes et plus verts. “Les mobilités à destination d’aires d’attraction des villes moins peuplées que celles d’origine se sont également accrues (+101 000 personnes en 2021 par rapport à 2019, soit +15 %). C’est aussi le cas des mobilités des communes urbaines vers les communes rurales (+85 000 personnes, soit +12 %) même s’il s’agit essentiellement de déménagements vers les espaces ruraux périurbains”, explique l’Insee, dans une étude sur les déménagements.
Mais aujourd’hui, le vent a tourné. D’après Empruntis, qui a scruté plus de 600 000 dossiers en sa possession, les Français ne sont plus que 12 % à vouloir mettre les voiles. Ils étaient 25% entre 2019 et 2021. Le courtier en ligne s’est concentré sur les intentions d’achat de résidences principales et secondaires, ignorant les recherches d’investissements locatifs.
Les Français moins enclins à bouger
En effet, passée la crise liée à la Covid, leurs ardeurs paraissent se calmer. Entre mars 2021 et juin 2023, seulement 12% des acheteurs potentiels se voyaient quitter leur région pour acquérir une résidence principale ou secondaire. C'est tout de même davantage qu'en 2019. À ce moment là, seulement 10,7% d’entre eux envisageaient de s’installer dans une autre région. En revanche, ils étaient plus nombreux - 24% contre 23,4% en 2019 - à vouloir acheter dans un autre département.
La palme de mobilité, quant à elle, revient aux moins de 30 ans. D’après cette enquête, ils sont 8,8 % à vouloir s’échapper contre 6,8 % avant la crise.
Le cas de l’Île-de-France
L’Île-de-France est exemplaire par sa dualité. La région attire autant qu’elle rebute. Son dynamisme continue de séduire, avec 27% des intentions d'achat, post crise sanitaire. On peut souligner que la Seine-et-Marne et la Seine Saint-Denis sont parvenues à tirer leur épingle du jeu - grâce à des prix plus accessibles. Elles sont talonnées par les Hauts-de-Seine, département prisé des clients aisés. En revanche, les Yvelines ont moins la cote. Durant la crise, beaucoup ont voulu fuir la capitale pour rejoindre l’Occitanie, la Bretagne ou encore les Hauts-de-France. Et les projets d’acquisition démontrent que les franciliens aspirent toujours à de nouveaux horizons.
Les régions les plus attractives et les autres
L'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie restent les points de chute préférés de ces acquéreurs présumés. La Provence-Alpes-Côte d'Azur s’est hissée à la troisième place du podium, grâce à sa situation en bord de mer. Elle a ainsi chassé la Bretagne, souffrant du manque de biens et de la hausse des prix. Entre la mer et la montagne, le cœur des Français continue de balancer. Avec respectivement 2 points et 1 point en moins, les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire reculent dans le classement des régions les plus attractives.
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