Locataire : quels travaux puis-je entreprendre ?

Karin Scherhag 28 mar 2022
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Travaux d'embellissement ou rénovation complète, découvrez quels sont vos droits en tant que locataire de votre logement.
Image
locataires et travaux meilleurs agents
Sommaire
En tant que locataire, vous êtes libre de rénover, repeindre... bref d’embellir votre lieu de vie. Mais il vous faudra une autorisation du propriétaire vous prévoyez des travaux plus importants. Explications.  En théorie, le locataire est libre de créer un cocon à son image. Alors, s’il s’agit seulement de travaux de décoration ou d’installation de petits équipements – que l’on peut démonter en s’en allant – la loi vous autorise à rénover ce que vous vooulez, mais en douceur. Ces aménagements ne nécessitent pas le consentement du propriétaire s’ils ne transforment pas radicalement le logement (loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs).  Donc, si vous restez raisonnable, le bailleur ne pourra pas refuser vos petites retouches ni même exiger une remise en état des lieux au moment où vous partirez. Vous êtes libre, par exemple, de retirer le papier peint, de repeindre les murs ou d’enlever une vieille moquette pour rafraîchir le sol. Si vous souhaitez poser des placards ou des étagères, pas de problème. Mais évitez les aménagements extravagants ou encore les couleurs criardes qui pourraient « affecter l’habitabilité ou l’usage normal des lieux ». 

Une autorisation pour les gros travaux

Tout se complique quand il s’agit, par exemple, d’enlever un bidet, de remplacer une baignoire par une douche, d’abattre des cloisons ou même d’installer une porte blindée. L’autorisation du bailleur est, en effet, indispensable, car ce type de travaux modifie la structure et la configuration du logement.  L’article 7 de loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 vous oblige à demander une autorisation écrite à votre bailleur. À défaut, ce dernier peut, lorsque vous quitterez les lieux, exiger une remise en état à vos frais. Quoi qu’il arrive, a fortiori si vous ne le prévenez pas ou ne négociez rien, il ne sera pas tenu de vous rembourser ou de vous dédommager, y compris si vous avez apporté de la plus-value à l’habitation D’autre part, si votre logement est situé dans une copropriété et si les travaux touchent à la structure de l’édifice ou aux murs porteurs, aux parties communes ou à l’aspect extérieur du bâtiment, vous devrez impérativement obtenir l’accord de la copropriété, par un vote en assemblée générale.

La rénovation énergétique, c'est possible

Bonne nouvelle si vous envisagez des travaux de rénovation énergétique (isolation, économies d’énergie), vous avez droit à des aides. Et si vous remplissez les conditions, vous bénéficierez de la prime à la rénovation énergétique Et si vous êtes allocataire de la CAF, vous avez également droit au prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH) pour financer vos travaux de rénovation, d’amélioration (chauffage, sanitaire) et d’isolation thermique. Ce prêt peut atteindre 80 % des dépenses engagées dans la limite de 1 067,14 €, au taux de 1 %.  Enfin, si vous êtes retraité, vous pouvez prétendre à une aide de votre caisse de retraite pour financer des travaux d’amélioration ou d’adaptation de votre logement en cas de perte d’autonomie (aménagement des sanitaires, accessibilité du logement).

Les travaux d'adaptation aussi

L’adaptation du logement au handicap ou à la perte d’autonomie reste possible. Le locataire peut donc entreprendre ces travaux à ses frais – il faut prévenir le propriétaire par lettre recommandée – et procéder à la création, la suppression ou la modification de cloisons ou de portes. Cuisine, toilettes ou salle de bains sont aussi concernées, tout comme l’adaptation de l’installation électrique, des arrivées d’eau ou de gaz, des radiateurs. Sans oublier la transformation des systèmes de fermeture et d’ouverture (portes, fenêtres, volets). Les locataires en perte d’autonomie ou en situation de handicap ont droit, sous certaines conditions, à un crédit d’impôt qui s’élève à 25 % du montant des dépenses, plafonnées à 5 000 € pour une personne seule, et à 10 000 € pour un couple. À la fin du bail, le propriétaire ne peut pas exiger que le locataire remette le logement dans l’état.

Et à la sortie du logement ?

Le mieux est d’entretenir régulièrement son logement pour le restituer en bon état et conforme à l’état des lieux d’entrée. Une usure naturelle est cependant acceptée. En effet, vous n’êtes pas obligé de repeindre tous les murs s’ils ont légèrement terni. Idem pour les joints. Mais rebouchez les trous que vous avez percés, cela pourrait venir grappiller votre dépôt de garantie. Et quant aux dégradations dues à votre négligence, elles doivent bien sûr être réparées à vos frais, ou pourront justifier une retenue à 100% du dépôt de garantie par le propriétaire, voire des poursuites judiciaires si le montant des dégradations dépasse celui du dépôt de garantie.
Cet article vous a été utile ?

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Plus de conseils
A la une !
Image
deux jeunes femmes qui viennent d'emménager
Louer
Quand on met un logement en location, il y a tout un tas de choses auxquelles il faut penser. La caution en fait partie, ou l’acte de cautionnement comme on dit dans le milieu. Mais pourquoi préférer...
Image
Depuis février 2024 les banques examinent à nouveau des demandes de prêt refusées, dans le cadre du dispositif seconde chance
Louer
La vie avec chouchou est derrière vous. Il est temps d'aller de l'avant, mais si vous pouviez conserver ce qui fut le cocon familial, ce serait tout de même plus simple. Le pouvez-vous ? Tout dépend...
Image
Immeubles haussmanniens à Paris
Louer
Nos équipes data-science ont dressé le bilan du marché locatif français, en 2023. Et le résultat n’est pas vraiment reluisant : pénurie de biens à la location et hausse notoire des loyers sont à...