Le nouveau Règlement général pour la protection des données (RGPD) est dans toutes les têtes depuis son entrée en vigueur le 25 mai. Son objectif est de mieux contrôler la circulation des données personnelles. Tous les corps de métier ou presque sont concernés par ce changement, Quel impact pour celui d’agent immobilier ?
Plus de paperasse
« Le RGPD nous oblige à informer le client qu’on collecte ses données, explique Thomas Jacquart, agent immobilier à Tresses, en Gironde. Auparavant, on pouvait prévenir de manière informelle. Maintenant, cela ne suffit plus. » Le nouveau règlement précise ainsi que le client doit non seulement être prévenu mais qu’il doit avoir accès aux finalités du traitement auquel sont destinées ces données, à la base juridique du traitement, à la durée de conservation des données et à leur mode d’archivage. Concrètement, ce consentement obligatoire passe par le biais de cases à cocher et d’une signature à apposer au bas d’un document précisant les contours du traitement de ces données.
Moins de spontanéité
Le principal impact négatif de la mise en place du RGPD pour les agences immobilières concerne l’utilisation de la mailing list. Concrètement les clients ne doivent plus seulement accepter une première fois de recevoir des informations par mail de la part de l’agence mais confirmer une seconde fois cet accord par mail. « C’est un système de double validation qui se met en place, constate Thomas Jacquart. Auparavant, le client signait un document à l’agence nous permettant de lui envoyer nos mails. Ensuite, libre à lui de se désinscrire quand il le souhaitait. Désormais, cela ne suffit plus : il recevra un premier mail où il confirmera ou non son accord. » Résultat : moins de spontanéité dans la prise de décision et une baisse notable des clients acceptant de recevoir du courrier de la part des agences. « On risque d’être fortement impacté de ce point de vue par cette nouvelle mesure », craint Thomas Jacquart.
Plus de contrôles
Dernière conséquence notable : le RGPD renforce l’obligation de contrôle des agences immobilières en matière de provenance des fonds lors d’une transaction. « La loi ALUR nous impose de déclarer à la cellule TRACFIN* tout soupçon d’opération frauduleuse, explique Thomas Jacquart. Avec le RGPD, on doit se montrer encore plus vigilant à ce sujet, en présentant une attestation sur l’honneur assurant de la légalité de la provenance des fonds. »
* Organisme chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent, ndlr
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