Le secteur du neuf a retrouvé son niveau de 2019... mais ce sursaut est à relativiser. On vous explique pourquoi.
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Un nombre de chantiers et d’autorisations de construire à la hausse : sur le papier, le secteur du neuf retrouve son niveau d’activité d’avant le début de la crise sanitaire. Ce sursaut est toutefois à relativiser. Voilà pourquoi.
Le secteur du neuf retrouve le sourire. Après une année 2020 difficile, durant laquelle nombre de chantiers n’ont pas pu démarrer à cause de l’épidémie de coronavirus, 2021 a enregistré un regain d’activité. Entre décembre 2020 et novembre 2021, 391 800 logements ont commencé à sortir de terre, selon les données du ministère de la Transition écologique. Soit 38 100 de plus (+10,8%) qu’au cours des douze mois précédents. Mieux encore, 470 000 biens ont été autorisés à la construction, soit 70 200 de plus qu’en 2020 (+17,5%). De quoi, pour la Fédération Française du Bâtiment (FFB), y voir un signe encourageant pour 2022.
D’après ses calculs, le nombre de logements neufs produits cette année devrait ainsi augmenter de 7,3%. Si tel est le cas, le volume de nouvelles constructions dépasserait alors son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,1%).
Le hic ? Si reprise de la production de logements il y a, celle-ci semble être en trompe-l’œil. En effet, les deux périodes étudiées (décembre 2019-novembre 2020 par rapport à décembre 2020-novembre 2021) ne sont pas comparables au regard des événements exceptionnels qui ont frappé la première (en particulier les confinements successifs qui ont mis à l’arrêt le secteur du bâtiment pendant plusieurs mois et stoppé net la délivrance des permis de construire). Ce sursaut est donc bien à relativiser.
Un déficit de construction depuis 2017
En comparant les chiffres des douze derniers mois avec ceux enregistrés durant l’année précédant le premier confinement (mars 2019-février 2020), la hausse du nombre de permis accordés ainsi que celle des logements mis en chantier retombent respectivement à 2,4% et 1%. Loin donc des artificiels niveaux records de 2021. De son côté, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) constate que cette “pseudo-reprise” ne permet surtout pas de gommer le déficit de permis de construire qui touche la France depuis 2017. Concrètement, même en légère augmentation, le volume des autorisations de construction reste bien en-deçà de ses niveaux d’il y a cinq ans.Quant à imaginer que ce petit rebond de la production puisse faire baisser les prix de vente du neuf en 2022, rien n’est moins sûr. Car, l’offre reste encore limitée par rapport à la demande. Sans compter que « les tensions actuelles sur les matières premières et l’approvisionnement des chantiers, la hausse des prix des matériaux et de l’énergie sont autant de facteurs qui contribuent à l’inflation des prix du neuf et à l’insuffisance chronique de la production de nouveaux logements par rapport aux besoins », observe Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier. Tout comme le coût de plus en plus élevé des terrains constructibles.
À l’heure actuelle, la tendance est même à l’augmentation. Entre novembre 2020 et novembre 2021, les tarifs du neuf ont progressé de 5,7% dans les villes de l’Hexagone de plus de 45 000 habitants. Le prix d’un appartement neuf s’élève désormais à 5 195 €/m2 en moyenne.
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