La transition écologique induit inévitablement une transition urbaine. « Il faut réinventer la ville ! », et donc, il faut repenser l’habitat collectif. Plus vert, plus beau, plus participatif, plus adaptable, plus inclusif, plus vertical, plus connecté… En vérité, il n’y a pas un seul modèle viable, mais plusieurs. Voici quelques belles réalisations de logements collectifs, qui bousculent les normes architecturales, mais offrent confort, lien social, et respect de la planète !
L’Arbre blanc à Montpellier, désigné plus bel immeuble résidentiel !
Si vous passez par Montpellier et que vous n’avez pas encore eu l’occasion d’admirer l’Arbre blanc, faites donc un petit détour par le quartier Richter, non loin de Port-Marianne. Le bâtiment a été élu plus bel immeuble résidentiel du monde en 2019 !
La tour, inspirée par la nature, est une œuvre dirigée par Sou Fujimoto, immense architecte tokyoïte, connu pour son architecture primitive, mais extrêmement moderne. L’Arbre Blanc mesure 56 mètres, répartis sur 17 étages. La structure audacieuse en béton blanc imite la forme d’un arbre, avec ses branches qui s’étendent dans toutes les directions : les terrasses en acier. Certains balcons mesurent jusqu’à 35 m². Ils offrent des espaces extérieurs généreux, favorisant une connexion entre vie intérieure et extérieure. Enfin, la tour exploite les principes bioclimatiques, en utilisant les terrasses comme ombrières protégeant du soleil et en maximisant la ventilation naturelle.
Conversion d’un ancien chai en logements d’habitation, à Bâle
La transformation d’un ancien entrepôt viticole désaffecté en 64 logements d’habitation a été menée à son terme dans la ville de Bâle, en 2023. Une prouesse de l’agence zurichoise Esch Sintzel Architekten, puisque l’immeuble a été sacré « Meilleur projet d’habitat collectif (catégorie rénovation) » dans le cadre de la première édition du Prix européen pour le logement collectif, en 2024.
Qu’est-ce qui caractérise le projet ? Tout d’abord, il démontre la valeur du réemploi architectural dans la création de logements innovants et respectueux de l'environnement, à l’heure où l’on souhaite transformer des bureaux vacants en logements. En outre, il fait la part belle aux espaces communs (terrasse sur le toit, café-bar, chambres d’amis, toit-terrasse, salles de répétition de musique, etc.). Enfin, l’utilisation de panneaux photovoltaïques, en addition d’une pompe à chaleur, permet de couvrir 65 % de la consommation d’énergie du bâtiment !
Le saviez-vous ?
L’autre lauréat du prix européen pour le logement collectif est un projet coopératif en immobilier neuf cette fois, à Barcelone. Il s’agit du projet La Borda, conçu par le studio Lacol.
Le « Torse tournant » de Malmö, en Suède
En 2005, l’architecte espagnol Santiago Calatrava signe l’emblématique Turning Torso, représentant un corps humain en rotation. Avec ses 190 mètres, il est le plus haut bâtiment résidentiel de Suède, implanté dans un quartier neuf réhabilité : Västra Hamnen. La structure, composée de 54 étages répartis en 9 cubes empilés, tourne sur elle-même à un angle total de 90 degrés, donnant au bâtiment son apparence torsadée.
Le Turning Torso, tout comme le quartier Västra Hamnen, fonctionne entièrement grâce aux énergies renouvelables (géothermie, énergie hydraulique, solaire et éolienne). De plus, « un système de collecte pneumatique des ordures a été installé pour faciliter le tri sélectif et éviter le passage des camions-poubelles. Les déchets organiques sont utilisés pour fabriquer du biogaz, qui fait rouler les bus de Malmö », peut-on lire dans un article du Monde.
La 8-House à Copenhague, au Danemark
Non loin de Malmö, la ville de Copenhague, au Danemark, compte aussi de nombreux projets architecturaux innovants. C’est le cas de la 8-House, située dans le quartier Ørestad, et dont la conception moderne remonte à 2012. Le bâtiment conçu en forme de 8 s’étend sur environ 61 000 m², ce qui en fait l’un des plus grands projets résidentiels de la ville. On y retrouve également des commerces et des bureaux, ce qui favorise un usage mixte. Le bâtiment est conçu avec de grandes terrasses en pente, permettant aux habitants de profiter de vues panoramiques et favorisant un sentiment de communauté. La conception de la 8-House inclut des toits verts, qui réduisent les îlots de chaleur urbains, améliorent l’isolation, et permettent une gestion efficace des eaux pluviales. Un cadre de vie unique et agréable, en somme.
The Interlace à Singapour
« The Interlace », achevé en 2013 par la prestigieuse agence OMA de Rem Koolhaas et l’architecte Ole Scheeren, ne compte plus les illustres récompenses architecturales. Prix de l'Habitat Urbain Global en 2014 à Chicago, « bâtiment mondial de l'année » lors du festival mondial d'architecture en 2015, et maintenant, le remarquable « prix des 10 ans », lors des Awards 2023 du CTBUH !
Le complexe, composé de 31 blocs résidentiels de six étages chacun et empilés horizontalement, forme une structure semblable à un jeu de blocs empilés. L’effet tridimensionnel des blocs permet de maximiser la ventilation naturelle, la lumière du jour et les vues panoramiques. Côté design, l’approche horizontale brise la monotonie des immeubles verticaux. Enfin, le complexe est intégré dans un environnement verdoyant, avec des jardins sur les toits, des cours arborées, et des zones de loisirs entourées de végétation luxuriante, particulièrement caractéristiques de Singapour.
Le One Central Park à Sydney
Le One Central Park, prouesse d’architecture contemporaine, est l’œuvre de Jean Nouvel, le célèbre architecte français (prix Pritzker 2008), en collaboration avec le botaniste et artiste Patrick Blanc, pionnier des murs végétaux.
Le complexe futuriste comprend deux tours de 16 et 33 étages, reliées par un podium commercial. Sa caractéristique principale, et sans doute la plus impressionnante, est son mur végétal, qui couvre 1 200 m² de façade. Un héliostat suspendu au sommet de la plus haute tour capte la lumière solaire grâce à des miroirs mobiles, qui la réfléchissent vers les zones ombragées de la cour inférieure, augmentant l'apport de lumière naturelle. Un système de cogénération produit simultanément chaleur et électricité pour une meilleure efficacité énergétique.
L'Elemental Monterrey au Mexique
L'Elemental Monterrey, au Mexique, est sans aucun doute un projet résidentiel remarquable. Dirigé par Alejandro Aravena, lauréat du prix Pritzker en 2016, il est fidèle à l’approche innovante et sociale d'Elemental (cabinet d'architecture chilien) en matière d'habitat. Le projet du Monterrey a été conçu pour répondre à une demande croissante de logements abordables, tout en intégrant des solutions créatives pour maximiser l’espace et la fonctionnalité. Il y a là une forte dimension sociale, comme dans de nombreux projets d’Aravena.
La particularité du complexe réside dans son caractère inachevé : les unités de base sont livrées partiellement construites, ce qui permet aux résidents de les compléter selon leurs besoins, leurs moyens financiers et leurs préférences. Ce modèle flexible de « logements incrémentaux » offre une accessibilité économique et favorise la participation des habitants dans le développement de leur habitat.
La Sharifi HA house en Iran
La Sharifi-ha House est une résidence privée innovante située à Téhéran, en Iran. Conçue en 2013 par le cabinet d’architecture iranien Next Office, sous la direction d'Alireza Taghaboni, elle possède un design avant-gardiste et ses solutions technologiques permettent d'adapter l'espace aux différentes conditions climatiques du pays et aux besoins des résidents.
La particularité du complexe réside dans ses espaces rotatifs, qui pivotent à 90 degrés et permettent de déjouer les variations extrêmes climatiques présentes en Iran. Le procédé architectural est extrêmement rare dans l'architecture résidentielle. L'aspect de la maison change selon la position des modules, offrant une esthétique en constante évolution !
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