130m² au 5 bis, rue de Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris. La maison de Serge Gainsbourg, intacte depuis la mort de l'artiste en 1991, se transforme en musée. Pour 25 euros, les fans peuvent y passer 30 minutes seuls dans l’antre de la star. Mais combien faudrait-il débourser pour vivre dans le célèbre hôtel particulier de Gainsbourg ? On a fait l'estimation.
Fermée en 1991, la maison de Gainsbourg est restée intacte
C’est une adresse culte du quartier chic de Saint-Germain-des-Prés (7e arrondissement de Paris). Un temple. Un lieu de recueillement qui figure dans tous les guides touristiques de la capitale. Mais qu’on repère sans mal à ses tags et ses graffitis hauts en couleurs, qui ornaient déjà la façade du vivant de Serge Gainsbourg. "Voilà, c'est chez moi. Je ne sais pas ce que c'est : un sitting-room, une salle de musique, un bordel, un musée...", disait l'artiste en parlant de ce cocon de 130 m² qu’il dévoilait parfois aux journalistes. Et à quelques intimes (Jean-Paul Belmondo ou Karl Lagerfeld notamment) dont les visites se faisaient aussi rares que discrètes.
La demeure de Serge Gainsbourg n’a pas bougé depuis sa mort en 1991. Il y a bien eu plusieurs tentatives d'effraction, et même un début d’incendie. Pourtant, tout est là. Intact. Figé dans le temps. Jusqu’au Zippo ou aux mégots de Gitanes que l’homme à la tête de chou fumait à la chaîne et qui trônent encore dans les cendriers du salon. "C'est un cas unique de sanctuarisation. Quand on est rentrés là-dedans pour commencer à travailler, il y a trois ans, on avait le sentiment de rentrer dans le tombeau du pharaon", confie Sébastien Merlet, commissaire scientifique de la Maison Gainsbourg.
Un voyage dans l’intimité de Serge Gainsbourg
Transformé en musée*, L’Hôtel Particulier chanté en 1971 sur l’album Histoire de Melody Nelson a ouvert ses portes ce mercredi 20 septembre. Et a été pris d’assaut par des fans de toutes les générations. La visite, intimiste, se fait en une demi-heure et deux par deux. Gainsbourg était collectionneur, l'espace est exigu. Objets précieux, personnels, Repetto blanches, portrait de Brigitte Bardot illuminant le salon, bibliothèque iconique. On pénètre dans l’antre de l’artiste pour un voyage empli d’émotion, accompagné tout du long par la voix de sa fille, Charlotte. Une scénographie fidèle à Gainsbourg.
Cette maison symbole d'une époque de liberté et d'excès a abrité les amours de Serge avec Jane Birkin d’abord, puis avec Bambou. Charlotte, Kate et Lulu y ont vécu enfants. C’est aussi dans ce lieu propice à la création que Gainsbourg a écrit et composé ses plus grands titres.
Le 5 bis, rue de Verneil estimé à plus de 2,3 millions d’euros
Anciennes écuries d’un hôtel particulier, le 5 bis, rue de Verneuil a été acquis en 1967. Si l’on ne sait pas combien l’artiste avait déboursé alors, on s’est amusé à estimer le prix immobilier actuel de la maison. Selon l’équipe data-science de Meilleurs Agents, on frôle désormais les 18 000 €/m² pour atteindre la coquette somme de 2 321 700 €. Soit un bond de 22,7% en dix ans !
Si la portée symbolique de cette maison reste inestimable, ses caractéristiques et son balcon-terrasse s’ouvrant sur la rue de Verneuil la placent dans la fourchette haute du 7e arrondissement parisien, dont le prix immobilier moyen s’élève à 14 422 €/m²**.
Bien sûr, la valorisation de la pierre ne reflète en rien la portée culturelle de cette demeure. Encore moins l’attachement affectif de Charlotte Gainsbourg et des fans de l’artiste, qui lui restent fidèles plus de 30 ans après sa mort.
*Les visites sont complètes jusqu'en janvier 2024. Comptez 25 euros pour découvrir la maison et le musée. **Prix immobiliers Meilleurs Agents au 1er septembre 2023.
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