Emmanuel Chambat, président de la chambre Nord de la FNAIM, nous parle de la saisonnalité du marché immobilier.
Chaque année au retour des beaux jours, le marché immobilier enregistre un pic de transactions avec des acquéreurs plus nombreux. Alors, vaut-il mieux attendre le printemps pour vendre son logement ? Éléments de réponse avec Emmanuel Chambat, président de la chambre Nord de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM).
- L’immobilier est un marché saisonnier, avec une activité qui croît au printemps. Comment l’explique-t-on ?
La saisonnalité du marché immobilier est liée essentiellement à deux phénomènes : la période scolaire et les mutations professionnelles. Bien sûr, les choses évoluent depuis les années 2000 et les mutations interviennent désormais à tout moment dans l’année. La saisonnalité du marché s’est donc un peu diluée mais l’année scolaire reste un marqueur très fort. Les familles souhaitent que leur déménagement colle à la rentrée de septembre pour ne pas avoir à changer leurs enfants d’école en cours d’année. C’est pourquoi les projets de vente se font majoritairement entre juin et août.
- Et c’est aussi pourquoi on conseille aux propriétaires qui le peuvent de mettre leur logement en vente au début du printemps ?
En effet, il y a un laps de temps entre le moment où on met son bien en vente et le moment où on le vend. En démarrant son projet de vente fin mars-début avril, on le concrétise généralement à la fin de l’été.
- Des acquéreurs, il y en a pourtant toute l’année…
Bien sûr. Et un projet immobilier est souvent lié à un projet de vie (un mariage, une naissance, une mutation, une séparation…) alors on a envie de le réaliser au plus vite. Mais le printemps reste la meilleure saison pour présenter son bien. La lumière est plus belle et on sait que les acquéreurs sont particulièrement sensibles à la luminosité de leur futur logement. Si on a un extérieur, que ce soit un jardin ou un balcon, c’est également le moment idéal pour le mettre en valeur. Les plantes fleurissent à nouveau, les journées sont plus longues, et les futurs acheteurs parviennent davantage à se projeter. Et puis, c’est quand même plus agréable de déménager sous le soleil que sous la pluie.
- La saisonnalité du marché influe-t-elle sur les délais ou les prix de vente ?
On vient de vivre deux années exceptionnelles avec des fermetures d’agences, des protocoles sanitaires contraignants... La saisonnalité est donc un peu moins marquée, notamment du fait de l’effet de rattrapage : toutes ces transactions qui n’ont pas pu se faire auparavant et qui se font dès que possible, sans vraiment tenir compte d’une période particulière. On pourra vraiment tirer des conclusions dans un an. On constate néanmoins que chez les acquéreurs qui ont commencé leurs recherches en avril mais qui n’ont toujours rien trouvé en septembre, le processus de décision est plus rapide. Parce qu’ils ont une meilleure connaissance du marché, déjà, et aussi parce que leurs exigences se confrontent à la réalité. Ils ont compris que le mouton à cinq pattes qu’ils voulaient n’existe tout simplement pas et ils sont alors prêts à faire des concessions.
- Quels conseils donnez-vous aux vendeurs qui souhaitent vendre au printemps… et qui vont se confronter à une concurrence un peu rude ?
Avant de mettre son bien en vente, il faut s’assurer que celui-ci soit le plus possible exsangue de travaux et qu’il soit prêt à être habité tout de suite. Il doit aussi être affiché au juste prix grâce à une bonne estimation. C’est un point essentiel parce que dans ce cas, il trouvera acquéreur rapidement, quelle que soit la saison d’ailleurs. Il n’y a rien de pire qu’un bien qui ne se vend pas et qu’on retrouve dans toutes les annonces. Il est aussitôt décrédibilisé et perd de la valeur. Choisir le bon professionnel, qui vous accompagnera dans votre projet, vous permettra donc de bien préparer votre projet en amont.
La FNAIM est la première organisation professionnelle de l'immobilier en France et en Europe. Elle regroupe treize métiers de l'immobilier.
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