Assumer une famille est une charge d’ampleur. Et elle se révèle particulièrement lourde lorsqu’elle ne repose que sur les épaules d’un seul parent. En France, une famille sur quatre est monoparentale. Ces familles n'hébergent en général qu'un seul enfant, mais vivent souvent dans des logements surpeuplés. Leur situation est plus précaire. Explications.
Plus de familles monoparentales, plus de difficultés pour elles à se loger
En presque dix ans, le nombre de familles « classiques », ou non recomposées, a reculé selon la dernière étude de l'Insee. Elle en recensait 67% en 2020, contre 70% en 2011. Soit une augmentation du nombre de familles monoparentales de presque 5%. Là, c’est bien souvent la mère qui élève seule ses enfants - pour 82%. L'enquête démontre, par ailleurs, que si trois quarts d'entre elles travaillent, seulement 29 % sont propriétaires. 37% d'entre elles vivent en HLM, contre 16% pour une famille traditionnelle.
Des aides en faveur des parents isolés
Des aides existent : l’aide du Fonds Solidaire pour le Logement ou le Loca Pass. Ces dispositifs publics peuvent se porter garants pour les ménages les plus modestes qui rencontrent souvent des difficultés lors d’une recherche de logement. Il faut donc en faire la demande en amont de la recherche. Puis, solliciter des aides comme les Aides Personnalisées au Logement, Aide de Soutien Familial, Allocation de Logement Familiale, Bail Réel Solidaire, à voir au cas par cas.
Certaines municipalités ou régions peuvent proposer des aides en faveur des familles monoparentales pour qu’elles bouclent leur fin de mois. Par exemple, à Paris, la mairie a mis en place une aide financière pour les parents isolés : « Paris Logement Famille Monoparentale ». Elle est soumise à des conditions de revenus, nécessite de résider à Paris depuis 3 ans et d’avoir toujours payé ses loyers. La ville de Paris a mis en place cette allocation car les loyers parisiens sont difficilement accessibles pour un foyer n’ayant qu’un salaire.
Mais ces soutiens ne suffisent pas toujours, surtout face à l’augmentation des loyers.
Le rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal logement de 2023 pointait les difficultés rencontrées par les parents / mamans solos pour se loger correctement. Il s’appuyait sur 24 villes, de toutes tailles, pour affirmer que le parc locatif privé était trop cher pour « offrir un logement adapté aux personnes seules et aux familles monoparentales ayant des revenus inférieurs à 900 euros par mois, même avec l’APL. »
Repenser le système pour les familles monoparentales
Aussi, l'association des Mères Isolées, représentée par Aurélie Gigot, expliquait dans une interview au magazine Marie Claire : « Nous militons pour la création d’un statut de parent isolé qui donnera accès à des droits spécifiques en termes d'accès à la santé, à l'éducation, au logement, et à la culture. Notre proposition de loi de création d'un statut de parent isolé se décline en un ensemble de dix mesures, afin de faire reconnaître tous ces droits. »
Parmi elles, la possibilité pour les parents isolés de voir augmenter leur prêt à taux zéro afin d’acquérir un logement, en prévision des petites retraites qu’elles percevront. Il y a aussi la reconnaissance de la situation de parents isolés comme prioritaire dans les critères d’attribution des logements sociaux. Et que les femmes victimes de violences, qui sont dans 80% des cas des mères, puissent être (re)logées rapidement et que les moyens alloués à l’hébergement d’urgence soient repensés.
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