Nouveau Premier ministre : que faut-il attendre sur la question du logement ?

C’est une personnalité politique bien connue des Français qui a été nommée Premier ministre par Emmanuel Macron, le 13 décembre dernier. François Bayrou, alors maire de Pau, a ainsi succédé à Michel Barnier, qui sera resté tout juste 91 jours à Matignon.

Pour l’actuel président du MoDem (Mouvement démocrate), cette nomination post-censure du gouvernement est une consécration, après plus de quarante années consacrées à la politique française. L’ancien professeur agrégé de lettres classiques a exercé plusieurs mandats au sein de la république, de député des Pyrénées-Atlantiques à maire de Pau, en passant par président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, député européen, et ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997. On se rappelle également son passage éclair en tant que ministre de la Justice, avant les soupçons de complicité dans l’enquête sur les assistants parlementaires du MoDem. Il aura finalement été relaxé dans cette affaire.

La nomination récente de François Bayrou ne permet pas aujourd’hui d’établir clairement la feuille de route du Premier ministre en ce qui concerne le logement. Toutefois, sa longue carrière politique et ses divers mandats électifs peuvent donner quelques indications sur sa vision du sujet.

Bien qu’il ne soit pas considéré comme un spécialiste des questions du logement, le dossier ne lui est pas étranger. L’actuel Premier ministre a pu prendre position sur ce sujet à plusieurs reprises au cours de sa vie politique. Voici un résumé de ses prises de position historiques :

• Mixité sociale et accès au logement pour tous ! François Bayrou défend le « plus de logement social » dans les villes tendues. En 2016, il a suggéré d'imposer un quota de 25 % de logements sociaux dans tous les nouveaux projets immobiliers significatifs. Il a également plaidé pour l'inclusion de logements accessibles sans conditions de revenus dans les résidences HLM afin de favoriser la mixité.
• Régulation du marché immobilier. Il s’est penché sur la question de l’augmentation incontrôlée des loyers, en proposant en 2012 la création d’un observatoire des loyers pour instaurer des références opposables et transparentes, et ainsi prévenir les abus et apporter de la clarté aux locataires et aux bailleurs.
• Incitations fiscales. Plus récemment, en 2023, il a défendu une fiscalité ciblée, dont l’objectif était de récompenser les élus locaux favorisant la construction de logements pour tous au sein de leur commune.

Elle fait partie des 19 ministres reconduits : Valérie Létard s’est vu à nouveau confier les rênes du ministère du Logement, le 23 décembre dernier. Lors de sa première nomination, son arrivée avait été largement plébiscitée par les professionnels du secteur immobilier. L’ancienne vice-présidente du Sénat connaît les sujets liés au logement, puisqu’elle a notamment travaillé sur le programme de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) ainsi que sur la loi ZAN (zéro artificialisation nette). Elle est très engagée et impliquée dans son travail, et les parties prenantes ont immédiatement vu en elle une oreille attentive et une personne volontaire qui portera les sujets. « Ce serait une énorme déception et un autre coup sur la tête (après la censure du gouvernement Barnier), si Valérie Létard devait quitter le gouvernement », avait pu dire Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), un peu avant sa seconde nomination.  

Sous Michel Barnier, Valérie Létard avait été favorable à l’élargissement du PTZ, à la construction de nouveaux logements sociaux, ainsi qu’à la simplification du droit de l’urbanisme. Certains de ces sujets pourraient tout à fait être remis au goût du jour et refaire leur apparition dans le prochain projet de loi de finances, qui sera présenté très bientôt…