Le 20 janvier prochain, Donald Trump prendra ses quartiers à la Maison Blanche, pour la seconde fois. Si les entreprises et les producteurs français s’inquiètent déjà de la très probable augmentation des droits de douane sur les produits exportés, les professionnels du luxe, eux, anticipent un impact positif pour l’immobilier de prestige français.
Le retour de Donald Trump : un signal positif pour les plus fortunés
Pour beaucoup d’investisseurs et de familles américaines fortunées, l’élection de Donald Trump signifie le retour des affaires florissantes. En effet, l’homme est connu pour ses politiques fiscales en faveur des « businessmen ». Pendant sa campagne, il a promis de « réduire les impôts et de ramener le taux d’imposition des bénéfices des entreprises de 21 % à 15 % » !
C’est un signal fort qui encourage l’investissement, sur le sol américain, et crée un climat favorable pour qui souhaite aussi investir à l’étranger. Et on le sait, les Américains sont férus d’immobilier français, notamment à Paris. Ils sont d’ailleurs les premiers acheteurs étrangers non-résidents à investir dans la capitale parisienne. Selon les Notaires du Grand Paris, ils auraient effectué 231 achats en 2023, soit « un quart des achats de résidences secondaires en Île-de-France, avec une transaction moyenne de 803 000 euros, bien au-dessus de la moyenne nationale de 364 093 euros ».
Le saviez-vous ?
Suite à l’élection de Donald Trump, les marchés financiers ont immédiatement réagi de façon positive : « Richemont a affiché une progression de 2,66 % à 127,45 euros, Kering était en hausse de 2,10 % à 235 euros, Hermès 1,9 % à 2 119 euros et LVMH et Swatch Group sont restés stables. » Quant au Bitcoin, il a explosé juste après les résultats : aujourd’hui, il vaut plus de 90 000 euros !
Les électeurs déçus de la côte Est pourraient bien investir en France
Pour une partie de la population américaine, le retour de Donald Trump est vécu comme un moment d’incertitude. Les habitants de l’État de New York, qui ont très majoritairement voté en faveur des démocrates, craignent une certaine instabilité du pays à venir, tant sur le plan interne qu’au niveau de la politique extérieure.
« La clientèle aisée apprécie la politique pro-business de Trump mais les démocrates, plus nombreux dans des villes comme New York, pourraient chercher à fuir un climat politique qui ne leur convient plus », observe Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes.
Une instabilité qui pourrait profiter au marché immobilier du luxe en France, si certaines fortunes finissent par investir dans des actifs immobiliers européens, dans un objectif de diversification par exemple. Les appartements typiques parisiens, les propriétés exclusives de la côte d’Azur ou encore les chalets alpins d’exception bénéficient généralement des faveurs de ces riches investisseurs américains.
Le saviez-vous ?
Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France – Monaco, remarque un retour progressif des transactions immobilières depuis l’annonce des résultats outre-Atlantique : « Comme c’est le cas pour les Français, les Américains hésitent toujours à acheter en période pré-électorale. Cette clientèle était pourtant présente en France depuis des mois et a effectué bon nombre de visites mais ces dossiers ne se sont pas concrétisés. Ce n’est que depuis une quinzaine de jours que les plus impatients franchissent le pas et que des promesses de vente sont à nouveau signées. »
Au bout du compte, c’est le taux d’intérêt qui primera !
En dépit du résultat des élections présidentielles, c’est le taux d’intérêt et la politique monétaire qui auront un véritable impact sur les décisions des Américains, généralement très pragmatiques.
La Fed (Réserve fédérale américaine), qui a commencé à infléchir ses taux directeurs en septembre dernier (50 points de base), devrait poursuivre dans cette voie car les pressions inflationnistes ne sont plus. Aussi, l’institution bénéficie d’un certain niveau d’indépendance vis-à-vis du pouvoir central. Toutefois, cette analyse n’est valable qu’à court terme et on peut déjà s’interroger sur les futurs rapports qu’entretiendront la Fed et Donald Trump, qui a déjà menacé de renverser Jerome Powel, l’actuel président.
De plus, nombreux sont les analystes considérant le programme économique de Trump comme inflationniste, bien que ce dernier ait promis à son électorat une baisse du niveau global des prix. Le retour de l’inflation, non-souhaitable, se solderait par une nouvelle hausse des taux d’intérêt. À suivre…
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