Le renforcement des régulations pousse Airbnb à adapter sa stratégie. Confrontée à des mesures de plus en plus restrictives, la plateforme de location explore désormais la voie des locations longue durée pour diversifier son offre.
Airbnb se tourne vers la location longue durée
Longtemps centrée sur les séjours de courte durée, Airbnb semble envisager un tournant stratégique. En effet, avec l'essor des réglementations visant les locations touristiques dans plusieurs grandes villes en France et en Europe, l'entreprise identifie le marché des séjours prolongés comme une opportunité de croissance intéressante.
Brian Chesky, PDG d'Airbnb, a confirmé cette orientation lors d'une conférence dédiée aux tendances du voyage. Il a exprimé son ambition de favoriser les séjours de 28 jours ou plus, soulignant que « les séjours de 30 à 90 jours représentent un potentiel énorme ». Brian Chesky a également noté que les réservations de longue durée ont progressé ces dernières années.
Aujourd'hui, cette catégorie de locations représente environ 17 à 18 % de l'activité d'Airbnb, contre 13 à 14 % avant la crise sanitaire. Ainsi, la location longue durée pourrait devenir une source de revenus complémentaire pour Airbnb, tout en élargissant son activité initiale centrée sur les séjours courts.
De plus en plus de villes mettent en place des mesures restrictives afin de limiter les locations saisonnières dont l’essor, ces dernières années, a réduit considérablement le nombre de locations longue durée.
Une diversification des services chez Airbnb
Airbnb ne se contente pas de se réorienter vers des locations plus longues ; la plateforme envisage également de développer de nouveaux services pour enrichir l'expérience utilisateur et attirer une clientèle plus variée. Parmi les projets en réflexion, on trouve notamment un service mettant en relation les propriétaires de logements avec des personnes souhaitant gérer une location sans posséder d'hébergement.
Dave Stephenson, directeur commercial d'Airbnb, a également mentionné d'autres services potentiels, comme des options de bien-être incluant massages, spa ou encore le ménage en cours de séjour, visant à simplifier le parcours client. En outre, Brian Chesky a suggéré que les annonces sponsorisées pourraient générer des revenus significatifs pour Airbnb, un modèle inspiré d'autres entreprises comme Uber et Booking.
Des pressions réglementaires sur les meublés touristiques en Europe
Le développement de la location longue durée par Airbnb s'explique en grande partie par les réglementations croissantes qui touchent les locations touristiques dans de nombreuses grandes villes européennes. Ces mesures visent à contrer les effets négatifs de la multiplication des meublés de courte durée sur les marchés immobiliers locaux. En France, des villes comme Saint-Malo, Annecy, Les Sables-d’Olonne ou encore le Pays basque imposent désormais des quotas de locations par quartier.
Cette année, le Sénat français a voté une loi pour encadrer plus strictement les meublés touristiques. Ainsi, le taux d'abattement fiscal sur les revenus de location pour les biens non classés est passé de 71 % à 30 %, tandis que celui des logements classés reste à 50 %.
Dans d’autres villes européennes, des restrictions encore plus sévères ont été mises en place. Par exemple, Barcelone prévoit une interdiction totale des locations touristiques d'ici 2029 pour répondre aux préoccupations des résidents sur les conséquences du surtourisme. D'autres villes comme Budapest, Athènes, Lisbonne et Madrid envisagent également des interdictions dans certains quartiers. À Londres et Amsterdam, des limitations annuelles de nuitées (90 et 30 nuits respectivement) ont déjà été instaurées tandis qu’à New-York, les locations de moins de 30 jours sont d’ores et déjà interdites.
En France, le nombre d’appartements et de maisons disponibles à la location s’est effondré de 32 % en 3 ans alors que la demande est en hausse. Parmi les causes : les locations de courte durée de type Airbnb qui ont explosé ces dernières années.
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