Quelle place pour le logement dans le gouvernement Borne ?

Karin Scherhag
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Premier poste de dépenses des Français, le logement est aussi l'un des grands oubliés du gouvernement Borne, dont la composition a été dévoilée le 20 mai.
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logement et Borne meilleurs agents
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Pas de ministère du Logement, ni de ministre délégué. L’annonce de la composition du nouveau gouvernement a provoqué un tollé chez les professionnels du secteur. Et de vives réactions dans les milieux politique et associatif. Un secrétaire d’État chargé du logement devrait être nommé après les législatives, a annoncé l’Elysée le 23 mai.  Premier poste de dépenses des Français, le logement est relégué sur les bancs des oubliés du gouvernement Borne, aux côtés du tourisme et des transports notamment. Déroulée sur le perron de l’Elysée le 20 mai, la composition du nouveau gouvernement ne comprend en effet ni ministre du Logement, ni ministre délégué. Un secrétaire d’État peut-être ? Pas pour le moment.
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Alain Duffoux, président du Syndicat national des professionnels de l'immobilier.

Le logement “à la rue”

Pour les professionnels de l’immobilier et du bâtiment qui espéraient enfin un ministre de plein exercice, c’est la douche froide. Et sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas faites attendre. « Le gouvernement Borne laisse le logement dans la rue », a tweeté Alain Duffoux, le président du Syndicat national des professionnels de l'immobilier (SNPI). Emmanuelle Cosse, ex-ministre du Logement (2016-2017) et présidente de l'Union sociale pour l'habitat, n’a pas non plus tardé à réagir, estimant que "la composition de ce premier gouvernement montre que le logement n’est pas pris en considération à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux qu’il porte". Selon les fédérations d'agents immobiliers et de professionnels de la gestion locative, Fnaim, Unis et Plurience : “Le pouvoir d'achat est une préoccupation centrale et partagée, comme la transition écologique. Le logement est indéniablement au cœur de ces enjeux", soulignent-elles. 
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Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
Trois jours après la distribution officielle des ministères, l’Elysée a assuré que le logement figurerait dans le portefeuille de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin. Il devrait être ensuite piloté par un(e) secrétaire d’État qui sera nommé(e) après les élections législatives des 12 et 19 juin. Un choix qui peut sembler cohérent avec la volonté du président Macron d’amplifier la rénovation thermique de l’habitat, mais aussi de décentraliser la production de logements.  Il n’en reste pas moins que le signal envoyé aux professionnels du secteur est très négatif. Et ce d’autant plus que les différentes fédérations s’étaient réunies avant l’élection présidentielle pour mettre à disposition du futur gouvernement un “agenda logement 2022”, composé de différentes propositions de réformes en matière d’aménagement du territoire, d’accompagnement de l’investissement locatif et de rénovation énergétique. “Nous avons une vision commune et un sentiment : nous devons agir très vite, dès le lendemain de cette élection”, commentait alors Jean-Marc Torrollion, le président de la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim).

Rénovation énergétique : ça coince avec les professionnels du logement

Les professionnels du logement attendent du nouveau gouvernement qu’il révise ses ambitions en termes de rénovation énergétique. “L’urgence écologique est indéniable et nous n’en contestons ni les chiffres, ni les enjeux. Mais le calendrier induit une accélération trop brutale”, indique Jean-Marc Torrollion. La loi Climat et résilience adoptée l’été dernier vise en effet l’interdiction progressive de location des passoires thermiques, ces logements classés G, F puis E à l’horizon 2034. Or, selon les organisations professionnelles, ce calendrier a été établi sans aucune certitude sur la réalité du parc et le nombre de logements impactés. Le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) étant plus précis, le nombre de passoires thermiques en France devrait exploser : de 4,8 millions annoncées par le ministère de la Transition écologique à 8 ou 9 millions selon la Fnaim. Le message des professionnels du logement sera-t-il porté à l’Elysée ? Réponse après les législatives…
Photo d'Élisabeth Borne : DPA / Photononstop.

Logement : le programme du président Macron

Réélu le 24 avril dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait détaillé un ambitieux programme pour le logement. En voici les principaux axes :
  • Construire plus de logements dans les zones tendues ;
  • Faciliter l’accès au logement pour les jeunes et les actifs en mobilité ;
  • Accroître les solutions de logement pour les ménages aux ressources modestes ;
  • Accélérer la transition environnementale avec la rénovation des logements.
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