En Bretagne, en Normandie et sur la Côte d’Opale, les biens s’arrachent désormais à prix d’or.
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L’appel du large et la démocratisation du travail à distance influencent les préférences immobilières des Français. Et voient se développer le concept de résidence semi-principale le long du littoral. Direction la Bretagne, la Normandie et la Côte d’Opale où les biens s’arrachent désormais à prix d’or.
Ce ne sont pas les fortes chaleurs que Vincent et sa famille sont venus chercher ici, à Saint-Malo. Le quadragénaire a vendu son appartement parisien pour s’offrir une maison avec jardin sur la côte bretonne. « On voulait du calme, un espace extérieur et aussi plus de confort intérieur, témoigne-t-il. Et nous avons en plus la chance de n’être qu’à deux pas de la mer. C’est le rêve ! »
Le saviez-vous ?
En Bretagne, 9% des acquéreurs sont Franciliens. Une proportion bien plus importante (plus de 30%) si l’on se concentre uniquement sur le littoral breton.
Depuis deux ans, les stations balnéaires françaises voient affluer de nouveaux habitants en quête d’une résidence secondaire, voire carrément d’une résidence semi-principale. Un phénomène qui s’est encore renforcé avec les différents confinements. Selon une étude de Meilleurs Agents* publiée en septembre 2021, parmi les Français qui ne possèdent pas encore de résidence secondaire, 17% envisagent de sauter le pas.
En tête des recherches, les maisons en bord de mer. « Le télétravail a bouleversé le marché immobilier, confirme Émilie Maiche, gérante de l’agence immobilière Le Vieux Port à Pornic (Bretagne). Les clients recherchent désormais plus qu’une résidence secondaire. Ils veulent une maison dans laquelle ils viendront passer trois ou quatre jours chaque semaine. »
40%
des télétravailleurs envisagent de passer la moitié de l’année dans leur résidence secondaire*
Des prix en hausse de 20% à Honfleur ou au Touquet
À Pornic, les nouveaux acquéreurs, « des cadres de 40-50 ans », sont Nantais, Angevins et Parisiens aussi pour la plupart. « Ils veulent tous des maisons avec trois chambres et un petit jardin pour pouvoir manger dehors. » Ce type de bien se vendait 350 000 euros il y a un an et demi à peine. Il faut désormais prévoir un budget de près de 500 000 euros, annonce d’emblée Émilie Maiche. Même constat du côté d’Honfleur, en Normandie. « Les prix ont augmenté de plus de 20% sur le secteur, calcule Isabelle Boinet, responsable de l’Agence Honfleuraise. On a toujours eu beaucoup d’acheteurs parisiens parce qu’on ne se trouve qu’à 200 km de la capitale mais le mouvement s’est intensifié avec la crise sanitaire. » Comme en Bretagne, les acquéreurs recherchent en priorité des maisons avec trois chambres et un jardin. « On n’a plus aucune demande d’appartement, même de la part des investisseurs qui proposaient de la location saisonnière. » Désormais, on achète à Honfleur pour y vivre une bonne partie de l’année. « Ces clients, plutôt quinquagénaires, ont des moyens que nous n’avons pas. Alors ils font flamber les prix », observe Isabelle Boinet.Les petites surfaces en voie de disparition
Conséquence directe : en Bretagne comme en Normandie, il faut souvent s’éloigner de la côte pour trouver un bien. Selon les dernières estimations de Meilleurs Agents (septembre 2021), les prix de l’immobilier ont bondi en moyenne de 12,3% cette année dans l’ensemble des stations balnéaires. À titre de comparaison, les prix n’avaient augmenté que de 4,6% l’année dernière. Le phénomène de résidence semi-principale semble donc gagner tout le littoral français. À moins de trois heures de Paris, la Côte d’Opale n’y échappe pas. Au Touquet, où les offres immobilières se faisaient déjà rares avant la crise, les ventes se font désormais à flux tendu. En 24 heures chrono. Alors forcément, les prix s’envolent : les appartements vue mer se négocient à 13 000 euros/m². Pour les villas bien équipées, il faut plutôt compter dans les 16 000 euros/m². Soit une augmentation des prix de 20% en moyenne. Et pourtant, les petites surfaces (T2 ou moins) sont ici aussi en voie de disparition.*Étude Toluna pour Meilleurs Agents réalisée du 5 au 11 juillet 2021 sur 2 722 personnes représentatives de la population française, dont 1 133 personnes ayant déménagé ou ayant l’intention de déménager.
Y’a pas que la mer dans la vie
Poussés par leurs envies de grands espaces et de verdure, les Français sont aussi de plus en plus nombreux à se tourner vers les campagnes pour l’achat de leur résidence secondaire. Et là encore, l’effet se fait ressentir puisque, selon les estimations de Meilleurs Agents, les prix ont augmenté de 9,4% entre 2020 et 2021. Vous êtes plutôt montagne ? Vous n’êtes pas seul(e). La preuve : une hausse des prix de 8,8% en moyenne à proximité des stations de ski.
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