Architecture : 5 tendances repérées en 2023

Contemporain, discret, élégant, authentique, le bardage en bois carbonisé compte de plus en plus d’adeptes. Notamment, auprès des porteurs de projets dans l’ultra luxe. Bois noir, façades vitrées et oasis de verdure sont le trio gagnant pour ces amoureux de la technique ancestrale, venue tout droit du Japon.

Le Yakisugi ou encore Shou Sugi Ban (cyprès brûlé) est « une technique de brûlage sur bois qui consiste à provoquer une combustion sur une des faces de la planche de bois massif afin d’augmenter sa résistance », selon Hopfab (le partenaire des architectes). Cependant, le bois brûlé a bien d’autres avantages :

• C’est un matériau naturel et durable qui respecte l’environnement ;
• Imputrescible, il n’attend pas d’entretien et protège contre la moisissure du bois ;
• Il est résistant aux feux et aux insectes xylophages qui trouvent peu d’intérêt au bois pyrolysé ;
• Il est un bon isolant phonique et thermique associé à un isolant extérieur ;
• Esthétique, cultivant la beauté des imperfections de la matière, il peut être utilisé en déco intérieure ou dans l’ameublement.

Au Québec, la façade en bois brûlé a déjà conquis de nombreux acquéreurs. Et en Australie, la Baker Boys Beach House (notre vidéo ci-dessus) est un petit bijou d’architecture complètement ouvert sur la nature… Qu’attendez-vous pour vous lancer ?

Si vous n’avez jamais entendu parler d’architecture biophilique, sachez que le concept n’est pas vraiment nouveau. Au départ, la biophilie désigne l’amour de tout ce qui est vivant. Elle représente cette connexion innée qui existe entre l’homme et le monde naturel.

En architecture, la technique consiste à associer la nature aux projets de construction pour fournir de l’ombre, améliorer la qualité de l’air, et contribuer à notre bien-être. De nombreuses études ont montré que l’élément naturel joue sur notre santé et notre bien-être (augmentation de la capacité de concentration, diminution du stress, abaissement de la tension artérielle, etc.). D’où cette approche de remettre du vivant dans ce monde ultra bétonné et si souvent déconnecté de la nature.

L’architecture biophilique peut être mise en œuvre de façons multiples : intégration de plantes au sein des espaces de vie, murs végétaux, ouvertures vers la nature, accumulation de surfaces vitrées, utilisation de matériaux organiques, pénétration de la lumière naturelle, etc. La tour des Cèdres, en Suisse, est un projet immobilier qui accueillera plus de 100 arbres, 6 000 arbustes et 18 000 plantes, répartis sur les 117 mètres de hauteur de l’immeuble.

Certains architectes poussent le curseur encore plus loin et utilisent le processus innovant de biomimétisme qui consiste à concevoir le bâtit grâce à des codes et à des règles appartenant au monde du vivant. Comme la tour spiroïdale Agora Gardens à Taiwan, représentant une double hélice de brin d’ADN.

Toujours dans un souci de développement durable, la maison sur pilotis semble être une tendance qui suscite l’intérêt des concepteurs et des porteurs de projets. Avec le niveau de la mer qui monte et les inondations de plus en plus présentes dans certaines régions, c’est une solution de choix qui permet de s’adapter aux changements du climat.

En plus, la structure élevée s’adapte à toutes les formes de terrains, permet de réduire l’impact écologique au sol et offre une vue dégagée aux occupants. Son principal désavantage est l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, notamment. Sa conception nécessite une bonne réflexion en amont. 

Plusieurs ouvrages architecturaux montrent avec allure toutes les possibilités qu’offre la maison sur pilotis :

• House G+D / Guimpert Atelier Arquitectura
• Wood Covered House / Michael Kendrick Architects
• South Loft / Fria Folket
• Casa Quilanto / Hebra Arquitectos
• Projet High house / studio parisien Delordinaire (un chalet de montagne sur pilotis).

Parmi les systèmes constructifs qui ont le vent en poupe, la maison préfabriquée inspire bon nombre d’architectes. Et on ne compte plus les constructeurs qui se partagent le marché. Il faut dire que la maison en kit a pas mal d’atouts dans sa manche et elle répond aux enjeux de notre temps.

Peu chère, modulable, nomade, avec des délais de construction raccourcis, ses adeptes sont souvent des sympathisants du tiny living qui encourage un mode de vie simple, sans accumulation matérielle futile. Cependant, la maison préfabriquée, n’est pas nécessairement une tiny house, certains modèles à étage, peuvent s’étaler sur des surfaces de plus de 200 m².

Dans le cadre de la biennale de Venise, le projet Essential Homes’s est conduit par les architectes Alberto Cendoya et Diego López de la Norman Foster Foundation. Le prototype préfabriqué de 36 m² à 19 000€, revêt un caractère social puisque le logement a vocation à loger les réfugiés et les personnes déplacées.

D’autres structures préfabriquées comme La Micro house, l’Alpod, la Coodo ou la maison Boxabl valent le coup d’œil. Ce sont des maisons confortables, économiques, écologiques, transportables, et souvent remplies de technologies. Sans oublier la maison Tesla d’Elon Musk, récemment mise en vente pour la modique somme de 10 000 €.

L’impression 3D est une révolution dans de nombreux secteurs d’activité comme l’automobile, la santé, l’aérospatial ou encore le domaine de la construction. Les promesses de cette technologie incontournable : simplicité, efficacité, rapidité et diminution du risque d’erreur malgré des structures qui peuvent être plus complexes. Le grand avantage de la technique reste la rapidité d’exécution.

Au Texas, l'hôtel-camping El Cosmico, qui s’étend sur 4,5 hectares en plein désert de Chihuahuan a été entièrement imprimé en 3D. Les demi-sphères et les courbes douces du bâtiment n’ont pas été un problème pour l’imprimante 3D de la société de construction ICON basée à Austin.

En France, l’impression 3D n’est pas en reste et les projets de la filière BTP se multiplient. Le projet Viliaprint à Reims réalise « les cinq premières maisons entièrement réalisées en combinant l'impression 3D béton et des éléments préfabriqués hors site », selon les Echos.

Comme les projets de David Chipperfield, prix Pritzker 2023, l’architecture contemporaine tend à créer un monde plus beau, plus juste et plus durable en concevant un bâti esthétique, résilient, parfois nomade, avec des techniques de fabrication alliant rapidité et minutie. Et vous, quelle tendance vous a convaincu ?