Prêt immobilier : les taux vont continuer à augmenter

Karin Scherhag
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Les taux d'emprunt sur vingt ans ont augmenté de 0,5 point depuis le début de l'année. Et ce n'est pas fini. Un coup dur pour les acheteurs.
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hausse des taux meilleurs agents
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Après trois années de baisse record, les taux d’intérêt remontent graduellement. Selon les experts, ils devraient atteindre 1,75% d’ici la fin de l’année. Quelles conséquences pour les ménages qui souhaitent contracter un prêt immobilier ? On fait le point.  Doucement mais sûrement. Depuis le début de l’année, les taux d’emprunt remontent de manière continue chaque mois. Selon l’Observatoire du Crédit Logement, les taux moyens (toutes durées confondues) sont passés de 1,06% en décembre, à 1,09% en février… pour atteindre 1,22% en avril. La hausse des taux d’intérêt s’accélère et ne devrait pas s’arrêter de si tôt.  Si l’Observatoire du Crédit Logement tablait jusque-là sur un taux moyen établi à 1,30% d’ici la fin de l’année, les experts ont revu leurs calculs et évoquent désormais un taux moyen à 1,75% en décembre 2022.  Pour un emprunt sur vingt ans, comptez désormais sur un taux à 1,45%, hors assurance emprunteur, ce qui correspond à une hausse d’environ 0,5 point depuis décembre. Certes, on est encore loin des 5% de 2008. Mais les quatre derniers mois ont suffi à balayer trois années de baisse historique (sur vingt ans, les taux de crédit moyens étaient de 1,40% en 2019). 

Les ménages ont déjà perdu 5m2 de pouvoir d’achat immobilier 

Et pour les futurs acquéreurs, c’est un coup dur. Chaque augmentation de 0,1 point entraîne en effet mathématiquement une perte de pouvoir d’achat immobilier d’un mètre carré, indiquent les équipes scientifiques de Meilleurs Agents. Depuis le début de l’année, les acheteurs ont donc déjà perdu 5 m2, soit l’équivalent d’une salle de bain !  Les ménages les plus fragiles et les primo-accédants qui arrivent sur le marché immobilier sans apport risquent quant à eux de se voir carrément refuser l’accès au crédit. Déjà, les règles d’emprunt édictées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) imposaient aux banques de resserrer la vis dès le 1er janvier 2022 : taux d’endettement maximal à 35 %, limitation à 25 ans de la durée des prêts immobiliers… Résultat, en janvier et février derniers, le nombre de prêts accordés a commencé à baisser (-1,5%). 
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Barbara Castillo Rico, Responsable des études économiques chez Meilleurs Agents
Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents
Tous ceux qui avaient établi leur budget en février avec des taux d’intérêt inférieurs de 0,5 point doivent prendre le temps de le reboucler avec leur banquier afin d’éviter des déconvenues.
Dans un contexte économique déjà plombé (inflation à 4,8% en avril en France, flambée des prix de l’énergie et des matériaux), cette hausse des taux d’intérêt contribue à créer de l’attentisme sur un marché immobilier déjà anormalement atone ce printemps. Cela devrait aussi mécaniquement entraîner une baisse des prix immobiliers dans les zones les plus chères, où les acheteurs s’endettent déjà de façon maximale.

Pourquoi les taux des prêts immobiliers augmentent ? 

On l’a dit, le contexte économique est dégradé et la guerre en Ukraine ajoute aux inquiétudes des hautes instances financières. De fait, les taux d’intérêt des emprunts de l’État français à dix ans (les obligations assimilables du Trésor, OAT) ont augmenté pour atteindre environ 1% alors qu’ils étaient négatifs à l’été 2021. Et comme ces OAT servent de référence aux banques pour fixer les taux de crédit immobilier, cette hausse se répercute directement sur les ménages.
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