Étude Capterra : 42 % des locataires inquiets quant à l’augmentation de leur loyer, à cause des locations type Airbnb
L'augmentation du nombre de locations de courte durée a perturbé le marché immobilier, tout comme la vie des locataires, selon les résultats d'une étude menée par la plateforme d'évaluation de logiciels Capterra. Désormais, beaucoup peinent à se loger, et lorsqu’ils y arrivent, ils craignent de voir leur loyer flamber.
Airbnb & Co responsables de la hausse des loyers
93 % des locataires sondés rendent la multiplication des locations type Airbnb responsable de la hausse des loyers. Et même si le gouvernement imagine des solutions pour amorcer un retour à la normale, les propriétaires et gestionnaires immobiliers doivent se creuser les méninges, et surtout agir pour répondre aux attentes des locataires, selon les répondants.
Le parc immobilier hyper tendu
Nombreux sont ceux qui ont investi dans l’immobilier et ont décidé de privilégier les locations saisonnières, fiscalement plus intéressantes que les locations longue durée. Résultat : en France, dans des villes comme Paris ou Marseille, les logements destinés à une location de 1 an reconductible ou de 3 ans se raréfient, ce qui déséquilibre la balance offre/demande et permet l’augmentation des loyers.
C’est encore plus vrai dans les zones tendues, puisque les loyers des locations de tourisme ne sont pas encadrés. Ils peuvent ainsi générer des revenus bien supérieurs à ceux d'une location classique. Un sacré argument pour un investisseur !
Quelles conséquences pour les locataires ?
Selon l’étude, 75 % des locataires interrogés estiment que cette hausse compromet leur niveau de vie. Et pour cause : plus la part du budget loyer est élevée, moins il en reste pour payer les courses, les factures et les petits plaisirs. Dans ce cas, beaucoup de ménages sont amenés à hiérarchiser les dépenses, choisir pour finalement renoncer à…
L'impact sur la qualité de vie des locataires
L'étude menée par Capterra souligne que beaucoup de résidents souffrent du comportement et des nuisances des touristes de passage, telles que le bruit pour 35 %, les problèmes de stationnement pour 31 %, ou d’insécurité pour 25 %. De quoi faire la tête, effectivement… À cela s’ajoute une déconnexion progressive entre les habitants historiques et leur environnement, désormais orienté vers des besoins touristiques.
À noter :
Si les loyers continuent de grimper dans les grandes villes, les familles aux revenus modestes ne pourront plus y vivre. C’est la gentrification. Les quartiers populaires se métamorphosent. Ils attirent alors de nouveaux investisseurs et excluent en même temps les habitants qui étaient présents. La composition sociale des villes s'en voit modifiée, ce qui peut générer des tensions entre résidents et nouveaux venus.
Les solutions pour limiter l’augmentation des loyers
La loi anti Airbnb promulguée début novembre a réduit le nombre de nuitées à 90 au lieu de 120. Cependant, beaucoup de locataires estiment que cette mesure et les suppressions d'avantages fiscaux ne suffisent pas.
Selon l’étude, les locataires demandent principalement :
- un encadrement plus strict des locations de courte durée, pour 86 %,
- la mise en place de politiques de contrôle des loyers, pour 40 %,
- des aides financières pour les locataires les plus touchés, pour 32 %.
Pour 86 % des personnes interrogées, une vraie réglementation pourrait contribuer à freiner la spéculation immobilière et rééquilibrer le marché.
Impliquer les gestionnaires immobiliers et les propriétaires
Aussi, les locataires, pleins de bon sens, aimeraient responsabiliser les propriétaires et gestionnaires immobiliers. 27 % d'entre eux seraient favorables à ce que ces derniers adoptent une approche transparente sur l’augmentation des loyers. À ce sujet, 40 % jugent qu’une augmentation de 1 % à moins de 5 % serait raisonnable, 11 % valideraient une hausse de 5 % à moins de 10 %, seuls 8 % accepteraient une hausse de plus de 10 %. Cependant, la majorité des locataires restent contre le renchérissement des loyers.
Face à ces augmentations, 16 % des internautes questionnés aimeraient une flexibilité de paiement, voire des remises occasionnelles, pour 22 %. Selon eux, ces pratiques pourraient atténuer les frustrations liées à ces augmentations de loyer.
Justifier une augmentation de loyer
Quand on paie plus, il faut une bonne raison. Et la pilule passerait mieux, si l’augmentation des loyers s’accompagnait d’une amélioration des logements. Les locataires sondés proposent, entre autres, une rénovation des infrastructures, l’installation de dispositifs écologiques, l’intégration d’outils technologiques - domotique, connectivité… - ou encore une meilleure écoute de leurs éventuels problèmes.
Bref, pour que la situation s'arrange et se stabilise, chacun doit y mettre du sien.
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