Nommé le 8 février dernier après de longues semaines d’attente, le nouveau ministre délégué en charge du Logement est enfin en place. Guillaume Kasbarian succède donc à Patrice Vergriete, qui a occupé le poste pendant six mois, jusqu’en janvier 2024. D’ores et déjà, la tâche du ministre s’annonce complexe, car le secteur du logement est en crise. Que sait-on de Guillaume Kasbarian ? Quelles sont ses priorités pour relancer la machine ? On vous dit tout !
Qui est Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre délégué chargé du Logement ?
Ancien consultant de cabinets de conseil, diplômé de l’ESSEC, Guillaume Kasbarian, 36 ans, s’est engagé aux côtés d’Emmanuel Macron en 2016 comme référent départemental d’Eure-et-Loir. Il ne tardera pas à se faire élire député LREM d’Eure-et-Loir en 2017, puis par se faire réélire en 2022. En parallèle, il est président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Surnommé « l’homme de la loi anti-squat », il est surtout connu pour avoir été à l’origine de la proposition de loi contre l’occupation illicite des logements, adoptée le 27 juillet dernier. Une loi ayant suscité la controverse, car elle pénalise plus fortement les locataires en proie à des difficultés de paiement de leur loyer.
De nombreuses personnalités de gauche, ainsi que des représentants d’associations de solidarité avaient pointé du doigt une loi visant à « criminaliser les pauvres ». Autant dire, que la nomination du nouveau ministre ne fait pas tout à fait l’unanimité, sur ce ministère généralement confié à des hommes de gauche ou issus du social !
Un secteur du logement avec de nombreux défis à relever
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau ministre en charge du Logement a du pain sur la planche. Marché de la transaction immobilière chamboulé, marché de la location en crise, secteur de la construction en berne, augmentation du nombre de personnes sans domicile fixe, alors que dans le même temps, on note une explosion du nombre de logements vacants, etc. Il va falloir déployer de nombreux talents pour remettre sur pied tout un écosystème qui ne tient plus très bien debout.
Le Premier ministre Gabriel Attal l’a martelé : il faut créer « un choc de l’offre », et des procédures simplifiées pour relancer la construction de logements neufs. La construction neuve en France est revenue à son niveau d’il y a 20 ans. Et avec une population qui grossit vite, ce n’est pas tenable. « Construire à la verticale dans toutes les grandes villes de France », voilà une piste proposée par le Premier Ministre. Le logement social fait également partie de l’équation, car la production de HLM est sérieusement en déclin (82 000 agréments délivrés en 2023). De même, les logements vacants, principalement les bureaux vacants sont appelés à se transformer en habitations.
Du côté du marché de la transaction, tout tourne au ralenti. Les délais de vente ne cessent de se rallonger. Selon le dernier baromètre Meilleurs Agents, dans les onze plus grandes villes de France, il faut en moyenne 77 jours pour vendre son logement (au 1er mars 2024). Il y a tout juste un an, il fallait 59 jours. Avec les taux immobiliers qui ont été multipliés par 4 en deux ans, de nombreux ménages se voient refuser un crédit immobilier et sont contraints de rester locataires.
Le ralentissement du marché de la transaction a des effets sur le marché locatif. Pénurie d’appartement et hausse des loyers, dans certains territoires tendus : c’est un véritable parcours du combattant pour trouver chaussure à son pied en termes de logements à louer.
Le ministre semble prendre la pleine mesure du chantier colossal qui l’attend : « C’est un ministère qui touche à la vie quotidienne des Français. Je vais me consacrer à répondre à cette crise du Logement. C’est une très grosse responsabilité, un gros défi et je suis convaincu qu’on va réussir à le relever. J’ai toute la motivation, la niaque, pour libérer l’offre, puisque la feuille de route est claire : c’est de permettre à chacun d’accéder au logement. », a-t-il déclaré le 8 février dernier dans L’Écho Républicain.
Le saviez-vous ?
Selon les chiffres de l’INSEE, 8,2 % du parc de logements en France (hors Mayotte), correspond à des logements vacants. C’est 3,1 millions de logements vacants en 2023 et 1,2 million en plus depuis 1990. Une aberration, alors qu’il devient de plus en plus difficile de se loger.
Guillaume Kasbarian et Christophe Béchu en duo pour la rénovation énergétique du logement
Guillaume Kasbarian vient suppléer Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France. Sur la rénovation énergétique du Logement , les deux hommes seront souvent amenés à travailler main dans la main pour faire avancer les nombreux dossiers. Le dernier en date : la simplification du parcours d'accès à MaPrimeRénov'.
En matière de Logement, les attentes des Français sont très grandes, alors que les alertes se multiplient sur le secteur, avec notamment une dégradation sévère de l’offre de logements pour les plus fragiles d’entre nous.
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