Zoom sur… Pause Toit, l’asso qui propose une coloc à moindre coût aux parents solos

L’Association Pause Toit (loi 1901) a vu le jour en 2023, dans le 20^e arrondissement de Paris. Son objectif : permettre aux parents en situation de rupture conjugale de bénéficier d’un logement temporaire serein et bienveillant, lorsque la situation à la maison devient difficile à vivre. C’est une parenthèse pour calmer les tensions, limiter la précarisation, et se remettre sur pied afin d’organiser la suite dans de meilleures conditions.

Chaque année, en France, « environ 250 000 couples se séparent ou divorcent, avec la moitié de ces couples qui ont des enfants à charge ». Ces séparations s’accompagnent souvent de difficultés émotionnelles, financières et logistiques qui peuvent affecter gravement la santé des protagonistes, la scolarité des enfants et leur bien-être. Valérie Dagut, la fondatrice de cette belle association, ne le sait que trop bien : elle a eu elle aussi à faire face à ces difficultés avec sa fille de 7 ans, lors de sa rupture avec son ex-conjoint.

Depuis quelques années, la situation du logement en France s’est aggravée. Forte tension locative dans les grandes villes, pénurie d’offres, augmentation exponentielle des loyers : dans certains cas, il faut s’armer de patience pour réussir à se loger correctement. Une chape de plomb supplémentaire pour ces familles déjà en détresse… d’autant qu’au moment de la séparation, les pères et mères subissent une perte de leur pouvoir d’achat. Ce sujet touche davantage les femmes : « Le revenu disponible des mères chute d’environ 20 % lors de la séparation, contre 2,5 % en moyenne pour les hommes. », selon les chiffres de la Fondation pour le logement des défavorisés (nouveau nom de la Fondation Abbé Pierre). Difficile de faire face à la réalité du marché locatif, sans une aide extérieure !

L’association Pause Toit propose donc des logements avec des loyers abordables pour les familles, « entre 560 et 860 euros, charges comprises, selon les appartements », peut-on lire sur le site internet de l’association. Pour le parent avec ses enfants (jusqu’à 4), c’est un tarif acceptable, compte tenu des prix pratiqués dans la capitale. De plus, les familles bénéficient d’espaces partagés mis à leur disposition (cuisine, buanderie, extérieurs, etc.).

Toutes les familles peuvent faire une demande d’hébergement, celles dans une situation de précarité urgente, comme celles dont la situation pourrait s’aggraver, en cas de cohabitation prolongée avec leur ex-conjoint. Il y a des familles qui se retrouvent dans un entre-deux : elles ne peuvent pas bénéficier des solutions d’urgence proposées par l’État, mais elles ont de grandes difficultés à se loger dans le privé. La porte de l’association leur est ouverte ! Pause Toit observe une certaine discrétion pour préserver le bien-être des résidents.

Les premières familles ont pu investir les lieux depuis le premier semestre 2024. Le plus souvent des mamans, parfois des papas, avec leurs enfants. Les conventions d’occupation sont généralement de 6 mois renouvelables. L’intérêt est malgré tout de pouvoir reloger les familles dans leur nouvelle maison, dans l’année.

La maison RESPIRE est le tout premier endroit créé par Pause Toit. 4 appartements individuels sont mis à la disposition des familles monoparentales, en plus des espaces partagés, qui offrent davantage de confort ainsi que des lieux de sociabilisation : cuisine, salon, buanderie, mais aussi espace extérieur végétalisé. La déco épurée dans un style scandinave permet aux familles de s’y sentir bien et apaisées. La maison limite son impact écologique, en utilisant notamment des panneaux solaires pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

L’association souhaite se développer dans de nouvelles villes en tension et proposer ce service à d’autres familles françaises. Elle se veut ouverte sur le type de logements proposés : « Lieux partagés, appartements mis à disposition par des bailleurs privés ou des entreprises pour leurs salariés en situation de séparation, tout est possible… » !