À tous les CDD, indépendants, freelances et intermittents du spectacle : les banques font un pas en avant en faveur des acquéreurs titulaires d’un contrat de travail dit atypique ! Ces profils, longtemps associés à des porteurs de projets à risques, concentrent désormais l’attention des prêteurs qui souhaitent leur simplifier l’accès au crédit. Voilà ce qu’il faut savoir…
Ces banques proposent un crédit aux statuts sans CDI
En septembre dernier, le CIC (Crédit industriel et commercial) a été le premier à annoncer sa nouvelle offre de prêt à destination des emprunteurs ne disposant pas du précieux CDI : le « prêt immo nouvelles formes d’emploi ». Une volonté de la banque de « supprimer le verrou du CDI » pour des populations se voyant souvent refuser l’accès au financement.
Les établissements de crédit LCL ainsi que la Banque Postale n’ont pas tardé à faire connaître leur volonté d’accompagner ces profils atypiques. « On voit, chez les jeunes notamment, de plus en plus de CDD volontaires. Et si l'on veut toucher ce marché des jeunes, qui sont aussi l’avenir des banques, il faut que l'on sache financer leurs nouveaux statuts comme les CDD. Donc, on s’y adapte. Mais on veille quand même à ne pas trop les mettre en difficulté », a annoncé Yohanne Bobe, responsable de l’offre crédits à la Banque Postale.
Avant ces annonces, obtenir un prêt immobilier pour un profil non-CDI n’était pas nécessairement antinomique. Toutefois, il faut bien admettre la complexité du parcours pour réussir à se faire financer. Il faut montrer patte blanche ! Une étude de l’Observatoire des inégalités datant de 2023, précise que « les travailleurs en CDD ont 30 % moins de chances d’obtenir un prêt immobilier que leurs homologues en CDI, toutes choses égales par ailleurs ».
Aujourd’hui, si le dossier de crédit des actifs précaires doit toujours être en béton armé, on observe néanmoins une volonté des banques de toucher un public plus large et d’accompagner ces profils de plus en plus nombreux sur le marché de l’emploi.
Le saviez vous ?
L’INSEE projette une augmentation continue du nombre de contrats atypiques dans les prochaines années. En 2030, ils devraient représenter 20 % des actifs !
La vraie révolution : un prêt modulable !
Si la nouvelle proposition du CIC est attrayante, c’est surtout parce qu’elle permet la modularité du prêt immobilier, afin de s’adapter aux personnes percevant des revenus non-réguliers et fluctuants. Une fois par an, l’emprunteur peut faire varier le montant de ses mensualités à la hausse ou à la baisse, sur une période allant de 1 à 4 mois. Jusqu’à 50 % en plus, ou en moins (sans frais ni justificatifs, sous réserve de l’accord du conseiller bancaire).
Ces modulations temporaires de paiements sont un vrai plus pour ces emprunteurs qui occasionnellement peuvent ne pas percevoir de revenus ou devoir faire face à une baisse de leur activité. Attention ! Ce type de prêt à destination des travailleurs non-titulaires de CDI s’adresse généralement aux clients fidèles de la banque pour un financement en résidence principale. Par exemple, le CIC ne réserve ce prêt que pour ses clients avec trois ans d’ancienneté et possédant ce type de contrat :
- CDD
- intérim (sauf CDI)
- saisonnier
- Autoentrepreneur / Freelance
- intermittent du spectacle
Pour les primo-accédants, le prêt à taux zéro (PTZ) peut aider à financer la résidence principale. Le CIC propose pour les moins de 35 ans une rallonge au PTZ de 20 000 euros à 0 % !
Une meilleure prise en compte des particularités des contrats atypiques
Pour obtenir un crédit immobilier avec ou sans CDI, il faut présenter à la banque un bon dossier bancaire. Bonne gestion du budget, stabilité financière sans incident de paiement, etc. Toutefois, dans le cadre des nouveaux prêts à destination des travailleurs sans CDI, les méthodes d’appréciation de la situation financière changent quelque peu. Une approche plus globale permet de mieux apprécier la solvabilité de ces emprunteurs. Les critères d’octroi de crédit sont donc repensés : l’antériorité dans la profession, la progression des revenus et la capacité à épargner sont des points d’attention plus considérés.
Pour mettre toutes les chances de son côté, il est recommandé à l’emprunteur d’enjoindre à son dossier bancaire tout ce qui peut rassurer la banque. L’absence de CDI peut être comblée par un apport conséquent : 10 % du montant total de l’opération est un minimum, pour rembourser au moins les frais d’acquisition. Le risque pris par le prêteur s’en trouve diminué ; l’emprunteur a plus de chance d’obtenir son financement avec de meilleures conditions de prêt. Dans ce type de cas, l’intervention d’un courtier en prêt peut représenter un vrai avantage pour accéder à la propriété en bénéficiant des taux les plus avantageux.
Le saviez-vous ?
Certains secteurs d’activités sont considérés comme moins à risque par les établissements de crédit. Les plombiers, infirmiers, kinés ou informaticiens indépendants sont avantagés pour obtenir un financement de la banque.
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