Baromètre Meilleurs Agents au 1er février 2013 - Immobilier francilien : un marché rétréci mais plus sain
Meilleurs Agents publie la 45ème édition de son baromètre mensuel des prix de l’immobilier résidentiel à Paris et en Île-de-France. "En ce début d’année, le marché immobilier francilien renoue avec la vérité des prix et retrouve une meilleure fluidité grâce à la quasi disparition des vendeurs « opportunistes » aux prétentions irréalistes," déclare Sébastien de Lafond, Président et fondateur de MeilleursAgents.com. "Les volumes de transactions sont faibles et resteront bas toute l’année car il y a moins de vendeurs et moins d’acheteurs décidés et solvables. Les vendeurs, et en particulier ceux qui sont contraints de vendre vite après avoir espéré une embellie en 2012, ont enfin changé d’état d’esprit. Ils adoptent un réalisme pragmatique et proposent des prix plus ajustés aux qualités objectives de leur bien. Les acheteurs bénéficient de conditions incroyablement favorables après une hausse sensible de leur pouvoir d’achat1. Les taux réels hors inflation sont autour de 1% et on ne devrait plus craindre d’initiatives fiscales hasardeuses (sous peine de voir le marché rétrécir encore !). Dans ces conditions, les prix s’ajustent mécaniquement sans s’effondrer et reflètent progressivement la réalité composite du marché. Les vendeurs réalistes peuvent conclure rapidement et les acheteurs doivent estimer chaque bien selon ses qualités propres et sa localisation pour proposer des prix cohérents sans attendre de fortes baisses qui ne seraient que le résultat d’une hausse des taux signe d’une diminution de leur pouvoir d’achat. Ainsi, les indices moyens devraient baisser plus qu’en 2012 mais sans décrocher en 2013. Après l’incompréhension totale entre acheteurs et vendeurs de 2012, la bonne nouvelle est que 2013 sera une année plus saine, sur un marché certes réduit en volumes (500 à 600 000 transactions dans l’ancien en France) mais relativement fluide. La mauvaise nouvelle est pour les professionnels de l’immobilier les plus fragiles, mais également pour l’État et les collectivités locales dont les ressources tirées des transactions immobilières vont encore diminuer," conclut-il.
- 2013 débute comme 2012 par une légère baisse des prix à Paris et pourtant la dynamique du marché est très différente d’il y a un an.
- Seuls les vendeurs « forcés » de vendre sont présents ; la quasi-totalité des vendeurs « opportunistes » a disparu du marché.
- Les vendeurs, moins nombreux, ajustent leurs prétentions à la nouvelle dynamique du marché.
- Le désir de pierre est toujours fort mais beaucoup d’acheteurs restent en embuscade espérant encore une forte baisse des prix qui a peu de chances d’arriver car les taux restent bas et l’offre faible.
- Pourtant, le pouvoir d’achat immobilier a déjà augmenté de plus de 13% à Paris et en Île-de-France en 2012 grâce à la baisse des taux, la stabilité des prix et la légère hausse des revenus.
- Insensiblement, vendeurs et acheteurs se rapprochent dans un marché rétréci en volumes et où la vérité des prix doit plus que jamais s’apprécier au cas par cas.
- L'État, les collectivités locales et les professionnels de l’immobilier les plus fragiles vont souffrir d’une baisse sensible de leurs revenus tout au long de l’année.
Une baisse des prix limitée
En janvier, les prix ont baissé en moyenne de -0,3% à Paris intra-muros. Les prix des petites surfaces (1 et 2 pièces) ont résisté à +0,2%. La pierre reste une valeur refuge recherchée malgré des rendements faibles voire négatifs, les prix des petites surfaces étant d’abord soutenus par une offre trop faible. En revanche, les grandes surfaces (3 pièces et plus) ont vu leurs prix baisser de -1,1% à Paris. En banlieue, les prix sont orientés à la baisse. Avec -1,4% en un mois, les-Hauts-de-Seine (92) semblent avoir perdu de leur attractivité. Il y a fort à parier que les acheteurs qui ont le choix privilégient la capitale à ce qui est souvent appelé "le XXI° arrondissement de Paris. Alors que la Seine-Saint-Denis (93) retrouve de la vigueur (+0,4%), le Val-de-Marne (94) est, lui, très légèrement orienté à la baisse. En moyenne, les prix de la Petite Couronne ont diminué de -0,7% en janvier et ceux de la Grande Couronne de -0,4%.
Nouvelle typologie de vendeurs
La majorité des vendeurs encore présents sur le marché a besoin de vendre (succession, divorce, déménagement, impératif financier) et fait preuve de plus de réalisme en matière de prix. Alors que le marché des années 2010-2011 se composait de 60% de vendeurs « forcés » et de 40% de vendeurs de « confort », la répartition en ce début d’année est probablement proche de 90/10. Ceci est plutôt une bonne chose car ces vendeurs mettent en vente à des prix plus adaptés à la localisation, au type de bien et à ses qualités propres. C’est ainsi que le marché retrouve une certaine fluidité avec une offre très diversifiée constituée de biens de tous types, de toutes qualités et dans la plupart des quartiers de Paris et des villes de banlieues. Les prix des meilleurs produits (les mieux situés et dans le meilleur état) et des biens les plus recherchés (les petites surfaces à Paris ou proches des transports en Île-de-France) vont rester élevés et peut-être même encore augmenter en 2013. Mais les biens « moyens », moins bien placés, trop loin des transports, trop grands, devraient voir leurs prix baisser sans s’effondrer. Le très haut de gamme (qualité exceptionnelle, quartiers recherchés…) pourrait également voir les prix se tasser, sous l’effet d’une offre plus importante (départs vers l’étranger) et d’une demande, notamment étrangère, effrayée par la fiscalité immobilière française.
Les acheteurs ont la main
Les acheteurs parisiens peuvent en profiter. Leur pouvoir d’achat a considérablement progressé en 2012 (+13% selon l'Indicateur MeilleursAgents.com / Empruntis publié le 17 janvier dernier) grâce à une baisse des taux de -0,95% point, à l’augmentation des revenus moyens (+4%, source INSEE) et à la quasi stabilité du prix moyen du m² (+0,5%). Malgré ce contexte favorable, les acheteurs sont relativement peu nombreux. Les banques restent très strictes sur le respect des critères d’attribution des crédits et bon nombre de ménages inquiets de la situation économique et des risques de chômage préfèrent renoncer à tout projet immobilier. Pour tirer parti de la situation actuelle du marché, les acheteurs doivent être aussi pragmatiques que les vendeurs et comprendre la réalité objective des prix qui dépend du type, de la qualité et de la localisation du bien. La stratégie qui consiste à tout négocier 10 ou 15% au-dessous du prix proposé mène presque toujours à l’échec quand il s’agit de biens de bonne qualité bien situés. Dans les secteurs les plus demandés, les délais de commercialisation ont commencé à baisser et certains produits aux prix réalistes se vendent en quelques jours seulement. Le futur ne sera pas forcément plus favorable aux acheteurs. Les taux d’intérêt ne peuvent baisser que très marginalement et toute baisse moyenne des prix du marché serait en réalité une compensation d’une hausse des taux d’intérêts. Voir l'interview de Sébastien de Lafond sur le plateau de Sicavonline : Immobilier à Paris : acheter maintenant ou attendre le grand soir des prix ?.
1Indicateur MeilleursAgents.com / Empruntis du 17 janvier 2013
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