Tout comme notre moral reprend des couleurs au fil des jours qui s’allongent, le marché immobilier se tient sur les starting-blocks pour une reprise printanière. Dans cette attente, le mois de février est à l’image du mois de janvier : calme, mais toujours sur la bonne voie. Décryptage.

Vers une stabilisation des prix
Après deux années de crise immobilière, le bout du tunnel semble plus que jamais à portée de vue, selon nos équipes data-scientists de Meilleurs Agents. Et pour cause : l’heure est à la stabilité. Après un mois de janvier calme, mais remarquable, le marché immobilier a continué en février sa transition vers le printemps. En effet, les prix n’ont pas bougé au niveau national au cours des trente derniers jours. Une bonne nouvelle, qui contraste avec les mois de février des deux dernières années, marqués par des baisses des prix. Preuve en est, une nouvelle fois, que le pire est bien derrière nous.
Autre signal positif : cinq des dix plus grandes villes de France – en dehors de la capitale – s’affichent dans le vert ce mois-ci. Une raison supplémentaire de se montrer optimiste, car elles avaient toutes sans exception vu leurs prix reculer ou stagner l’année dernière, à la même époque.
À noter tout de même que Nantes fait office de mauvaise élève : c’est en effet la seule grande métropole de l’Hexagone qui a continué à s’enfoncer, avec une baisse de ses prix de 1,3 % depuis le début de l’année, et même de 5,9 % depuis un an.

Les délais de vente s’allongent
Seul ombre à ce tableau empli d’optimisme : le mois de février a été marqué par un allongement des délais de vente. Il faut désormais compter en moyenne 83 jours pour qu’un bien soit vendu en France, soit 11 jours de plus qu’il y a un an, et force est de constater qu’aucun segment du marché n’est épargné, même si toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne.
À Bordeaux et Marseille, par exemple, l’accroissement des délais de vente ne se fait que légèrement sentir, avec des hausses respectives de 3 et 5 jours en un an. En revanche, il faut compter une semaine de plus qu’en février 2024 pour mener à bien une transaction à Nice, et jusqu’à 11 jours à Strasbourg et 16 jours à Nantes. Quant à Lille et Rennes, elles voient littéralement ces délais exploser depuis un an, avec 21 jours supplémentaires. À l’inverse, Toulouse les a vus reculer de 17 jours.
C’est d’ailleurs dans la ville Rose que les biens à la vente trouvent le plus rapidement preneur, avec seulement 67 jours pour concrétiser une vente. Quant à Paris, elle occupe désormais la troisième place des villes du Top 11 où il est possible de vendre le plus rapidement, avec 76 jours. Depuis le 1er décembre, les délais de transaction y ont ainsi perdu trois jours. La raison ? La reprise saisonnière du marché y est traditionnellement plus précoce qu’ailleurs.
De manière plus générale, cette tendance à l’allongement des délais de vente peut également s’expliquer par l’attentisme des vendeurs, nourri par l’éventualité d’un retour des acquéreurs au printemps. Ils sont ainsi moins enclins à baisser leurs prix et préfèrent patienter, dans l’espoir de bénéficier de meilleures offres d’achat dans les semaines à venir.

Moins de négociation et des marges réduites
Si la tendance à la négociation est toujours de mise, elle commence toutefois à marquer le pas. Alors que le pourcentage de biens bénéficiant d’un rabais entre le moment de leur mise en vente et celui de leur achat avait augmenté de 6 % en 2023 dans les communes du Top 50, il n’y a progressé que de 3 % en 2024. Même constat dans les villes du Top 10 : après avoir enregistré une hausse de 5 points en 2023, le pourcentage de biens négociés n’a grimpé que de 1 point en 2024. À Paris, ce taux a même reculé : il est passé à 75 % au 1er janvier 2025 contre 81 % il y a un an.
Malgré tout, la part de biens négociés reste particulièrement élevée en France. 77 % des logements vendus à l’heure actuelle font l’objet d’une baisse de prix, après discussions entre acheteurs et vendeurs, contre 66 % fin 2020.
Quant à la marge de négociation pour les biens négociés, c’est-à-dire le pourcentage de baisse moyenne acceptée par les vendeurs, elle diminue également dans l’ensemble de l’Hexagone : elles est passée à -4.4 % en moyenne contre -5.2 % en janvier 2024.
À Paris, le taux de négociation s'élève désormais à -3,1 %, alors qu'il atteignait les -3,6 % en début d’année 2024 et les -3,8 % en août 2023.


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