Tendance : la « cuisine sale » mêle esthétisme et rentabilité

Julie Biencourt
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Nouvelle tendance en pleine expansion dans l’architecture d’intérieur, la « Dirty Kitchen » (littéralement « cuisine sale ») gagne en popularité auprès des architectes et des gens fortunés. Mais qu’est-ce exactement et quels sont les bénéfices et avantages apportés par ce concept ? Focus sur cette nouvelle lubie, qui tend à révolutionner notre aménagement intérieur.

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La cuisine sale, la nouvelle tendance
La « cuisine sale », une deuxième cuisine cachée des regards, qui permet de conserver sa cuisine principale toujours impeccable et prête à recevoir. ©Getty Images
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Une cuisine peut en cacher une autre

Avec notre mode de vie moderne, le concept de la « Dirty Kitchen » semble trouver tout son sens. Ce terme, pourtant peu ragoutant, désigne en réalité une deuxième cuisine, une cuisine cachée, où se dissimulent véritablement les tâches culinaires qui génèrent désordre, odeurs et autres désagréments du quotidien. L'idée est d'éviter le salissement de la cuisine principale, la laissant ouverte à la famille et aux amis, toujours impeccable et prête à recevoir. Ce nouveau concept semble puiser ses inspirations dans la tendance minimaliste, qui tend à ne montrer que des cuisines toujours plus épurées..., surtout lorsqu'elles sont ouvertes sur les pièces de vie. Contrairement à la cuisine principale, cet office est purement fonctionnel : il permet de s’atteler à la préparation des petits plats « maison » et au nettoyage de la vaisselle, sans risquer de compromettre l’esthétisme visuel des espaces de vie. Ce n’est pas sans rappeler les « Butler’s Pantries » (cuisines de service, en français) d’autrefois.

Un concept inspiré du passé

Si ce concept semble novateur, il prend apparemment ses racines dans les modes de vie du passé. Dans les grandes demeures européennes d’antan, il était d’usage de séparer la cuisine des espaces de réception. Considérée comme une pièce de service, elle était presque exclusivement réservée aux domestiques, loin des maîtres de maison et de leurs invités. Bien qu’indiscutablement modernisées, nos nouvelles « cuisines sales » partagent bien des points communs avec ces offices d’un autre temps. On assiste à un véritable revival : les architectes et designers contemporains se sont réappropriés les anciens usages pour répondre aux besoins des maisons modernes, où l’esthétique et la fonctionnalité sont deux aspects essentiels.

Avec l’essor des cuisines américaines, ouvertes sur les salons et salles à manger, il est devenu important de pouvoir préserver une cuisine propre, débarrassée de ses ustensiles inesthétiques et du travail culinaire salissant. La cuisine a évolué en un lieu de vie et de réception à part entière, où il n’est plus question de laisser traîner nonchalamment une poêle au fond de l’évier. Et comme garder son plan de travail impeccable n’est pas toujours aisé, l’aménagement d’une pièce dédiée apparaît alors comme une réponse évidente et indispensable. Aussi séduisante que soit cette nouvelle lubie, elle semble cependant s’adresser principalement aux personnes fortunées. En France, les architectes d'intérieur et les promoteurs immobiliers commencent à intégrer ce type de cuisine dans leurs projets haut de gamme. Ils concernent plus particulièrement des clients internationaux et des Français ayant adopté un mode de vie plus cosmopolite.

L’investissement en vaut-il le coût ?

La création d’une seconde cuisine fonctionnelle et entièrement équipée repose entièrement sur deux paramètres : un coût financier important et une superficie suffisante. Interrogée pour le magazine américain House Beautiful, la designer d’intérieur Tanya Smith-Shiflett expose les chiffres : selon elle, il faut compter entre 45 000 et 55 000 dollars – ou davantage selon les prestations et les matériaux choisis – pour aménager une « cuisine sale » chez soi. De quoi décourager les plus modestes, sans compter qu’il faut également pouvoir s’octroyer une pièce supplémentaire d’une dizaine de mètres carrés environ, pour être confortable. Posséder une villa ou un appartement assez vaste pour l’accueillir est donc un critère impératif. 

Un investissement coûteux, mais très rentable, selon certaines études réalisées sur le sujet. D’après la plateforme immobilière Zillow, le retour sur investissement serait de l’ordre de 80 %. Dans le marché immobilier, chaque détail compte et peut ajouter à la valeur d’un bien. Cela peut influer sur le prix de vente. Posséder chez soi une « Dirty Kitchen » serait donc un véritable investissement, permettant d’ajouter une plus-value marchande de près de 50 000 €. Aussi, dans un marché immobilier tendu, où les biens doivent pouvoir se distinguer les uns les autres pour se vendre mieux et au meilleur prix, la « cuisine sale » est un atout inédit, qui pourrait faire toute la différence dans une décision d’achat.

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