Énergie : à quoi s'attendre pour cet hiver 2023 ?

Les déclarations des énergéticiens français sont claires. Avec la relance du parc nucléaire, on devrait passer l’hiver sans encombre. Tous se montrent plutôt optimistes. « Nous pouvons être très confiants sur les conditions de passage de l’hiver car les prévisions de production d'électricité, tant nucléaire qu'hydroélectrique, sont à un bon niveau et meilleures que l'année précédente. Et car les Français continuent leurs efforts de sobriété », confie Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis.

Du côté du fournisseur EDF, même son de cloche. La production nucléaire de son parc fonctionne à un bon rythme : « elle a atteint 206,1 TWh fin août, en hausse de 15,1 TWh par rapport à l'an dernier sur la même période, soit une hausse de 7,9 % », peut--on lire sur son site. Il faut tout de même rappeler que l’hiver dernier, la production du parc nucléaire français était tombée à son plus bas niveau depuis 30 ans.

Malgré ces projections rassurantes, le gouvernement appelle les Français à maintenir leurs efforts de sobriété énergétique en poursuivant la rénovation énergétique du parc immobilier et en continuant les bons gestes comme le chauffage à 19 degrés. L’an dernier, le plan de sobriété énergétique aurait permis d’abaisser la consommation d’énergie de 12 % sur tout le territoire, selon le ministère de la Transition énergétique.  

Si le nucléaire représente environ 40 % du mix énergétique français (énergie primaire), il ne faut pas oublier les énergies renouvelables qui font aussi partie de l’équation. Cette année, Enedis affirme avoir augmenté ses capacités de production éolienne et solaire. En ce qui concerne le solaire, plus de 100 000 installations ont été raccordées… Et ça ne va pas s’arrêter là puisqu’à l’horizon 2035, les objectifs de la France entendent tripler les énergies renouvelables et réduire d’un tiers la consommation d’énergie.

Si la production énergétique semble au beau fixe cette année, qu’en est-il du côté des tarifs de l’électricité et du gaz ? Faut-il s’attendre à des hausses de prix, dans les mois qui viennent ?

Alors qu’on a assisté début octobre à la hausse du prix du gaz naturel (+27 %) , la question du prix pendant l’hiver est sur toutes les lèvres, d’autant que le bouclier tarifaire disparaîtra complètement au 1^er janvier 2025. Il limitait la hausse des tarifs à 15 %.

Selon la ministre de la Transition énergétique : « Il ne peut pas y avoir de nouvelle hausse de l’électricité avant le 1^er février prochain et pour le moment le gouvernement prend à sa charge environ 40 % de l’électricité des ménages ». Il faut toutefois noter la récente hausse de 10 % des tarifs réglementés de l’électricité (le 1^er aout dernier). Selon les calculs de l’UFC-Que Choisir « la hausse sera  de près de 40 euros par mois en moyenne pour un ménage chauffé à l’électricité et de l’ordre de 80 euros par mois pour un ménage habitant dans une passoire thermique. »

Concernant le gaz, les stocks français sont pour l’heure remplis à 97 %, ce qui correspond à trois ou quatre mois de gaz. Si les prix du gaz demeurent élevés, il n’y a pour le moment aucune raison de penser qu’ils augmenteront bientôt.

Pour cet hiver, les prévisions en termes de production d’énergie en France sont optimistes. Du côté des tarifs, on ne tire pas la sonnette d’alarme. Cependant, tous les regards seront braqués sur les prix de l’électricité, en espérant que les factures restent aussi sobres que les foyers français !