Hausse vertigineuse de la taxe foncière : + 33 % en 10 ans !

Stéphanie Marpinard
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Si les taux de crédit immobilier affichent enfin une baisse depuis quelques mois, c'est loin d’être le cas pour la taxe foncière. Selon le 18e rapport de l’Observatoire national des taxes foncières, publié par l’UNPI, elle a en effet bondi de 32,9 % entre 2013 et 2023. Décryptage.

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Avec une augmentation de 4,9% de plus qu'en 2023 en moyenne, l'addition a été salée pour les contribuables. @Getty Images
Avec une augmentation de 4,9 % de plus qu'en 2023, en moyenne, l'addition a été salée pour les contribuables. © Getty Images
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Des propriétaires sous pression fiscale continue 

Avec une nouvelle hausse significative de la taxe foncière en 2024, la pression fiscale sur les propriétaires immobiliers continue de s’accentuer en France. Le montant moyen de la taxe foncière payée par les propriétaires a en effet bondi de +20 % en moyenne en France entre 2018 et 2023, et de +32,9 % depuis 2013.

Il convient de noter que cette hausse de la taxe foncière est quatre fois plus importante que celle des loyers, qui n'ont progressé que de +7,7 % sur la même période, selon l’indice de référence des loyers de l’Insee. Elle est donc largement supérieure aux 19 % d’inflation.

Avec une augmentation de 4,9 % de plus qu'en 2023, en moyenne, dans les 200 plus grandes villes de France, l'addition a donc été salée cette année encore pour les contribuables, qui ont dû s'acquitter de leur taxe foncière le 20 octobre dernier. Pour la première fois, le taux moyen de cet impôt dépasse même les 40 % : il atteint 40,36 %. 

Au-delà de la hausse des taux de la taxe foncière elle-même, la pression fiscale des propriétaires s’est également accrue du fait de la multiplication des taxes additionnelles. Parmi elles, on peut citer la taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), désormais prélevée dans trois quarts des communes, ou encore la taxe spéciale d’équipement.

Comment expliquer une telle hausse ?

Si cette envolée est liée à la suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales, qui a poussé beaucoup de communes à augmenter les prélèvements de taxes foncières, elle est également due à la hausse des valeurs locatives, qui sert de base au calcul de la taxe foncière.

À noter que la valeur locative correspond au niveau de loyer annuel théorique, si un bien était loué. Son montant est revalorisé chaque année pour suivre l'inflation.

Le montant de la taxe foncière est calculé, en multipliant la base imposable du bien (valeur locative cadastrale) par les taux d’imposition applicables et décidés par chaque commune ou collectivité.

Une disparité selon les zones géographiques

Si la hausse de la taxe foncière s’est généralisée partout en France, les grandes métropoles affichent quelques records. À Paris, la taxe foncière a ainsi explosé de +83 % entre 2013 et 2023. Strasbourg enregistre quant à elle une augmentation de 52 % sur la même période, tandis que Nice subit une hausse spectaculaire de 21,7 % pour la seule année 2024. 

À l’opposé, certaines villes ont connu des augmentations nettement plus modérées au cours de ces dix dernières années. Par exemple, Caen n’a vu sa taxe foncière progresser que de +17,2 %, tandis que Le Havre et Amiens ont toutes deux enregistré une hausse de 19,9 % sur la même période.

C’est Popolasca, une commune d'une quarantaine d'habitants située en Haute-Corse, qui détient la palme, avec une hausse de 202 % du montant de sa taxe foncière au cours de la dernière décennie.

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