Il y a moins d’un an, tout le monde s’inquiétait du niveau de spéculation des meublés de tourisme parisiens, en vue des JO 2024. Aujourd’hui, face à une offre pléthorique de locations saisonnières dans la capitale, force est de constater que les prix sont en net recul à Paris et en Île-de-France…
L’érosion des prix a atteint 31 % en quatre mois !
Entre février 2024 et mai 2024, le tarif des locations saisonnières pendant la période des Jeux (du 26 juillet au 11 août) n’a cessé de baisser. En quatre mois, ils ont chuté de 31 %, selon Lycaon Immo, qui a enquêté pour Le Parisien. « Dans certains arrondissements, la baisse est drastique : -21 % dans le 10e arrondissement en l’espace d’un mois seulement, -19 % dans le 14e, -17 % dans le 6e et -16 % dans le 11e. »
Même dans les quartiers qui avaient résisté jusque-là, on note des baisses de prix. Dans l’hypercentre de Paris (1er arrondissement), la baisse de prix des meublés de tourisme atteint -5 %. C’est pourtant un excellent emplacement, avec le parc Rives de Seine qui fait partie des festivités de la compétition. Le 16e arrondissement, adresse cossue de la ville, affiche une baisse de -6 %. Le luxe ne s’en sort pas mieux, il y a beaucoup d’attentisme. « Chez Barnes, il y a beaucoup de demandes d’information, mais très peu de concrétisations pour le moment », explique un responsable de l’agence.
Gens de Confiance, qui publie des annonces de locations exclusives – uniquement sur recommandation – fait état de cette dégringolade inattendue des prix sur sa plateforme de réservation « dans le 3e arrondissement (-7 %), dans le 5e (-28 %) et dans le 6e (-11 %) entre janvier et mai. Dans tous les autres quartiers, les prix montent cependant, selon l’étude réalisée par Gens de Confiance (+ 231 % entre janvier et mai dans le 1er arrondissement, par exemple, ou encore +94 % dans le 8e) ».
Le saviez-vous ?
Du côté de l’hôtellerie, les réservations de chambres ne sont pas à leur maximum et stagnent. Environ 64 % des chambres d’hôtel sont réservées pendant les Jeux, selon MKG Consulting. De plus, les prix ont aussi fléchi, même si le coût de la chambre reste élevé à Paris : 452 euros, en moyenne.
L’Île-de-France n’échappe pas à la tendance
En Île-de-France, les tarifs des locations saisonnières s’inclinent également, mais moins brutalement : « -3 % à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine (92), -7 % à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis (93) et -5 % à Saint-Denis. ». Un mois plus tard, au 18 mai, Lycaon Immo révèle des tarifs de location qui poursuivent leur courbe descendante : à Saint-Ouen (-13 %, soit 456 euros/nuit en moyenne), Le Bourget-Drancy (-11 %, soit 273 euros/nuit) et Nanterre (-10 %, soit 455 euros/nuit).
Il est probable que la clientèle française attende le dernier moment pour réserver. Clément Eulry, directeur France et Belgique d'Airbnb, affirme qu’il reste des appartements à louer pour les JO sur la plateforme, notamment dans plusieurs quartiers stratégiques de la capitale.
Les propriétaires continuent de mettre leur bien à la location
Dans le même temps, le nombre de logements mis à la location à Paris continue d’exploser. Sur les plateformes de réservation en ligne comme Booking, Airbnb ou Abritel, on note des augmentations de + 36 % dans le 13e arrondissement et + 14 % pour Paris. « Jamais il n’y a eu autant de biens mis en location sur les plateformes dans les 1er, 2e, 3e, 9e et 10e arrondissements. Dans le 3e, le record s’établit à 3,58 % du parc proposé à la location de courte durée. Du jamais vu ! », selon Stéphane Daumillare de Lycaon Immo. Cette offre pléthorique de locations touristiques explique en grande partie les baisses de prix observées. Une aubaine pour les retardataires, qui vont enfin pouvoir se décider et concrétiser leur séjour dans la capitale, en prévoyant un budget un peu plus contenu que prévu sur l’hébergement. Affaire à suivre…
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