Bretagne : sur le littoral, l’immobilier continue de flamber

Karin Scherhag
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Cap sur la Bretagne pour un bon bol d’air iodé. Depuis la crise sanitaire et le premier confinement, les achats de maison ont explosé dans la région. Particulièrement en bord de mer, où les biens se font rares et où les prix ne cessent d’augmenter. Prêts pour une virée bretonne ? 

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Sur le littoral breton, les prix immobiliers continuent de flamber
Sur le littoral breton, le marché immobilier est très tendu depuis le premier confinement.
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La Bretagne, victime de son succès ? Ça ne fait plus aucun doute. Attirés par ses côtes sauvages, sa gastronomie (miam) et ses prix immobiliers toujours attractifs, les citadins des plus grandes villes de France s’y ruent en masse depuis le premier confinement, au printemps 2020. 

Dans certains villages bretons, les prix immobiliers ont grimpé de 40%

En Bretagne, 9% des acquéreurs sont désormais Franciliens, estiment les notaires de la région. Une proportion plus importante encore (plus de 30%) si l’on se concentre uniquement sur le littoral. Le département du Morbihan concentre ainsi à lui seul plus de 66% des recherches immobilières parisiennes. 

Mais les Franciliens ne sont pas les seuls à tomber sous le charme de la région : les nouveaux arrivants débarquent aussi de Bordeaux, de Toulouse et de toute la Côte d’Azur. Des acheteurs en quête d’une maison proche de la mer, avec un lopin de terre et, plus étonnant, d’un climat moins chaud. “Je n’ai jamais vu autant de clients venus du Midi”, glisse cet agent installé dans les Côtes d’Armor. Les Rennais et les Angevins, également très nombreux sur le marché, cherchent eux aussi à se rapprocher de l’océan. 

Et forcément, les prix immobiliers flambent sur le littoral breton : +26,7% entre 2020 et 2021, puis encore +12,3% entre 2021 et 2022, relève Meilleurs Agents dans sa dernière étude sur l’immobilier dans les stations balnéaires. Dans certains villages bretons, proches de la côte, ils ont même grimpé de 40% en deux ans ! Difficile pour les jeunes, dans ces conditions, d'accéder à la propriété.

Le saviez-vous ?

La Trinité-sur-Mer (Morbihan) est la commune bretonne la plus chère. Comptez ici 5 844 €/m2 en moyenne*, tous types de biens confondus.

Il n’y a plus de stock. Le marché est très tendu. En volume de vente, on enregistre ainsi une baisse de 13,7% pour les maisons, qui constituent le gros du marché”, s’alarment les notaires. Conséquence, les prix ont encore augmenté partout sur les douze derniers mois. Notamment dans le Finistère qui reste, avec les Côtes d’Armor, le département le moins cher de la région. Et il y a encore de la marge car en termes de prix, on est loin des niveaux du sud de la France, du Pays Basque et d’une partie du littoral atlantique.

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Campagne de promotion de la région Bretagne
En 2020, la région Bretagne dévoilait une série de huit visuels qui vantaient les mérites du territoire. L'appel a été massivement entendu ! / @Tourisme Bretagne - Thibault Poriel

Transactions en baisse dans le Morbihan, en hausse dans le Finistère

Le réseau Century 21 note toutefois un vrai ralentissement depuis l’été 2022. Le volume des transactions a baissé de 18% en un an dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine, les deux départements les plus chers de la région bretonne. “On enregistre une baisse de la demande, et les délais de vente s’allongent un peu, mais on manque quand même de biens et les prix ne flanchent pas, affirme-t-on chez Century 21, avant de tenter une explication : “La majorité des personnes qui arrivent le font grâce à un pécule obtenu après une vente. S’il y a des difficultés à vendre ailleurs, ces arrivées peuvent diminuer, ou le budget peut changer.” 

Face à l’augmentation des taux d’intérêt et aux difficultés d’accès au crédit, la demande se reporte donc désormais sur le Finistère, où les prix sont moitié moins élevés que dans le Morbihan. Comptez 2 368 €/m2* en moyenne pour une maison, selon Meilleurs Agents.

La Bretagne, bientôt classée en zone tendue ?

Dans les Côtes-d’Armor, les professionnels remarquent que de plus en plus d’acheteurs “acquièrent un bien pour une résidence secondaire pendant quelques années, pour ensuite venir y vivre une fois à la retraite.” Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : ici, la part des acquéreurs de plus de 50 ans a augmenté de cinq points en un an et représente près de la moitié des acheteurs. Même constat dans le Morbihan, où six acquéreurs sur dix ont plus de 50 ans.

Dans certaines communes bretonnes, les résidences secondaires représentent plus de 80 % du parc privé ! Alors qu’elle comporte des milliers de maisons vides une bonne partie de l’année, la région ne parvient pas à loger tous ses habitants. Nombre d’élus locaux militent donc pour le passage en zone tendue. Ce qui permettrait aux maires d’adapter une fiscalité plus sévère pour les locations de type AirBnb ou pour les maisons de vacances. 


*Prix immobiliers Meilleurs Agents au 1er janvier 2023.
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