Immobilier : à Paris, les prix repassent sous la barre des 10 000 €/m2
On y est. Après des mois d’une interminable dégringolade, les prix immobiliers parisiens s’affichent en moyenne à 9 944 €/m2 au 1er septembre. Et si ce n'était qu'un début ?
À Paris, les prix immobiliers ont chuté de 4,5% en un an
Le cap est symbolique. Mais en dit long sur l’état du marché immobilier français. Voilà des mois que les prix immobiliers parisiens flirtaient avec le seuil des 10 000 €/m2. Souvenez-vous, au début de l’été Paris s’accrochait encore à un mince filet de sécurité en affichant, au 1er juillet, 10 072 €/m2.
Les vacances auront eu raison du marché le plus cher de France : au 1er septembre, l’immobilier dans la capitale se négocie à 9 944 €/m2* en moyenne, selon les indices dévoilés par Meilleurs Agents. Un nouveau recul des prix (-0,2% en un mois) qui s'inscrit dans une longue lignée. En un an, les prix parisiens ont chuté de 4,5%. Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents, évoque même “la plus forte baisse du siècle”.
À titre de comparaison, les prix immobiliers français n’ont reculé que de 0,4% en moyenne sur les douze derniers mois. Les dix plus grandes villes de France, hors Paris, affichent quant à elles -1,1%.
À l’Est (parisien), rien ne va plus
Alors bien sûr, ceci est une moyenne. Si on sort la loupe pour regarder tout cela de plus près, on s’aperçoit que certains quartiers parisiens parviennent encore à tirer leur épingle du jeu. Le centre de la capitale affiche des prix encore supérieurs à 10 000 €/m2, quand l’Ouest tourne autour de ce seuil.
À l’Est en revanche, rien ne va plus. En trois ans, les baisses de prix y atteignent presque 15%. C’est le cas par exemple à la Chapelle et à la Goutte d’Or (18e) ou à Pont de Flandres (19e) qui accusent des baisses de 14,6% depuis juillet 2020. Charonne (20e) et l’hôpital Saint-Louis (10e) voient également leurs prix baisser : -14,2% et -13,4%. “Il est intéressant de constater que ce sont aussi les quartiers où les prix avaient le plus augmenter ces dernières années”, souligne encore Thomas Lefebvre.
Entre février 2015 et septembre 2020, Meilleurs Agents avait en effet enregistré dans ces quartiers des hausses d’environ 40%. Et même de 45,9% à Charonne !
Bordeaux et Lyon, les flops de l’année 2023
Malgré sa longue dégringolade, ce n’est pas Paris qui enregistre la plus forte baisse de prix depuis un an. La capitale se fait souffler ce triste record par Bordeaux et Lyon. Sur la même période, ces deux villes affichent respectivement -8,6% et -8,1%. Les anciennes locomotives du marché immobilier français sont en panne sèche depuis le début de l’année. Nantes (-5,2% en un an), Rennes (-3,9%), Montpellier (-3,1%) et, dans une moindre mesure, Strasbourg (-0,3%) calent à leur tour.
De l’autre côté du spectre, Lille et Toulouse s’accrochent (+0,7% chacune) quand Marseille amorce une phase d’atterrissage (+2,2%). Complètement à contre-courant, Nice s’envole. Littéralement. Après une hausse de 6,5% entre septembre 2021 et septembre 2022, les prix immobiliers niçois bondissent encore de 7,9% sur les douze derniers mois. La raison ? Le marché de la capitale de la Riviera française est principalement porté par des secundo-accédants, moins dépendants au crédit. Et dans le contexte actuel, ça aide.
*Prix immobiliers Meilleurs Agents au 1er septembre 2023.
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