Avoir son pied à terre à la montagne ou à la mer ne fait plus l'unanimité dans les projets des Français. Pour changer d’air, le temps d’un week-end ou davantage, ils préfèrent louer. Pourquoi ? À cause des prix de l’immobilier, des taux de crédit élevés et des taxes en tout genre. Explications.
Des modes de vie en changement
Au lieu de s’endetter, les Français décident de mettre un petit billet en mai dans une location les pieds dans l’eau, en août, dans un chalet à la montagne, puis en février pour une destination plus exotique. Finalement, louer assure une forme de liberté. Et puis, les modes de vie ont évolué. La résidence secondaire et la maison de famille appartiennent à un autre temps…
« À l’époque de nos parents et grands-parents, l’acquisition d’une résidence secondaire, où réunir toute la famille pendant les vacances, était un marqueur social. C’est moins le cas aujourd’hui, les familles étant beaucoup plus fragmentées », observe Bertille Marchal, directrice marketing de Gens de confiance, plateforme en ligne spécialisée dans la vente et la location de résidences secondaires, interviewée par Capital.
Des prix immobiliers et des taux d’intérêt en hausse
Il est de plus en plus difficile pour les Français de devenir propriétaires de leur résidence principale. Alors comment imaginer s’offrir une résidence secondaire… ? Le prix de l'immobilier sur les 10 dernières années a progressé et a parfois plus que doublé : +28,8% en Auvergne-Rhônes-Alpes, +39,6% en Nouvelle Aquitaine, +52,7% en Bretagne, selon notre estimateur.
Lorsqu’ils investissaient dans une résidence secondaire, ces acquéreurs pouvaient jadis compter sur des taux d’emprunt bas – parfois à moins de 1 % – et sur la mise en location du bien pour couvrir les mensualités de leur crédit. Le prêt se remboursait alors « tout seul ». Ce n’est plus le cas. Selon l’observatoire crédit logement, les taux de crédit repartent à la hausse. En mai 2025, ils ont atteint 3,11 %, en moyenne.
Une fiscalité peu tendre avec les détenteurs de résidences secondaires
Par ailleurs, la possibilité de louer un bien de façon saisonnière est de plus en plus compliquée dans certaines zones tendues. En février 2025, le sénateur de Paris, Ian Brossat, et l’adjoint à la mairie de Paris, Jacques Baudrier, ont proposé une loi visant à interdire l’acquisition de résidences secondaires dans les zones tendues.
Et puis, rappelez-vous : la loi anti-airbnb a changé les avantages fiscaux liés à la location. C'est sans compter le fait que, dans les régions appartenant aux zones tendues, la taxe d’habitation reste due pour les résidences secondaires… et elle peut être majorée jusqu’à 60 %.
À tout cela s’ajoutent les charges d’entretien et diverses assurances. Enfin, le vandalisme, les cambriolages et le risque de squat restent des dangers, dont il vaut mieux se prémunir. Autant d'arguments qui donnent à réfléchir aux éventuels acquéreurs…
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