L’immobilier au cœur de la campagne présidentielle

Karin Scherhag
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Voici le premier volet de notre feuilleton consacré aux programmes en matière de logement des candidats à la présidentielle de 2022.
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Sommaire
Rénovation énergétique, encadrement des loyers, construction, fiscalité… Nous avons décortiqué les propositions des candidats déclarés à la présidentielle qui se sont déjà exprimés sur la question du logement. Découvrez dans ce premier volet les mesures qui pourraient impacter votre activité. 

Emmanuel Macron, La République en marche

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Crédit photo : Chesnot / Getty
Après des mois de suspense, Emmanuel Macron a officialisé le 3 mars ce que tout le monde savait déjà : au travers d'une "lettre aux Français", le président de la République a confirmé qu'il serait candidat à sa propre succession. Son programme pour le logement s’articule autour de plusieurs grands objectifs :
  • Construire plus de logements dans les zones tendues en définissant des secteurs où la construction de logements est une priorité absolue. L’État pourra en outre se porter opérateur d'intérêt dans des zones très tendues, c’est-à-dire qu’il sera commanditaire de ces constructions. 
  • Faciliter l'accès au logement pour les jeunes et les actifs en mobilité en incitant notamment les bailleurs sociaux à construire des logements jeunes sur le parc HLM. 
  • Maintenir la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), accélérer la production de logements sociaux et renforcer l'intermédiation locative (logements privés confiés en gestion à des associations) pour faciliter l’accès au logement des ménages les plus modestes. 
  • Rénover la moitié des passoires thermiques (soit 2,4 millions de logements) dès 2022.

Anne Hidalgo, Parti socialiste (PS)

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Crédit photo : Chesnot / Getty
Maire de Paris et candidate socialiste, Anne Hidalgo souhaite allouer une part importante des fonds du Plan de relance à la construction et à l’isolation des logements. Elle compte passer par les collectivités territoriales pour appliquer cette politique et promeut ainsi la décentralisation. Elle propose notamment la mise en place d'une « prime climat à la pierre » pour aider les ménages à réaliser des travaux d'économie d'énergie. Dans la même veine, elle souhaite que les copropriétaires aient la possibilité de faire réaliser les travaux de rénovation énergétique par un OFS (Organisme de foncier solidaire) avec un remboursement progressif par les occupants.  Anne Hidalgo a aussi affirmé sa volonté de faire bâtir des logements de qualité à des prix abordables, plus nombreux et moins verticaux. « La question écologique est cruciale mais on ne règlera pas le problème du mal-logement en arrêtant de construire », a-t-elle commenté.  Son programme pour le logement est protecteur pour les locataires avec des mesures fortes : généraliser l'encadrement des loyers dans toutes les zones tendues ; revaloriser les aides au logement ; accélérer l'augmentation des logements abordables avec un taux de 25% de logements sociaux.

Fabien Roussel, Parti communiste français 

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Image : France 3 Hauts-de-France
Le secrétaire national du Parti communiste français représentera son parti à l’élection. Chantre du « droit de se loger pour tous », il souhaite une augmentation du nombre de personnes éligibles au prêt à taux zéro et défend la construction de maisons individuelles, en opposition à l’actuelle ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. Fabien Roussel propose aussi une enveloppe de 10 milliards d’euros dépensée au cours du quinquennat pour une vaste rénovation énergétique des logements. Il remet aussi en cause les mesures visant à limiter l’artificialisation des sols car, indique-t-il, « c'est toute la France qui est une zone tendue aujourd’hui. », Le candidat communiste dénonce enfin « l’ubérisation des métiers du bâtiment » et compte faire en sorte que le secteur puisse donner de bonnes perspectives d’emploi aux jeunes. Il envisage une réforme des règles des appels d’offres afin que l’argent public bénéficie aux entreprises locales.

Yannick Jadot, Europe Écologie Les Verts (EELV)

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Image : France 2
Le candidat des Verts prévoit d’allouer un budget de 10 milliards d’euros à un plan d’investissement en faveur du bâtiment et évoque une « prise en charge globale des frais de rénovation des logements » pour les 1,7 million de foyers les plus pauvres. Yannick Jadot entend aussi favoriser les prêts à taux zéro et, à l’image de son parti, se pose en fervent promoteur des biomatériaux.  L’écologiste souhaite par ailleurs mener la rénovation de 800 000 logements sociaux mal isolés et table sur la construction de 700 000 nouveaux logements de ce type durant son quinquennat.  Son programme pour le logement ne s’arrête pas là : Yannick Jadot propose la mise en place d'une assurance loyers impayés obligatoire pour les bailleurs, la réfection de patrimoines anciens ou la transformation d’immobilier de bureaux en habitation et le transfert de compétence de délivrance des autorisations d’urbanisme à l’État.

Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise

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Crédit photo : Romain Perrocheau / Getty
Le candidat de la gauche radicale veut « construire au moins 200 000 logements sociaux par an de bonne qualité » pour répondre aux difficultés de certains Français à se loger. Il affirme aussi sa volonté de réhausser le quota de logements sociaux dans les villes à 30%. Il souhaite par ailleurs réquisitionner les logements vides et les surfaces constructibles.  Il propose aussi une aide à la pierre pour l’isolation thermique et la construction de logements publics. Côté fiscalité, il souhaite se montrer « plus exigeant » avec les plus aisés, notamment via le rétablissement de l’ISF et la création d’une taxe progressive pour imposer les hautes transactions immobilières.  En matière d’environnement, Jean-Luc Mélenchon envisage de rendre la rénovation des passoires thermiques obligatoire avant toute mise en location. Il espère aussi empêcher le droit de propriété privée de prévaloir sur la protection de l’eau, l’air, l’alimentation, le vivant, la santé, l’énergie…  Certaines propositions concernent directement les locataires : interdire les expulsions locatives sans relogement, mettre en place une garantie universelle des loyers, encadrer les loyers sur tout le territoire et imposer une baisse de ceux-ci dans les grandes villes. Le candidat de la France insoumise table enfin sur la construction de 15 000 logements universitaires.

Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière

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Crédit photo : Aurélien Meunier / Getty
La candidate d’extrême gauche souhaite que l’État assume directement la production de millions de logements sociaux de bonne qualité, en embauchant directement les travailleurs. Ces logements seront ensuite loués « à prix coûtant » aux classes populaires. Elle milite également pour la réquisition des logements et des bureaux vacants car, estime-t-elle, « sur les deux millions recensés, un certain nombre doit être habitable. Cela permettrait de répondre à l’urgence pour les sans-abris et les mal logés. » Considérant que l’encadrement des loyers n’est que trop peu respecté, Nathalie Arthaud envisage de créer des comités locaux afin que « la population puisse contrôler elle-même les loyers » et vérifier l’application concrète des mesures d’encadrement.

Valérie Pécresse, Soyons libres 

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Crédit photo : Chesnot / Getty
Investie par Les Républicains, Valérie Pécresse incarne le parti qu’elle a créé, Soyons Libres. Son vaste programme en faveur du logement comprend notamment : 
  • La régionalisation des politiques du logement pour construire plus et mieux en modulant l’offre de logements et les aides en fonction des particularités du territoire.
  • L’élargissement du prêt à taux zéro à l’ensemble du territoire.
  • La mise en place d'une fiscalité plus incitative pour transformer les bureaux en logements.
  • La viabilisation des friches afin de libérer du foncier.
  • La division par quatre du temps de jugement des recours contre les opérations immobilières afin que le jugement soit rendu en six mois.
  • La dématérialisation et la simplification des procédures liées à la construction.

Marine Le Pen, Rassemblement national (RN)

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Crédit photo : Chesnot / Getty
La candidate du RN souhaite appliquer la priorité nationale pour l’accès aux logements sociaux. Marine Le Pen entend aussi réserver une part de ces logements aux policiers. Elle souhaite également faciliter l'accueil des néo ruraux avec la vente de logements à bas prix en échange d'un engagement d’installation. Elle milite en outre pour la portabilité des prêts immobiliers ou transfert à l’acheteur.  Enfin, la candidate d’extrême droite égrène une série de mesures fiscales : exonération d'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, abattement de 300 000 € sur les droits de succession pour permettre aux héritiers de conserver le patrimoine immobilier familial et suppression de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). 

Eric Zemmour, Reconquête !

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Crédit photo : Chesnot / Getty
Le candidat d’extrême droite a peu évoqué les questions relatives au logement. Ces propositions se résument pour l’heure à celles-ci : pas de rétablissement de l'ISF et exonération de la résidence principale dans le calcul de l'IFI ; suppression des frais de notaires pour les moins de 25 ans ; même mesure pour les primo-accédants dans le cas d’un achat immobilier de 250 000 euros maximum.

Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France

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Crédit photo : Chesnot / Getty
Nicolas Dupont-Aignan lui non plus n’a pas été très loquace en matière de logement. Sa politique d'accession à la propriété prévoit l’élargissement du prêt à taux zéro, un contrat de location accession pour les logements sociaux et une garantie de l’État sur une partie de l’apport personnel.

Éclairage

Vingt-quatre candidats se sont déclarés pour la prochaine élection présidentielle, dont le premier tour est fixé au 10 avril 2022. Nous présentons ici les propositions de celles et ceux des qui ont déjà détaillé leur programme en matière de logement. Nous retrouverons donc dans un second volet Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), Antoine Waechter (Mouvement écologiste indépendant), Florian Philippot (Les Patriotes) et bien d’autres… À cette longue liste composant notre premier épisode, nous avons ajouté le président Emmanuel Macron, candidat pressenti à sa réélection. Il devrait s’exprimer dans les prochains jours. L’ancien ministre socialiste, Arnaud Montebourg, a retiré sa candidature le 19 janvier, après plus de quatre mois de campagne électorale. Le candidat de La Remontada de la France ne décollait pas dans les sondages. Il faudra néanmoins attendre le mois de mars pour connaître la liste définitive des présidentiables puisque c’est à cette date que les prétendants pourront déposer officiellement leur candidature. Leur principale difficulté ? Rassembler au moins 500 parrainages d’élus. 
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